Pandémies, catastrophes naturelles, crises sanitaires… C’est à Lyon que les agents de l’OMS viendront désormais accroître leurs compétences en matière de gestion des urgences sanitaires. L’Organisation Mondiale de la Santé y ouvre en effet en octobre sa nouvelle académie, au coeur du Biodistrict de Gerland. Savoir-faire, efficacité, réactivité…On estime à un milliard le nombre d’êtres humains que ces dispositifs de formations permettront directement de mieux protéger en cas d’urgence sanitaire majeure.
L’histoire d’amour entre l’Organisation Mondiale de la Santé, la France et Lyon en particulier, s’intensifie encore. Après l’inauguration en grande pompe du Centre International de Recherche sur le Cancer, le 12 mai 2023, c’est au tour cet automne de l’Académie de l’OMS d’ouvrir ses portes dans le Biodistrict de Lyon Gerland, en octobre.
Signe de l’enjeu, le chantier de cette école très spéciale avait été ouvert en septembre 2021 en présence du président de la République, Emmanuel Macron, et du directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanon Ghebreyesus. Trois ans après, les travaux s’achèvent et les premiers élèves vont pouvoir intégrer ces locaux flambants neufs. Ces pionniers ne seront pas des étudiants comme les autres : ils seront principalement issus des rangs du personnel de l’OMS.
Académie OMS : des formations pour mieux gérer les urgences sanitaires
Ce campus futuriste est en effet dédié à la formation des agents de l’organisme dans la gestion des flamblées épidémiques, catastrophes naturelles ou toute autre situation d’urgence sanitaire. Cette académie a “pour objectif de répondre aux besoins des États Membres et du personnel de santé mondial en pleine croissance qui souhaitent avoir un meilleur accès à des possibilités de formation continue, des activités de renforcement des compétences et des conseils en matière de santé”, explique l’OMS. 16 000 participants devraient bénéficier chaque année de formation sur place, de nombreux modules étant également délivrés en distanciel.
L’enjeu ? Permettre des réponses adaptées et beaucoup plus rapide à des situations dont les répercussions dépassent le plus souvent les frontières et ne peuvent donc se formuler que de manière internationale. “En raison de l’accélération du rythme des découvertes scientifiques et des progrès technologiques, il devient de plus en plus difficile pour les agents de santé, les responsables des politiques et les autres praticiens en santé publique de se tenir au courant des pratiques et politiques en matière de santé qui sont fondées sur des données probantes. Par conséquent, il faut souvent plus d’une décennie pour mettre en pratique des lignes directrices importantes permettant de sauver des vies”, justifie l’Organisation Mondiale de la Santé.
À Lyon, l’OMS accueillie à bras ouverts
En attendant cette ouverture, prévue courant octobre, la Métropole de Lyon, qui a déjà soutenu le projet à hauteur de dix millions d’euros, a validé l’attribution d’une subvention de 250 000 euros pour accompagner le programme d’actions 2024 de cette école très spéciale : « en soutenant financièrement les actions réalisées par le Bureau OMS de Lyon, la Métropole confirme son engagement aux côtés de ce grand acteur de la santé mondiale, qui contribue au renforcement de nos capacités à dépister et à lutter contre les maladies émergentes ou épidémiques au niveau national et international », confirme Émeline Baume, vice-présidente de la Métropole de Lyon déléguée à l’Économie, l’Emploi, le Commerce, le Numérique et la Commande publique.
Selon la Métropole de Lyon, “l’ensemble du programme d’actions du bureau lyonnais de l’OMS vise l’objectif d’un milliard de personnes supplémentaires mieux protégées face aux situations d’urgence sanitaire. Pour réussir ce défi, un travail important de préparation des États et de formation de leurs opérateurs aux événements pouvant constituer un risque de santé publique majeur est opéré (pandémies, alertes nucléaires, prise en charge d’un afflux massif de blessés, etc.)”
À SAVOIR
La construction de l’Académie de l’OMS a bénéficié d’un investissement de 120 millions d’euros, dont 45 en provenance de l’État, 25 de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, 10 de la Métropole de Lyon et 10 de la Ville de Lyon. Après cette première tranche de travaux, d’une surface de 10 600 m2 sur sept étages, le chantier devrait se poursuivre jusqu’en 2027 et la livraison de la totalité des espaces.