Un jour, tout va bien, les messages s’enchaînent, les cœurs s’envoient par milliers… Et puis, plus rien. Silence radio. L’autre a littéralement disparu, comme un fantôme. Ce phénomène a un nom : le ghosting. Blessant, frustrant, déstabilisant, il nous laisse souvent sans voix. Alors, se faire ghoster, que faire ? Comment comprendre ce comportement, et surtout, comment s’en remettre ? Explications.
Bienvenue dans l’ère des relations express, ultra-connectées… mais pas toujours assumées. Le ghosting, ou la fuite numérique sans préavis, s’est tristement imposé comme une rupture « tendance » : rapide, propre, sans confrontation. Enfin… propre pour celui ou celle qui disparaît, beaucoup moins pour celui ou celle qui reste, figé devant son écran, le cœur en miettes et la messagerie désespérément vide.
Le ghosting, c’est cette rupture invisible, cette fin brutale d’une relation sans un mot d’explication. Et on ne parle pas ici d’une simple perte de réseau ! Non, on parle d’un vrai comportement de fuite, souvent lourd de conséquences émotionnelles. Vous vous sentez ignoré, abandonné, perdu ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul à avoir vécu cette disparition soudaine. Et surtout : vous n’êtes pas en tort.
Le ghosting, c’est quoi exactement ?
Ghoster, c’est littéralement jouer au fantôme. C’est disparaître de la vie de quelqu’un sans prévenir, sans s’expliquer, sans même le classique : “c’est pas toi, c’est moi”. Le vide, le néant. Ce comportement est particulièrement courant dans les relations amoureuses modernes, souvent initiées via des applications de rencontre. Mais il s’invite aussi dans les relations amicales, voire professionnelles.
Selon une étude relayée par Psychology Today, près de 25 % des jeunes adultes avouent avoir déjà ghosté quelqu’un. Et 1 personne sur 5 a déjà été ghostée au moins une fois (source : Psychology Today). Mais pourquoi c’est si courant ? Parce que c’est facile. En quelques clics, on bloque, on supprime, on zappe. Plus besoin d’affronter le regard de l’autre ni d’expliquer. C’est la lâcheté version numérique.
Pourquoi certaines personnes choisissent de ghoster ?
Oui, il y a une explication au ghosting
La grande question ! Pourquoi choisir le silence plutôt qu’une conversation franche ? En réalité, il y a plusieurs explications… Aucune n’est satisfaisante pour celui ou celle qui est ghosté, mais elles existent.
- La peur de l’engagement : certains ont une phobie de l’intimité et fuient dès que la relation devient un peu trop sérieuse. Leur devise ? “Pas vu, pas pris, pas blessé”.
- L’évitement affectif : d’autres détestent les confrontations et préfèrent se volatiliser plutôt que d’avoir à dire qu’ils ne sont plus intéressés. Un peu comme ces enfants qui ferment les yeux pour « disparaître ».
- Le manque d’empathie : malheureusement, certains ne mesurent pas l’impact de leurs actes. Dans une ère ultra-connectée, on zappe parfois les sentiments comme on change de série sur Netflix.
- Le contrôle émotionnel : pour quelques-uns, le ghosting est un moyen de dominer la relation. En disparaissant, ils laissent l’autre suspendu(e), dans le flou, à espérer, à se remettre en question…
Ce que le ghosting provoque vraiment pour la personne en face
Se faire ghoster, ce n’est pas juste vexant. C’est un véritable électrochoc émotionnel. Et contrairement à ce que certains pourraient penser, ce n’est pas réservé aux relations de deux semaines.
Quand une personne coupe tout contact sans explication, cela peut créer un sentiment d’abandon profond. On cherche des raisons, on rejoue les derniers échanges, on scrute chaque message pour y déceler un signe avant-coureur.
On peut aussi douter de sa valeur : “Est-ce que j’ai dit quelque chose de mal ? Est-ce que je suis trop ceci ou pas assez cela ?” Cette remise en question permanente est épuisante et peut affecter l’estime de soi.
Sans oublier l’angoisse du vide laissé par cette coupure brutale. Le cerveau, privé de clôture émotionnelle, rumine et ne comprend pas. D’ailleurs, des études en neurosciences ont montré que le rejet social active les mêmes zones du cerveau que la douleur physique. Alors, “se prendre une vraie claque” prend tout son sens !
Se faire ghoster : que faire (vraiment) pour s’en remettre ?
Ne courez pas après un fantôme
D’accord, l’autre a disparu. Alors, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Le premier réflexe, c’est souvent de vouloir comprendre. On envoie un message, puis deux… et silence.
Il faut résister à l’envie de relancer. Car chercher des explications auprès de quelqu’un qui a choisi le silence, c’est comme parler à une porte fermée : on s’épuise pour rien.
Ne vous blâmez pas
Ce n’est pas votre faute. Le ghosting, c’est un comportement qui parle davantage de l’autre que de vous.
Il ou elle a fui la responsabilité, pas vous. Alors, stop au discours intérieur destructeur.
Parlez, criez, écrivez
Libérez ce que vous ressentez. Un journal, une conversation avec un ami, un psy : tout est bon pour exprimer ce que vous vivez.
Ce n’est pas un caprice, c’est un besoin de digestion émotionnelle.
Fermez la porte, même sans adieu
Vous n’aurez peut-être jamais de “vraie” fin. Alors offrez-vous votre propre clôture. Écrivez une lettre que vous n’enverrez pas, supprimez les conversations, bloquez si nécessaire.
C’est votre manière de dire : “Je mérite mieux.”
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Vous n’avez pas besoin d’une réponse pour avancer. Vous avez juste besoin de vous retrouver.
Et après, comment guérir d’un ghosting ?
Guérir après un ghosting, c’est comme réparer un lien invisible. Celui qu’on avait tissé avec quelqu’un, et qui a été tranché sans nous. C’est un travail intérieur.
- Faire le tri dans ses relations : si quelqu’un a pu partir aussi facilement, était-ce vraiment une relation saine ?
- Renforcer son estime de soi : par des petites victoires, des affirmations positives, des projets personnels. Vous êtes une personne précieuse, n’en doutez jamais.
- S’ouvrir à de nouvelles relations… sans peur : oui, il y a des gens bien. Non, tout le monde ne ghoste pas. Mais maintenant, vous saurez reconnaître les signes et poser vos limites.
À SAVOIR
On pense souvent que celui qui ghoste s’en sort sans une égratignure. Eh bien… pas forcément. En zappant les conversations inconfortables, il entretient surtout un joli petit cocktail d’évitement émotionnel et de communication foireuse. Résultat : des relations souvent superficielles, qui peinent à durer.