Une femme en dépression sur son canapé à la suite d'une rupture amoureuse douloureuse.
La rupture amoureuse est très douloureuse et mauvaise nouvelle, presque tout le monde y sera confronté un jour. © Adobe Stock

Que l’on soit à l’origine de la séparation ou que l’on la subisse, la douleur peut être intense et laisser un vide difficile à combler. Pourquoi est-il si compliqué de tourner la page ? Quelles sont les étapes pour aller mieux ? Et surtout, comment se remettre d’une rupture amoureuse sans sombrer dans la tristesse ? Explications.

Se remettre d’une rupture amoureuse est souvent une épreuve douloureuse, parfois aussi intense qu’un deuil. On se sent perdu, vidé, et même physiquement affecté.

La fin d’une histoire d’amour ne signifie pas seulement perdre une personne, mais aussi un projet de vie, une routine rassurante et une multitude de souvenirs partagés. Chaque objet, chaque chanson, chaque lieu peut raviver des émotions intenses, rendant encore plus difficile l’acceptation de la réalité. Parfois, on a l’impression que l’on ne s’en remettra jamais.

Un vrai « manque » chimique

Lorsque l’on est en couple, notre cerveau sécrète des hormones du bien-être comme la dopamine, qui procure du plaisir et de la satisfaction lorsqu’on pense à l’autre, et l’ocytocine, souvent surnommée « hormone de l’attachement », qui renforce le lien affectif. La sérotonine, qui joue un rôle essentiel dans la stabilité émotionnelle, est également produite en grande quantité dans une relation amoureuse.

Mais lors d’une rupture, tout ce système chimique s’effondre. Le taux de ces hormones chute brutalement, provoquant une sensation de manque qui peut être comparable à celle ressentie lors d’un sevrage à une drogue. Une étude publiée dans The Journal of Neurophysiology a d’ailleurs montré que le cerveau d’une personne en plein chagrin d’amour réagit comme celui d’une personne en manque de cocaïne.

Une douleur bien réelle

Les chercheurs ont également découvert que le cerveau perçoit une rupture amoureuse comme une véritable douleur physique. Une étude menée par l’université du Michigan, en utilisant des IRM, a montré que les mêmes zones cérébrales sont activées lorsqu’une personne vit une rupture et lorsqu’elle ressent une douleur physique aiguë. Cela explique pourquoi un chagrin d’amour peut provoquer une sensation d’oppression dans la poitrine, des maux de tête ou encore une grande fatigue.

Les troubles du sommeil sont aussi fréquents après une rupture, tout comme la perte d’appétit ou l’épuisement émotionnel. Le corps réagit à cette situation de stress intense en augmentant la production de cortisol, l’hormone du stress, ce qui peut affaiblir le système immunitaire et rendre plus vulnérable aux maladies.

Un deuil, mais de quoi exactement ?

Se remettre d’une rupture amoureuse, ce n’est pas juste “oublier” son ex et passer à autre chose. C’est un processus bien plus profond, qui ressemble à un véritable deuil. En effet, une séparation marque la fin d’une histoire, d’un lien affectif, et souvent d’un futur qu’on imaginait à deux. Comme dans un deuil, on traverse différentes étapes émotionnelles avant de pouvoir se reconstruire.

Quand une relation se termine, ce n’est pas seulement la personne que l’on perd, c’est tout un univers qui s’effondre :

  • Les souvenirs communs : chaque lieu, chaque chanson, chaque objet peut raviver des souvenirs douloureux.
  • Les projets d’avenir : qu’ils soient petits (un week-end prévu) ou grands (un mariage, des enfants), leur disparition crée un grand vide.
  • L’attachement et la sécurité : être en couple, c’est souvent ressentir une forme de stabilité et de soutien. La rupture entraîne alors un sentiment d’insécurité émotionnelle.

C’est pourquoi on ne “se remet” pas d’une rupture du jour au lendemain : il faut accepter la perte et reconstruire peu à peu son équilibre.

Les étapes du deuil amoureux

Comme pour un deuil classique, la psychologie décrit plusieurs étapes émotionnelles que l’on traverse après une rupture. Elles ne sont pas forcément linéaires, et l’on peut passer de l’une à l’autre avant de retrouver la paix intérieure.

  • Le choc et le déni : au début, il est difficile de réaliser que c’est terminé. On peut même avoir du mal à y croire, surtout si la rupture est soudaine. On attend un message, un signe… comme si l’autre allait revenir.
  • La colère : “Pourquoi m’a-t-il/elle fait ça ?”, “J’ai tout donné et voilà comment ça finit !”. Cette colère peut être dirigée contre l’ex-partenaire, mais aussi contre soi-même.
  • La tristesse et la dépression : quand la réalité s’impose, un sentiment de vide et de tristesse profonde peut apparaître. C’est souvent la phase la plus difficile : on se sent seul(e), on ressasse le passé, on a l’impression de ne jamais s’en remettre.
  • L’acceptation : peu à peu, on commence à aller mieux. L’envie de tourner la page revient, on s’intéresse à de nouvelles choses, on retrouve du plaisir dans les petits moments du quotidien.
  • La reconstruction : c’est la dernière étape : on a compris les leçons de la relation passée, on se sent plus fort(e), prêt(e) à avancer et, pourquoi pas, à aimer de nouveau.

Vouloir aller mieux trop vite, cacher sa tristesse ou noyer son chagrin dans des distractions excessives (sorties, travail, rencontres immédiates) peut retarder la guérison. Prendre le temps de vivre chaque étape permet d’éviter les blessures non guéries qui pourraient ressurgir plus tard.

Il n’y a pas de durée universelle pour guérir d’une rupture. Certains tournent la page en quelques semaines, d’autres mettent plusieurs mois, voire plus d’un an. Une étude publiée dans le Journal of Positive Psychology estime qu’en moyenne, il faut environ trois mois pour commencer à aller mieux après une rupture amoureuse.

Pour les relations longues et intenses, notamment celles qui ont duré plusieurs années, le processus peut prendre entre six mois et deux ans. Dans le cas d’un divorce ou d’une rupture impliquant des enfants, la cicatrisation émotionnelle peut s’étendre jusqu’à trois ans. La rapidité de la guérison dépend aussi du contexte de la rupture. Une séparation choisie est souvent plus facile à gérer qu’une rupture subie.

  • Couper les ponts avec son ex (au moins temporairement) : rester en contact empêche de faire le deuil de la relation. Une période de silence radio est souvent nécessaire.
  • Exprimer ses émotions : pleurer, écrire, parler à des proches… Ne pas refouler sa tristesse permet de mieux la traverser.
  • Reprendre soin de soi : sport, alimentation saine, sommeil régulier… Un corps en bonne santé aide à surmonter une rupture plus facilement.
  • Se fixer de nouveaux objectifs : apprendre une nouvelle activité, voyager, revoir des amis… Se focaliser sur de nouveaux projets permet de se reconstruire.
  • Éviter les pièges : oubliez tout de suite l’idée de vouloir combler le vide et vous mettre dans une relation “pansement”. Elle peut certes soulager temporairement, mais ne remplace pas un vrai travail sur soi. Outre les relations trop précoces post-rupture, se noyer dans l’alcool ou l’isolement ne fait qu’aggraver la situation.
  • Se faire aider si besoin : un psychologue ou un thérapeute peut être d’une aide précieuse pour surmonter une rupture difficile.

On n’oublie jamais totalement une relation marquante, mais avec le temps, les souvenirs perdent leur intensité émotionnelle. Un jour, on se rend compte que penser à son ex ne provoque plus ni tristesse ni regret. C’est à ce moment-là que l’on sait que l’on est guéri.

La clé pour se remettre d’une rupture est d’accepter la douleur sans la fuir, de prendre soin de soi et de continuer à avancer. Même si cela semble impossible sur le moment, on finit toujours par surmonter un chagrin d’amour et par retrouver le bonheur.

À SAVOIR

Contrairement aux idées reçues, les hommes peuvent être particulièrement vulnérables sur le plan de la santé mentale après une rupture amoureuse. Selon une étude, plus de 95 % des hommes interrogés ont déclaré avoir souffert d’anxiété, de dépression ou d’idées suicidaires pendant et après leur échec amoureux.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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