Chaque année, en France, le monoxyde de carbone est à l’origine de 3 000 intoxications et de près d’une centaine de décès. Mauvais entretien des appareils de chauffage, conduit de cheminée défaillant, les risques de diffusion du monoxyde de carbone et même d’incendies sont décuplés en hiver. Un lourd tribut qui incite à appeler à la plus grande vigilance en période hivernale. Le commandant Christophe Serre, sapeur-pompier du Rhône, rappelle les principales mesures de précaution et les bons réflexes à adopter.
Le chauffage, l’ambiance convivial autour du feu de cheminée, les sapins de Noël illuminés… Ce qui caractérise un hiver réussi sont aussi ses plus grandes menaces. En effet, les risques d’intoxication au monoxyde de carbone et d’incendies pendant la saison hivernale restent méconnus. Y a-t-il des appareils à risque chez vous ? Comment prévenir des dangers ? Les explications de Christophe Serre, sapeur-pompier du Rhône.
Monoxyde de carbone : les risques d’intoxication
Qu’est-ce qu’une intoxication au monoxyde de carbone ?
Le monoxyde de carbone est le fruit d’une mauvaise combustion : feux de cheminée, appareils de chauffage d’appoint, chaudières, groupes électrogènes thermiques… Il s’agit d’un gaz hautement toxique, même à de très faible dose. Inodore et incolore, il se diffuse très vite et est très dangereux, notamment lorsqu’il survient durant votre sommeil.
Quels sont les symptômes susceptibles d’alerter ses victimes ?
Les premiers signes sont une fatigue chronique, des maux de tête, des vertiges, des nausées, des crampes… Dans les cas les plus graves, cela peut aller jusqu’à la syncope et, parfois très rapidement, au décès.
Que faire en cas d’intoxication ?
En cas de soupçon, il faut immédiatement aérer et ventiler les lieux. Puis stopper les appareils en fonctionnement, avant d’évacuer les locaux et de prévenir les secours, en faisant le 15, le 18 ou le 112.
Comment éviter une intoxication ?
Il faut soigneusement entretenir les matériels de chauffage, ne pas avoir recours à des équipements non conformes et éviter un usage trop prolongé. Il est important également de bien dégager les grilles de ventilation et d’effectuer un ramonage de la cheminée une fois par an par une personne compétente.
Intoxication, mais pas que ! Le risque d’incendie s’accroît lui aussi durant l’hiver
L’hiver est aussi la saison des incendies. A quoi sont-ils principalement liés ?
Les origines sont variées, mais les plus courantes sont les projections de foyers ouverts, sur des tapis ou autres, ou les départs de feux dans des combles, si le conduit est mal isolé ou mal entretenu. Nous avons aussi beaucoup de feux de sapins de Noël, du fait de l’utilisation de décorations usagées ou non conformes, de bougies et de lumignons. Il ne faut pas non plus oublier les classiques que sont les canapés collés aux radiateurs ou les installations électriques défectueuses… Pas besoin d’un court-circuit ou d’une activité électrique intense pour déclencher un incendie ! Un fil entortillé ou vétuste, même d’un chargeur de téléphone portable, peut suffire à provoquer un effet joule.
(L’effet joule est le dégagement de chaleur provoqué par le passage d’un courant électrique dans un matériau conducteur lui opposant une résistance.)
Quels sont vos conseils pour éviter les incendies ?
D’abord, faire preuve d’un peu de bon sens, que l’on trouve encore dans les campagnes mais qui semble se perdre en ville, où les gens se déresponsabilisent beaucoup. Le ramonage régulier de la cheminée, tout comme l’usage de matériel de chauffage conformes, est essentiel. Il est important aussi d’éviter les surcharges électriques, notamment en recourant massivement aux multiprises. Et éviter le ‘’bricolage’’ !
Comment limiter les risques d’inflammation du sapin de Noël ?
Le sapin est un excellent combustible, il faut donc l’éloigner de toute source susceptible de l’enflammer. Et éviter d’utiliser de vieilles guirlandes et tout autre décoration qui ne serait pas aux normes.
À SAVOIR
Près de 800 personnes périssent dans l’incendie de leur habitation chaque année en France. Des vies qui pourraient être préservées, notamment avec l’installation de DAAF, Détecteurs Autonomes Avertisseurs de Fumée, rendue obligatoire par la loi du 9 mars 2010 et le décret du 10 janvier 2011. C’est en effet la nuit, lorsque les personnes dorment, que les incendies domestiques font le plus de victimes.