Un cocon pour bébé en bord de canapé avec un enfant en train de dormir dessus.
Plus d'un parent sur trois achète un couchage inadapté, comme le cocon, pour leur bébé. © Freepik

Le cocon pour bébé (ou réducteur de lit) est apparu comme très tendance ces dernières années, il est devenu le cadeau de naissance idéal. Mais, si un nourrisson dort en moyenne entre 14h et 17h par jour, il faut être soucieux dans le choix des literies et de l’environnement dans lequel il va passer tout ce temps. Un mauvais coucher peut en effet engendrer des risques pour le bébé. Cette nouvelle tendance du cocon est-elle saine pour l’enfant ? Présente-elle des dangers ? Les professionnels de santé, en tout cas, mettent clairement en garde contre l’usage d’équipements inadaptés, y compris le cocon.

Le cocon est un lit d’appoint douillet, équipé de rebords et de taille adaptée au nouveau-né. Ce dispositif de sommeil est directement inspiré des cocons dans lesquels sont couchés les prématurés à l’hôpital, créant ainsi l’illusion presque parfaite du ventre de la mère. Cette configuration favorise un sommeil paisible pour le bébé et, par conséquent, pour toute la famille.

Mais ce mode de couchage est-il réellement sans risque ? Non, répond sans détours le Pr Hugues Patural, chef de service de néonatatlité du CHU de Saint-Étienne : “Méfiez-vous du matériel de puériculture divers et varié, parfois inutile voire dangereux pour le bébé, comme les cocons, les coussins de positionnement en microbilles ou les lits « révolutionnaires » chers et en réalité inadaptés”.

Le cocon pour bébé est perçu comme pratique

Le cocon pour bébé est largement utilisé pour faciliter le sommeil du nouveau-né. Facilement transportable, il se présente comme rassurant et sécurisant pour l’enfant. Le but premier de ce couchage est d’ailleurs de le mettre dans un environnement apaisant. Il plonge les bébés dans un cocon (d’où son nom) chaud avec un espace restreint et confiné.

En règle générale, ce type de couchage est constitué d’une revêtement en coton ou en acrylique, des matières préconisées pour les premiers mois de l’enfant.

Le réducteur de lit est conçu pour un usage durant les trois premiers mois de bébé. Certains parents l’utilisent cependant jusqu’aux six mois de l’enfant. Après quoi le cocon doit être retiré pour que l’enfant puisse s’acclimater à un lit plus adapté pour bouger et ainsi apprendre à se retourner. Ces conseils ne sont toutefois que ceux des industriels et n’émanent en aucun cas des professionnels de santé.

Comment faire dormir un nourrisson en toute sécurité ?

Pour assurer la sécurité de l’enfant, il est fortement recommandé aux parents de le laisser dormir sur un matelas dur, avec une gigoteuse, et sans accessoires extérieurs. Les couvertures, les coussins ou encore les peluches nuisent à sa bonne respiration. L’air doit pouvoir parfaitement circuler pour éviter tout risque de suffocation.

La ventilation est l’élément primordial pour offrir un bon sommeil à l’enfant. Il ne doit donc pas être encombré d’éléments superflus avec lesquels il pourrait être pris au piège et ne plus pouvoir respirer à son aise. Si toutefois vous voulez en introduire, il est préférable d’attendre au moins un an pour qu’il ait la force nécessaire pour se déplacer ou déplacer les éléments en cas de besoin.

Bien que le cocon soit très adaptable, il n’est également pas conseillé de l’utiliser pour placer l’enfant au milieu des parents dans le lit conjugal.

Les dangers du cocon pour les nourrissons

Comme mentionné ci-dessus, le cocon n’est pas recommandé par les professionnels de santé. Ce genre de dispositif de couchage est plutôt utilisé dans les cas de bébés prématurés. D’une certaine façon, le cocon les protège et les aide à faire la transition entre la mère et le monde extérieur.

Mais dans le cas de bébés nés à terme, le cocon n’a pas réellement de sens puisqu’il freine le développement moteur de l’enfant. Cet espace le confine et limite ses mouvements. Certains petits ne parviennent même pas à se retourner après avoir passé leur première année dans ce cocon trop protecteur.

Il favoriserait d’ailleurs la plagiocéphalie, ou syndrome de la tête plate, car l’enfant reste constamment dans la même position. Outre le fait que l’apprentissage musculaire de l’enfant est ralenti, il présente surtout un risque de suffocation assez important à cause notamment de la position de la tête de l’enfant.

Depuis la création de ces cocons, plusieurs phénomènes viennent fortement encourager le rejet de ce mode de couchage :

  • Les rebords du cocon mettent la tête du bébé dans une position trop inclinée : si sa tête se trouve trop vers l’avant, la langue (en exerçant une pression à l’arrière de la bouche) peut altérer ou bloquer sa respiration.
  • Les surfaces molles comme dans les cocons multiplient par cinq le syndrome de la mort subite du nourrisson car la tête des bébés est trop enfoncée.
  • Certains cocons ont été interdits dans le commerce en 2010 après qu’une douzaine d’enfants soient morts par asphyxie. Leur tête s’est retrouvée coincée dans les rebords en tentant de se retourner.

Que conseillent les professionnels de santé ?

Selon les pédiatres et les ostéopathes, les cocons pour bébés ne sont pas adaptés aux besoins de l’enfant. Ils ne leur permettent pas de se mouvoir et ainsi d’acquérir des muscles. Cette nouvelle tendance des cocons pour bébés contredit les principes de base pour contribuer au bon sommeil du nourrisson.

Les bons réflexes à avoir :

  • Faire dormir l’enfant à plat sur le dos, que ce soit pendant la nuit ou en journée.
  • En cas de régurgitations, il n’y a pas de risque accru d’inhalation si l’enfant est placé sur le dos, à plat.
  • Pour favoriser la rotation naturelle du cou, il est conseillé de ne pas restreindre le champ de vision de l’enfant.
  • Il est préférable que les parents ne partagent leur lit avec l’enfant ou utilisent la même surface de couchage. 

À SAVOIR

Le fait de coucher son enfant sur le dos a réduit de 75 % le taux de mort inattendue du nourrisson (autrefois appelée mort subite du nourrisson), à partir des années 90 et les alertes lancées par les experts en puériculture.

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