Le mélanome est une forme grave de cancer de la peau qui représente environ 4 % des cancers en France. Mais le nombre de nouveaux cas ne cesse d’augmenter : il a été multiplié par cinq en trente ans, avec une moyenne de 18 000 cas chaque année. Le Pr Stéphane Dalle, chef de service adjoint de dermatologie à l’Hôpital Lyon-Sud et coordinateur du projet Integrate sur les mélanomes et les cancers de la peau, souligne toute l’importance d’une détection précoce pour améliorer les chances de succès du traitement dans l’émission Votre Santé du 10 septembre 2024.
Mais pourquoi les mélanomes sont-ils de plus en plus nombreux ? C’est une question à laquelle tentent de répondre les dermatologues, inquiets de l’explosion de ce type de cancer de la peau qui débute le plus souvent par une nouvelle tâche sur la peau ou un changement dans un grain de beauté.
Maintenir une certaine vigilance par rapport à toute modification cutanée inhabituelle (forme, couleur, taille…) est donc essentiel pour favoriser un traitement rapide et plus efficace de la maladie. C’est l’un des chevaux de bataille du projet Integrate, porté par le Pr Stéphane Dalle, dermatologue aux Hospices Civils de Lyon, qui est revenu sur ces enjeux lors de l’émission Votre Santé du 10 septembre 2024, sur BFM TV Lyon.
Mélanome : Integrate, le projet pour améliorer le traitement du cancer
Pourquoi ce nom et en quoi consiste ce projet ?
Le nom “Integrate” reflète notre objectif d’analyser un maximum de données issues des prélèvements des patients. Avec des milliers de données disponibles à partir d’un petit prélèvement, nous visons à les interpréter pour améliorer le traitement des patients, comprendre leur résistance et évaluer l’efficacité des traitements.
Quels signes doivent alerter et quand consulter un spécialiste ?
Les règles de dépistage recommandées par l’OMS sont les critères ABCD : asymétrie, bords irréguliers, couleurs multiples, taille supérieure à 6 mm et évolution avec le temps. Si une lésion présente ces caractéristiques, il est conseillé de consulter un médecin généraliste ou un dermatologue.
Comment expliquez-vous la hausse des cas de mélanomes en France ?
Cette augmentation résulte de deux facteurs : un accès plus fréquent aux zones ensoleillées et des diagnostics plus précoces grâce à la technologie et à l’intelligence artificielle. Malgré une bonne diffusion des messages de prévention, leur application n’est pas toujours respectée. L’exposition au soleil survient aussi lors d’activités comme courir ou jardiner.
Mélanome : “l’exposition solaire reste le principal facteur”
Quelles solutions pour les patients inquiets qui souhaiteraient être diagnostiqués rapidement ?
Lorsque le médecin généraliste constate une lésion suspecte, il peut aider à organiser une consultation plus rapide. De plus, des outils comme l’application MySkin Pro permettent de transmettre des images de bonne qualité aux dermatologues pour des consultations rapides.
Les traitements des tumeurs ont-ils évolué ?
Oui, les traitements ont beaucoup évolué, notamment grâce à la recherche et aux avancées telles que les immunothérapies. Ces innovations sont rapidement disponibles pour les patients, ce qui améliore le traitement des mélanomes avancés.
Constatez-vous une augmentation des cas de cancers de la peau ?
Nous observons une augmentation des cancers de la peau, mais ils sont de plus en plus souvent traités tôt. Le dérèglement climatique peut jouer un rôle, mais l’exposition solaire reste le principal facteur. Éviter le soleil entre 11h et 16h peut aider à réduire cette augmentation.
À SAVOIR
Il existe plusieurs types de mélanome (superficiel extensif, de Dubreuilh, nodulaire, acrolentigineux), chacun ayant ses propres caractéristiques. Dans 80 % des cas, le mélanome apparaît sur une peau saine, tandis que dans 20 % des cas, il se développe à partir d’un ancien grain de beauté.