Chaque année, jusqu’à 500 bébés meurent de façon inattendue, souvent durant leur sommeil. Première cause de mortalité infantile, la mort inattendue du nourrisson (MIN) n’est pourtant pas une fatalité. La prévention est possible à travers des habitudes et gestes simples pour éviter les accidents mortels. Voici les 8 conseils simples mais salvateurs pour protéger vos enfants de la naissance à leurs 2 ans.
On appelle « mort inattendue du nourrisson » la survenue d’un décès de bébé en bonne santé de 0 à 2 ans, alors que rien ne laissait le pressentir. La principale cause de ce drame qui touche surtout les plus jeunes nourrissons est une cause évitable ! Un environnement de couchage inadapté qui favorise l’asphyxie par enfouissement dans un matelas, un linge ou un doudou à proximité…
Adopter les bons gestes permettrait d’éviter un décès sur deux. Zoom sur ces attitudes qui sauvent, avec le concours du Pr Hugues Patural, pédiatre et chef du service de réanimation néonatale et pédiatrique au CHU de Saint-Etienne.
Coucher toujours bébé sur le dos !
Qu’il soit dans son lit ou dans les bras des parents, les bébés doivent être placés sur le dos pour s’endormir. C’est le seul moyen d’assurer en permanence la liberté des voies aériennes. Le couchage ventral est en effet, le premier facteur d’enfouissement de bébé dans le matelas.
“Alors que des habitudes néfastes de couchage ventral entre les années 70 et 90 avaient engendrées une augmentation dramatique de l’incidence des morts subites, la simple préconisation de couchage dorsal adoptée par tous les pays à partir des années 90, a permis de faire chuter en quelques mois le nombre de décès de 75 % selon les pédiatres du CHU de Saint-Etienne. Preuve du rôle majeur de la position ventrale dans la survenue des décès“, explique le Pr Patural.
Faire dormir bébé dans son propre lit
Même s’il vous est difficile de vous séparer de votre bout-de-chou la nuit, il est essentiel de sécuriser son environnement de couchage. Le partage de la chambre est protecteur mais le partage du lit est une pratique potentiellement dangereuse qui augmente le risque d’enfouissement du bébé sous les draps et les couettes du lit parental.
Même les lits de type “co-dodo” accrochés à celui des parents, sont faussement sécuritaires et n’éliminent pas le risque d’étouffement par un drap ou une couverture qui glisserait vers l’enfant.
L’idéal est donc de placer le lit individuel de l’enfant dans la chambre des parents, au moins durant ses 6 premiers mois de vie.
Choisir le bon lit !
La meilleure solution : un lit en matériau naturel tel que le bois, et à barreaux pour faciliter la circulation de l’air. Le matelas doit être ferme et non surélevé. “En cas d’utilisation d’un lit parapluie, seul le matelas fourni doit être utilisé !”, prévient le CHU de Saint-Etienne.
Ne pas charger le lit de bébé !
Pour éviter tout risque d’agrippement réflexe, il est important de laisser le lit dégagé. Soit sans doudou ni objet qu’il pourrait se mettre sur le visage par accident. Couchez-le dans une gigoteuse adaptée à sa taille et à la saison. Aucun autre élément inutile, voire dangereux ne doit l’entourer (tour de lit, coussin, cale-bébé, peluches…).
À l’éveil, bien positionner bébé en écharpe !
Le portage de l’enfant est encouragé pour faciliter le lien parent-bébé et les acquisitions toniques et motrices … mais lorsqu’ils sont mal utilisés, les porte-bébés et écharpes de portage peuvent également devenir des objets dangereux.
Le parent doit en permanence s’assurer que les voies aériennes du bébé sont bien libres (nez et bouche dégagés).
Ne pas couvrir les poussettes et landau
Lorsque vous promenez votre bébé en poussette, dans un landau ou un cosy, couché sur le dos, ne rajoutez pas de couverture. En cas de températures fraiches, habillez-le plutôt avec des vêtements adaptés à sa taille et à la saison. Evitez de recouvrir complètement les poussettes, encore moins avec une housse en plastique ! Et même en cas de pluie !
Il est important de maintenir la circulation de l’air. Vous devez pouvoir observer bébé à tout moment pour vous assurer que la circulation d’air est possible et que les voies aériennes soient bien dégagées.
Adapter la température de la chambre
Les nourrissons n’ont pas un système de thermorégulation assez mature pour s’adapter facilement aux changements de température extérieure. Assurez-vous que celle-ci soit stable dans la pièce où il dort, idéalement comprise entre 18 et 20 degrés. Il est également important d’aérer quotidiennement cette pièce pour éviter l’accumulation de CO2.
Penser à la tétine !
Par le réflexe de succion qu’elle provoque, la tétine a un effet protecteur contre la mort inattendue du nourrisson. Un fait confirmé par les études scientifiques. Elle doit toutefois être adaptée à la taille de la bouche de l’enfant et ne pas être fixée à lui (risque de strangulation par l’accroche-tétine).
À SAVOIR
Après le couchage sur le ventre, le deuxième facteur de risque de mort inattendue du nourrisson est représenté par l’exposition fœtale ou postnatale aux substances toxiques dont le tabac et la cigarette électronique. Dès la grossesse et dans leur enfance, l’organisme immature de l’enfant ne doit surtout pas être exposé à ces substances. Une exposition du cerveau fœtal aux particules de nicotine inhalées pendant la grossesse par la mère altére à la naissance la capacité du bébé à réguler sa propre fréquence cardiaque et respiratoire. Cela l’expose ainsi à la survenue de malaises graves ou de mort inattendue précoce.
