Les nitrites alimentaires sont pointés du doigt. Ces additifs alimentaires sont présents depuis des décennies dans plus de 15 000 produits en France. Charcuteries ou encore viandes transformées, son utilisation est de plus en plus controversée et remise en cause en raison de ses effets négatifs potentiels sur la santé. Des effets confirmés par l’Anses (Agence nationale de sécurité alimentaire). Les nitrites sont-ils essentiels ? Faut-il s’en méfier ? Quels sont les risques pour la santé ? Le point.
En juillet 2022, le lien entre le risque de cancer et l’exposition aux nitrites a été confirmé par l’Agence nationale de sécurité alimentaire.
Les nitrites, c’est quoi ? Additifs couramment utilisés dans la charcuterie pour conserver les aliments, ils permettent d’améliorer la saveur. Ou encore de prévenir la croissance de bactéries nuisibles et de donner de la couleur. En effet, alors que, naturellement, la charcuterie est plus « grise », les nitrites donnent cette couleur rosée à ces aliments, les rendant plus appétissants. Ils sont identifiables sous les appellations E242, E250, E251 et E252.
Bien que leur utilisation soit largement répandue, des inquiétudes ont été soulevées quant à leurs conséquences sur la santé.
Nitrites et cancer : un lien confirmé ?
De nombreux légumes tels que la laitue, les épinards, les radis et le céleri contiennent naturellement des nitrites. Ces composés ont également un rôle crucial dans la charcuterie car ils empêchent la prolifération de bactéries potentiellement mortelles pour l’homme. Ces bactéries peuvent en effet être responsables de maladies telles que le botulisme et la salmonellose.
Mais ces additifs sont considérés comme dangereux. Une fois intégrés dans l’organisme, ces composés peuvent se transformer en nitrosamines, des substances cancérigènes reconnues.
Ces nitrosamines sont associées à un risque accru notamment de cancer de l’estomac, du côlon, de l’intestin et du pancréas. « On estime que 4000 cancers par an sont liés à l’action à l’action des nitrites sur la charcuterie », affirme d’ailleurs le Dr Emmanuel Ricard, médecin délégué Prévention et Promotion des dépistages à la Ligue contre le cancer.
De plus, les nitrites peuvent réduire la capacité du sang à transporter l’oxygène, entraînant parfois l’apparition de nombreux effets secondaires : maux de tête, étourdissements, fatigue, asthme, nausées, baisse de tension, insomnies…
En janvier dernier, l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a également confirmé le lien entre la consommation d’additifs alimentaires et un risque accru de diabète de type 2. Consommés en trop grande quantité, les nitrites représentent un réel danger pour la santé.
Les personnes ayant des antécédents de cancer ou de maladies cardiovasculaire doivent être particulièrement vigilantes concernant leur consommation de charcuterie.
Limiter sa consommation
Du fait des effets potentiellement néfastes des nitrites sur la santé, leur utilisation est autorisée dans les limites réglementaires. Selon les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il est conseillé de limiter sa consommation de charcuterie à 150 grammes par semaine.
Il est donc important de ne pas s’interdire manger de la charcuterie, mais de le faire de manière raisonnable. En effet, même si la quantité de nitrites est réglementée, il est toujours recommandé de limiter sa consommation.
Il existe plusieurs façons de limiter la consommation de nitrites dans son alimentation :
- Lire les étiquettes : les nitrites sont souvent ajoutés aux produits transformés comme la charcuterie, les saucisses, ou encore les lardons. Des alternatives sont de plus en plus disponibles, notamment des options sans nitrites ajoutées ;
- Choisir des aliments frais : les aliments frais ne contiennent pas de nitrites ajoutés, contrairement aux produits transformés ;
- Avoir une alimentation variée et équilibrée avec au moins cinq portions de fruits et légumes par jour.
À SAVOIR
Le 27 mars dernier, le ministre de l’Agriculture a présenté un plan d’action visant à réduire, voire à éliminer complètement dans certains produits, l’utilisation de ces additifs dans l’alimentation.
À partir de fin avril 2023, la quantité de nitrites présente dans les lardons et les jambons cuits sera réduite d’environ 20%.