Connaissez-vous le botulisme ?
Méfiez-vous des conserves faites maison ! La bactérie du botulisme peut très bien s'y être dissimulée. ©Pixabay

Cinq nouveaux cas de botulisme, une maladie que l’on croit souvent éradiquée, ont été signalés en France cette semaine. L’intoxication au botulisme est une maladie rare mais potentiellement mortelle, provoquée par la consommation d’aliments mal conditionnés. Plus que les aliments eux-mêmes, ce sont donc bien les modes de conservation qui sont le plus souvent en cause. Comment prévenir ? Quels sont les symptômes à surveiller de près ? Le point.

Depuis 2001, plusieurs centaines de cas de botulisme ont été signalés en France, dont plusieurs mortels. Les derniers avaient été recensés dans la région bordelaise en 2023, dont un mortel. Mais l’Agence régional de Santé d’Indre-et-Loire a signalé cinq nouveaux cas ce lundi 9 septembre, “suite à un repas de famille et à la consommation de pesto à l’ail des Ours de la marque O Ptits Oignons”. Un condiment conditionné en bocal, qui offre le cadre parfait pour le développement de cette maladie rare et méconnue, mais dont les effets peuvent être très sérieux.

“Compte tenu du temps d’incubation (de quelques heures à quelques jours) et du caractère grave de la maladie, les personnes qui auraient consommé ces produits sont appelées à la plus grande vigilance et à consulter un médecin en cas de symptômes (troubles de la vision, difficultés à avaler, bouche sèche, difficultés à parler) en mentionnant cette alerte. Les personnes qui détiendraient encore ces produits sont invitées à ne pas les consommer, à ne pas les ouvrir, et à les jeter”, précisent les autorités sanitaires, suite à cette intoxication localisée. Le produit ayant été commercialisé sur de nombreux points de vente, d’autres cas peuvent en effet être signalés dans les prochains jours.

Le botulisme : qu’est-ce que c’est ?

Le botulisme est une maladie causée par la bactérie Clostridium botulinum, qui se développe en absence d’oxygène. Cette bactérie a la particularité de produire une toxine potentiellement mortelle qui affecte le système nerveux.

Il existe trois principaux types de botulisme.

  • Le botulisme alimentaire résulte de la consommation d’aliments contaminés par la toxine.
  • Le botulisme infantile touche les nourrissons de moins d’un an, ce sont des formes résistantes de la bactérie qui causent la maladie.
  • Le botulisme par blessure est rare mais survient lorsque la bactérie pénètre dans une plaie.

Les symptômes du botulisme

Les symptômes du botulisme apparaissent généralement 12 à 72 heures après la consommation d’aliments contaminés. Ils peuvent varier en gravité et incluent :

  • une faiblesse ou paralysie musculaire, en commençant généralement par la tête et le cou,
  • des difficultés à parler et à avaler, une déglutition altérée, un risque de fausses routes,
  • une vision floue ou des troubles de la vue,
  • des troubles digestifs, tels que des nausées, diarrhée et des vomissements.

Si vous ou quelqu’un de votre entourage présente ces symptômes après avoir consommé des aliments potentiellement contaminés, il est essentiel de consulter un professionnel de la santé immédiatement.

Selon le Ministère de la Santé, “le traitement du botulisme est essentiellement symptomatique et requiert, dans les formes sévères, des soins respiratoires intensifs avec ventilation assistée. L’administration d’anti-toxine botulique dans les heures ou les premiers jours après le début des symptômes peut permettre de raccourcir le temps d’hospitalisation.La grande majorité des malades pris en charge sans délai guérissent sans séquelle, mais la durée du traitement et de la convalescence peut durer plusieurs mois”.

Aliments à éviter : attention aux conserves

La bactérie Clostridium botulinum ne se développe qu’en l’absence d’oxygène. Ainsi, il faut particulièrement se méfier des aliments sous-vides et en conserve réalisés sans respecter les normes d’hygiène. “En France, la majorité des cas de botulisme sont liés à des aliments conservés n’ayant pas subi de processus poussé de stérilisation : salaisons, charcuteries ou encore conserves d’origines familiale ou artisanale”, précisent les Ministères de l’Agriculture et de la Santé.

Il peut s’agir, dans des cas très rares, de plats tout préparés ou mis en conserve achetés dans des supermarchés. Mais ceux-ci sont généralement soumis à un contrôle extrêmement draconien (lire À SAVOIR) qui limite clairement le danger.

Celui-ci peut surtout venir des conserves maison, en bocal ou autre récipient. Pour réaliser des conserves maisons et éviter le botulisme alimentaire, il est donc essentiel de suivre des méthodes de mise en conserve sûres.

Comment éviter le botulisme ?

La prévention est la clé pour éviter le botulisme. Voici quelques conseils pour réduire le risque :

  • suivez des méthodes de mise en conserve sûres pour les conserves maison,
  • soyez attentif aux signes de fermentation ou de gonflement dans les aliments en conserve,
  • les produits locaux et bio sont souvent soumis à des contrôles de sécurité alimentaire stricts et sont donc possiblement plus fiables.

Pour une mise en conserve sûre, certaines mesures d’hygiènes sont à absolument respecter. Premièrement, il est crucial de veiller à une stérilisation adéquate pour éliminer tout risque de développement des bactéries dangereuses. Pour ce faire, les bocaux et couvercles doivent soigneusement être stérilisés, les ustensiles utilisés pour la mise en conserve doivent être lavés, en utilisant des torchons et éponges propres.  

Ensuite, il faut suivre des recettes de conserve récentes, qui sont certainement plus aux normes que les vieilles recettes de grand-mère. 

Enfin, conservez les bocaux dans un endroit frais et sombre, à l’abri de la lumière directe du soleil. Étiquetez-les avec la date de mise en conserve et le contenu pour une meilleure gestion de la rotation.

À SAVOIR 

De nombreux contrôles officiels sur l’hygiène des produits sont imposés aux producteurs et distributeurs. Chaque année, environ 50 000 inspections sont menées par les services de la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL) dans le but de réduire les risques d’intoxication au botulisme.

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Jeanne Guinand
Journaliste Santé / Groupe Ma Santé Étudiante en journalisme, Jeanne s'est spécialisée dans le domaine de la santé. Son ambition ? Informer le public sur des sujets cruciaux, allant de la prévention des maladies aux actualités santé les plus récentes.

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