Inaugurée fin 2018 à Lyon, la future Cité Internationale de la Gastronomie mettra en évidence les liens étroits entre nutrition et santé à travers expositions, ateliers et démonstrations. Ce projet de “bon goût” aura pour cadre le Grand Hôtel-Dieu.
La santé, c’est d’abord bien manger. Une réalité qui a guidé les concepteurs de la Cité Internationale de la Gastronomie présentée ce jeudi dans les salons de l’Hôtel de Ville de Lyon, devant un impressionnant parterre de plus de 500 personnes dont toutes les toques blanches de la région Auvergne Rhône-Alpes. Ce projet de grande envergure, qui prendra forme derrière les murs du Grand Hôtel-Dieu, en plein centre de Lyon, face aux berges du Rhône, s’est imposé “comme une évidence” aux yeux de Gérard Collomb. “Au cœur de l’édifice, sur plus de 3 600 mètres carrés, cette Cité Internationale de la Gastronomie proposera une exposition permanente, des expositions temporaires mais aussi des ateliers de dégustation et de démonstration. Un fil rouge guidera le visiteur: les relations entre la nutrition et la santé. Car si, à Lyon, la gastronomie est bien sûr associée au plaisir et à la convivialité, nous voulons montrer, dans cet ancien hôpital, que l’alimentation peut nous aider à vivre mieux et en meilleure santé. Tous les acteurs de la gastronomie à Lyon sont aujourd’hui mobilisés autour de ce projet“, a expliqué le sénateur-maire, avant de conclure: “c’est grâce aux plaisirs de la table que l’on reste en bonne santé !“.
Cité de la Gastronomie, révéler et transmettre
Concrètement, la volonté d’Albert Constantin et Didier Reppelin, les architectes à l’origine du projet, est d’offrir aux visiteurs une véritable expérience
sensorielle et participative. Dans cette optique, un parcours pédagogique sera proposé autour d’espaces de démonstration et de mise en situation. “Le visiteur, néophyte ou spécialiste, sera ici un véritable acteur de sa visite“, assure Albert Constantin.
Favorisant l’apprentissage et la découverte, ce “parcours du goût” comprendra un espace muséal sensoriel, des ateliers ludiques et interactifs pour devenir une source d’inspiration pour petits et grands autour de quatre grands principes: transmettre, révéler, s’ouvrir sur le monde, fédérer et accueillir. Un restaurant “le Comptoir” et une boutique au rez-de-chaussée, ainsi qu’un “Café de la Cité” à l’entresol compléteront l’offre. Les expositions temporaires mettront régulièrement un produit à l’honneur (céréale, fruits, légumes, viande, poisson…), de même que les traditions culinaires d’un pays.
La santé dans l’assiette
“Apprendre à mieux se nourrir, améliorer la prévention dans ce domaine, éduquer à la diversité des goûts, lier la nutrition au plaisir, innover, mener des recherches pour permettre de faire évoluer les pratiques alimentaires (le bien-manger), mieux appréhender les impacts de l’alimentation sur le corps et l’esprit…. sont autant de questions pour l’avenir de l’humanité auxquelles la Cité International de la Gastronomie tentera d’apporter des éléments de réponse“, ont souligné les concepteurs de cet ambitieux projet, guidés par l’emblématique Régis Marcon, chef trois étoiles et président du Comité d’Orientation Stratégique de la Cité. “L’alimentation et le style de vie sont unanimement reconnus comme des facteurs-clés dans l’entretien de la santé. Dans la plupart des pays, l’amélioration de l’alimentation est un enjeu de santé publique, que ce soit pour enrayer la progression des maladies non transmissibles (obésité, diabète, cancers…) ou pour remédier à la sous-nutrition“.
Inauguration en décembre 2018
De nombreuses équipes de recherche travaillent déjà à Lyon sur les liens étroits entre nutrition et santé au travers d’études épidémiologiques, cliniques et biologiques. Le Centre Européen de la Nutrition pour la Santé (CENS), un projet à portée scientifique, économique et sociale, fédère notamment acteurs de l’industrie, de la science et des collectivités publiques sur le site de l’Hôpital Lyon-Sud. “Gastronomie et santé, même combat !“, a lancé le professeur Joëlle Soudable, membre fondateur de CENS, centre de renommée internationale qui travaille en étroite relation avec les équipes de l’Institut Bocuse.
“Si Paris vaut bien une messe, Lyon méritait une telle Cité Internationale de la gastronomie“, a lancé en guise de conclusion Jacotte Brazier, figure historique de la gastronomie lyonnaise et fervente supportrice du projet, comme tous les chefs présents à l’Hôtel de Ville.
Derrières les épais murs du Grand Hôtel-Dieu, les travaux ont débuté en avril 2015. L’ouverture officielle de la Cité Internationale de la Gastronomie est programmée en décembre 2018. A terme, la Ville de Lyon espère accueillir près de 200 000 visiteurs chaque année sur le site.
A SAVOIR
Cadre de la future Cité Internationale de la Gastronomie, le Grand Hôtel-Dieu de Lyon est un édifice classé monument historique de plus de 50 000 mètres carrés qui a vu notamment exercer Rabelais. Objet d’une complète reconversion, le gigantesque bâtiment dont les façades se reflètent sur les eaux du Rhône abritera également un palace (Hôtel Intercontinental Resort 5 étoiles), un centre de convention, des galeries marchandes (une quarantaine de boutiques), des bureaux et de multiples restaurants. Le groupe Bocuse est notamment pressenti pour y implanter l’une de ses futures brasseries.