Une pharmacie bondée depuis la confirmation du retour de l'amoxicilline.
L’amoxicilline est utilisé pour soigner de nombreuses infections, aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant, comme la sinusite, l’otite ou encore l’angine. © Adobe Stock

Après plus d’un an de pénurie, l’amoxicilline, l’un des antibiotiques les plus prescrits en France, est à nouveau disponible en quantité suffisante dans les pharmacies. Une bonne nouvelle pour les patients comme pour les professionnels de santé. Mais que s’est-il passé ? Et peut-on vraiment souffler ? On fait le point.

L’amoxicilline, vous en avez sans doute déjà entendu parler. C’est l’antibiotique le plus prescrit en France, notamment chez les enfants, pour traiter des infections respiratoires comme l’angine, l’otite ou encore la bronchite. Pourtant, entre 2022 et 2024, elle a quasiment disparu des rayons des pharmacies.

L’amoxicilline est utilisé pour soigner de nombreuses infections, aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant, comme la sinusite, l’otite ou encore l’angine. © Adobe Stock

En cause : une pénurie mondiale de matières premières, aggravée par une hausse soudaine de la demande pendant les épidémies hivernales de bronchiolite, grippe et Covid-19. Résultat : des tensions d’approvisionnement durables, qui ont poussé les autorités sanitaires à mettre en place des mesures exceptionnelles.

C’est l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) qui l’a annoncé dans son dernier point de situation : « Les approvisionnements en amoxicilline sont désormais réguliers et permettent de couvrir les besoins des patients », peut-on lire dans le rapport publié le 21 mars 2025.

Cette amélioration, visible depuis février, s’explique par plusieurs facteurs :

  • Une baisse de la consommation d’antibiotiques à la fin de l’hiver.
  • Un meilleur pilotage de la distribution par les autorités.
  • Un effort accru des laboratoires pour relancer la production.

Ainsi, les pharmaciens peuvent de nouveau commander les formes les plus courantes d’amoxicilline (gélules, sirops, sachets) sans subir de ruptures prolongées.

Des tensions qui persistent sur certains traitements

Si les nouvelles sont globalement rassurantes, tout n’est pas encore parfait. L’ANSM précise que des difficultés subsistent pour certains dosages, notamment les associations d’amoxicilline et d’acide clavulanique (connues sous les noms de marque Augmentin ou Clamoxyl), utilisées dans des cas d’infections plus sévères.

Ces tensions sont plus marquées dans certaines régions ou pour les formes pédiatriques, plus complexes à produire. Toutefois, les autorités se veulent rassurantes : « L’ensemble des mesures mises en œuvre permet de répondre aux besoins dans la majorité des cas », souligne l’ANSM.

La fin des mesures d’urgence

Pendant la pénurie, plusieurs solutions temporaires avaient été mises en place : autorisation de préparations magistrales (sirops faits en pharmacie), distribution contrôlée, importations ciblées… Aujourd’hui, ces mesures sont en cours de levée.

Par exemple, la possibilité pour les pharmaciens de fabriquer eux-mêmes des formes pédiatriques d’amoxicilline prendra fin le 1er avril 2025. Les circuits classiques sont désormais jugés suffisants pour répondre à la demande.

Ce retour à la normale est évidemment une bonne nouvelle, mais il ne doit pas faire oublier l’essentiel. Les antibiotiques ne sont pas des médicaments comme les autres. Ils ne sont efficaces que contre les bactéries (pas contre les virus), et leur usage excessif ou inadapté favorise la résistance bactérienne. Un phénomène préoccupant à l’échelle mondiale nommé l’antibiorésistance. En France, plus de 5 500 décès sont liés chaque année à des infections résistantes aux antibiotiques.

C’est pourquoi les autorités rappellent régulièrement :

À SAVOIR 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe l’amoxicilline parmi les « médicaments essentiels », c’est-à-dire ceux qui répondent aux besoins prioritaires de santé publique. Cette reconnaissance souligne l’importance cruciale de cet antibiotique dans le traitement de nombreuses infections courantes à travers le monde.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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