Accident, malaise, drame… Bien réagir en situation d’urgence n’est pas donné à tout le monde. Sapeur-pompier du Rhône, le commandant Christophe Serre rappelle quelques règles de base et les bons réflexes à adopter pour sauver des vies en toutes circonstances.
Analyser rapidement le contexte
« La première chose à faire est de juger les risques encourus : existe-t-il un danger pour la victime ? Un danger pour soi ? »
Protéger la victime
« Si le contexte le justifie (véhicule en feu, menace de chute d’objet…), il faut mettre la victime à l’abri d’un dommage supplémentaire, sans avoir peur d’aggraver son état. En cas d’accident de la route, il faut d’abord protéger les lieux avec les balises habituelles (triangles), mettre son gilet fluo (obligatoire dans chaque véhicule) pour éviter un suraccident ».
Ne pas prendre d’initiatives inutiles
« Si l’urgence ne le justifie pas, il ne faut jamais bouger la victime, sous peine d’aggraver ses lésions ».
Observer la victime
« Il est essentiel de savoir pourquoi la victime est dans cet état : est-ce un étouffement, un malaise, une chute, une brûlure, une électrocution ? Est-elle consciente ? Respire-t-elle ? Saigne-t-elle ? »
Les gestes qui sauvent : donner l’alerte vite et avec précision
Alerter les secours
« Contacter le 15 (SAMU) ou le 18 (pompiers) est la première chose à faire le cas de détresse vitale. Il faut alors mentionner la raison de l’appel, donner une localisation la plus précise possible (numéro et nom de la rue, nom de la commune ou du lieu-dit), donner le nombre de victimes et dresser un bilan rapide. Cela permettra aux secours d’adapter leur intervention à la gravité ».
Rester à disposition des secours
« Les secouristes, par téléphone, peuvent en cas d’urgence vitale guider le témoin à effectuer les premiers gestes. Aujourd’hui, les smartphones offrent un gain de temps précieux : ils permettent ainsi d’alerter et de secourir en même temps ».
Mettre la victime en PLS
« S’il n’y a pas de traumatisme, il est possible de bouger une victime. Pour cela, l’installer sur le côté, avec la tête en arrière permet d’éviter à une personne inconsciente, gisant sur le dos, de s’étouffer en “avalant” sa langue. Vérifier que rien ne se trouve dans la bouche qui pourrait gêner la respiration. Mettre une personne en ‘’position latérale de sécurité’’ ne prend que quelques secondes et permet de sauver de nombreuses vies ».
Utiliser un défibrillateur
« Ces appareils sont aujourd’hui très répandus dans les lieux publics. S’il est toujours utile de se former, ils sont automatisés et même un néophyte peut s’en servir. Ils ne sont en effet pas conçus pour les secouristes, qui ont leur propre matériel, mais bien pour le grand public ».
Mettre en pratique l’apprentissage
« Se former aux premiers secours peut contribuer à sauver de nombreuses vies. Délivrée par des associations agréées et des organismes habilités, l’attestation PSC1 (prévention et secours civiques de niveau 1) s’obtient en quelques heures. On recommande ensuite une remise à niveau régulière ».
Les numéros d’appel d’urgence :
SAMU : 15
POMPIERS : 18
NUMERO EUROPEEN : 112
POLICE et GENDARMERIE : 17
Appel gratuit d’un téléphone fixe ou portable et 24h/24h.
À SAVOIR
LES SERVICES DE SECOURS (SAMU, sapeurs-pompiers mais également police) sont connectés entre eux. Ce sont eux qui, après avoir reçu l’appel de détresse, adaptent la réponse en fonction des informations transmises (ambulance, hélicoptère, etc.).
Les pompiers, du fait du maillage étoffé (117 centres de secours dans le Rhône, et 5 centres du SAMU) sont souvent les premiers à intervenir. Aussi, deux moyens aériens (l’hélicoptère de la sécurité civile et celui du SAMU) sont capables de projeter des moyens médicaux sur l’ensemble du département du Rhône très rapidement.
Ces conseils sont très utiles et, pour faire face à un accident de la route et aux victimes en détresse il faut apprendre à tous (obligatoire pour obtenir un permis de conduire) les 5 GESTES QUI SAUVENT (de survie), formation pratique de 4 heures (assurée par les associations agréées) pour un coût modique. Car, seulement 180 à 200 000 jeunes sont actuellement formés au secourisme chaque année pour une classe d’âge de 750 à 800 000 ! Ce moyen permettrait de compenser les failles de la diffusion du secourisme dans notre pays que nous déplorons depuis des années ! Et surtout de sauver des vies humaines AVANT l’arrivée des secours professionnels (sapeurs-pompiers et SMUR).