Trois adolescentes sont sur un canapé, les yeux rivés sur leurs smartphones.
Aujourd'hui, 94 % des Français de 15 à 29 ans possèdent un smartphone. © Freepik

En France, 14,5 millions de personnes seraient cyberdépendantes, selon une étude d’Odoxa. L’une des conséquences sociales de cette addiction est le phénomène appelé « phubbing », une fusion des mots anglais « phone » (téléphone) et « snubbing » (snober). Cette expression désigne l’acte de délaisser une personne en face de soi pour se concentrer sur son téléphone portable. Quelles sont les causes de ce phénomène et quels moyens pouvons-nous mettre en place pour contrer ses effets ?

Aujourd’hui, 94 % des Français âgés de 15 à 29 ans seraient équipés d’un smartphone. Et en moyenne, un adulte passerait plus de 3 heures par jour sur son appareil. Parmi eux, 65 % se déclareraient dépendants. L’addiction aux écrans entraîne des répercussions relationnelles nocives : c’est ce qu’on appelle le « phubbing », contraction des mots anglais “phone” (téléphone) et “snubbing” (snober).

L’une des principales causes du phubbing est l’addiction à internet, en particulier en raison des notifications sur nos téléphones qui peuvent libérer de la dopamine.

Cette molécule, souvent surnommée “hormone du bonheur”, agit dans le cerveau pour nous procurer un sentiment de satisfaction. Votre sommeil, votre attention, votre mémoire, votre cognition, votre plaisir et votre motivation sont directement influencés par cette substance.

Cette addiction se manifeste souvent par une incapacité à se déconnecter. Les notifications agissent comme des stimuli irrésistibles, nous poussant à vérifier nos téléphones en permanence. Cette obsession est également alimentée par la peur de manquer une information cruciale, une conséquence directe de la surinformation.

Les répercussions néfastes du phubbing sont variées.

Sur le plan personnel, le fait de se faire ignorer par un proche peut engendrer des sentiments de rejet et de négligence. Cette pratique a, selon de nombreuses études, un impact direct sur l’estime de soi. Elle peut même conduire à des conflits au sein des relations, qu’elles soient amicales, familiales ou amoureuses.

Les enfants dont les parents sont absorbés par leurs téléphones peuvent ressentir un manque d’intérêt et de soutien, ce qui peut entraîner de l’anxiété et des dépressions. De même, chez les jeunes, le phubbing engendre des répercussions psychologiques dévastatrices.

En couple, le phubbing est souvent perçu comme un manque de respect. Cela peut entraîner une diminution de l’intimité et des tensions.

De même, en milieu professionnel, un manager qui ignore ses employés au profit de son téléphone peut provoquer une baisse de la motivation et de la productivité.

Pour contrer le phubbing et ses effets délétères, il existe plusieurs stratégies : 

  • Des règles : définir des moments spécifiques où les téléphones doivent être rangés (repas, réunions familiales) peut aider à préserver la qualité des interactions.
  • Plus de notifications : Pour éviter les interruptions constantes, il est utile de désactiver les notifications pendant les moments d’échange en face à face.
  • De la présence : s’engager pleinement dans les conversations et montrer de l’intérêt réel pour les personnes présentes. Cela renforce les relations et minimise les risques de phubbing.
  • Du dialogue : Il est important de discuter ouvertement des impacts du phubbing avec les proches afin de chercher des solutions ensemble.
  • Et des solutions pratiques : des méthodes comme le “phone stacking” peuvent également être des moyens ludiques de limiter le phubbing. Il s’agit d’empiler les téléphones au centre de la table, et celui qui utilise son téléphone doit payer l’addition.

À SAVOIR

Au phubbing s’ajoutent de possibles répercussions sur la santé mentale, surtout chez les jeunes. Plusieurs études, dont celle d’un centre médical coréen, ont récemment révélé qu’un adolescent passant plus de quatre heures par jour sur un smartphone est plus à risque de troubles mentaux (stress, pensées suicidaires, consommation de substances).

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Vincent Dallée
En troisième année de journalisme à l'ISFJ et créateur d'un petit média scientifique, Vincent Dallée développe ses talents rédactionnels pour Ma Santé, animé par la mission du journaliste d'informer les gens sur leur santé.

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