
96 % des Français déclarent entretenir une bonne relation avec leur médecin généraliste. Un chiffre qui témoigne d’une confiance intacte, selon le premier baromètre Orisha Healthcare / OpinionWay publié en avril 2025. Mais derrière ce socle rassurant, les signaux d’alerte se multiplient : surcharge administrative, exigences croissantes des patients, et arrivée de l’intelligence artificielle en santé. Décryptage.
La médecine de ville demeure un pilier de confiance. D’après l’enquête menée auprès de 1 005 patients et 201 médecins, 96 % des patients jugent leur relation avec leur généraliste “bonne”, et 90 % estiment être bien compris. Côté médecins, le constat est similaire : 99 % décrivent une relation positive, dont 58 % “très bonne”.
Autrement dit, malgré les tensions du système de santé, la base relationnelle entre soignants et soignés reste solide. Une donnée qui va à l’encontre de l’idée souvent véhiculée d’une “fracture” entre patients et médecins.
Relation patient-médecin : où en est-on ?
Derrière la vitrine, des difficultés grandissantes
Mais le baromètre révèle aussi une face plus sombre. En cinq ans, 92 % des médecins affirment avoir vu augmenter les exigences des patients. Ces attentes accrues se heurtent à une réalité : 78 % des praticiens jugent que leur charge de travail nuit à la qualité de la relation.
Disponibilité réduite, délais de rendez-vous rallongés, difficultés d’accessibilité : les patients le ressentent aussi. D’ailleurs, un patient sur trois (33 %) a déjà changé de médecin pour un manque d’écoute. Ce chiffre illustre un malaise croissant : le temps médical s’érode, la relation s’en trouve fragilisée.
L’administratif, un poison silencieux
Parmi les causes de ce malaise, l’administration occupe une place de choix. Près de la moitié des médecins (47 %) pointent le poids du travail administratif comme un facteur de dégradation. Certificats, arrêts de travail, justificatifs scolaires… Autant de tâches qui grignotent le temps d’échange avec les patients.
Un constat partagé par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) et régulièrement dénoncé par les syndicats médicaux, qui plaident pour une simplification urgente.
L’IA s’invite dans les cabinets
Autre enseignement fort, l’intelligence artificielle (IA) s’impose dans le paysage médical. Deux tiers des patients (66 %) et une écrasante majorité de médecins (92 %) déclarent utiliser déjà ou envisager d’utiliser l’IA. À quoi sert-elle ? Du côté des patients, pour mieux comprendre un diagnostic ou préparer une consultation. Côté médecins, pour affiner une décision clinique, accélérer une recherche scientifique, ou simplifier une tâche répétitive.
Mais l’enthousiasme est tempéré par des inquiétudes : 46 % des médecins redoutent que l’IA ne déshumanise leur relation avec les patients. Autrement dit, l’outil est perçu comme utile mais potentiellement dangereux s’il prend trop de place.
Un système de santé sous tension
Ces résultats s’inscrivent dans un contexte déjà difficile. La démographie médicale continue de baisser en France : selon le Conseil national de l’Ordre des médecins, le nombre de généralistes a diminué de 8 % en dix ans, avec une répartition très inégale sur le territoire. La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) estime que 11 % des Français vivent en “désert médical”.
Dans ce paysage, le temps des médecins est de plus en plus précieux, et l’équilibre relationnel entre soignants et patients d’autant plus fragile.
À SAVOIR
77 % des patients de 45 ans et plus consultent le même médecin généraliste depuis plus de dix ans, signe d’une fidélité forte et durable dans la relation patient–médecin.








C’est dommage, vous n’evoquez pas l’ingérence des pouvoirs publics lors du covid, qui interdisaient aux médecins de traiter leurs patients ! C’est un épisode qui a durablement entamé la confiance des français envers leurs médecins, surtout quand ces derniers faisaient pression sur eux pour se laisser injecter un produit expérimental …