Une femme infectée par la gale qui se gratte jusqu'au sang à cause des démangeaisons.
Chaque année en France, environ 240 000 personnes sont touchées par la gale, soit 330 à 350 cas pour 100 000 habitants, selon Santé publique France. © Adobe Stock

On croyait cette maladie d’un autre temps, et pourtant… La gale est de retour et gagne du terrain en France. Écoles, crèches, maisons de retraite, universités : aucun lieu de vie collective n’est épargné. Cette affection cutanée, extrêmement contagieuse, peut rapidement devenir un vrai casse-tête si elle n’est pas traitée à temps. Alors, comment la reconnaître ? Quels sont les bons gestes pour éviter de l’attraper ? On fait le point. 

Depuis plusieurs mois, les signalements de gale se multiplient en France, notamment dans les crèches, les écoles et les maisons de retraite. Cette recrudescence inquiète les professionnels de santé, d’autant que cette affection cutanée extrêmement contagieuse se propage rapidement en milieu collectif.

Des foyers épidémiques ont déjà été recensés dans plusieurs régions, obligeant certaines structures à renforcer leurs mesures de prévention. Si la gale reste une maladie bénigne, elle peut devenir un véritable problème lorsqu’elle n’est pas diagnostiquée et traitée à temps. 

La gale est une infection cutanée provoquée par un acarien microscopique, Sarcoptes scabiei var. hominis. Ce parasite se loge sous la peau, creuse de petits tunnels et y pond ses œufs, déclenchant une réaction inflammatoire accompagnée de démangeaisons très intenses, surtout la nuit.

Contrairement à certaines idées reçues, la gale n’a aucun lien avec un manque d’hygiène. Elle peut toucher tout le monde, indépendamment des conditions de vie. On distingue deux formes principales. 

  • La gale commune, la plus fréquente, entraîne des lésions cutanées et des démangeaisons.
  • La gale hyperkératosique (ou gale norvégienne), une forme plus sévère, souvent observée chez les personnes immunodéprimées, qui entraîne une peau épaissie et très infectée.

La transmission se fait essentiellement par contact direct et prolongé avec une personne infectée. Plus rarement, elle peut aussi être transmise par des objets contaminés (linge de lit, vêtements, serviettes, canapés…).

Depuis plusieurs mois, les signalements de gale se multiplient en France. Les écoles, les crèches et les maisons de retraite sont particulièrement touchées. Une tendance qui inquiète les médecins et les établissements de santé, d’autant que la maladie est souvent mal diagnostiquée au départ, favorisant ainsi sa propagation.

Pourquoi cette recrudescence ?

  • Une plus grande promiscuité en milieu collectif, notamment après la levée des restrictions sanitaires liées au Covid-19.
  • Un manque d’information sur la maladie, entraînant des diagnostics tardifs et donc des contaminations en cascade.
  • Des traitements parfois mal appliqués, favorisant les récidives.

Les symptômes qui doivent alerter

La période d’incubation de la gale varie entre 2 et 6 semaines après la contamination. Durant ce laps de temps, la personne infectée peut transmettre le parasite sans même savoir qu’elle est malade.

Les symptômes caractéristiques sont les suivants :

  • Démangeaisons intenses et insupportables (surtout la nuit).
  • Apparition de petites lésions rouges, parfois sous forme de sillons, localisées entre les doigts, sur les poignets, les coudes, le nombril, les fesses ou les organes génitaux.
  • Présence de croûtes et de lésions de grattage, qui peuvent entraîner des infections secondaires.

Chez les nourrissons et les jeunes enfants, la gale peut aussi toucher le cuir chevelu, le visage ou la plante des pieds. Dès l’apparition de ces signes, consultez un médecin pour un diagnostic précis et un traitement adapté.

Quels sont les traitements contre la gale ?

Le traitement repose sur deux approches principales :

Un traitement médicamenteux :

  • L’ivermectine (traitement oral en comprimés), généralement en une ou deux prises espacées de 7 à 14 jours.
  • Des lotions acaricides (permetrine, benzoate de benzyle) à appliquer sur tout le corps pendant plusieurs heures avant rinçage.

Une prise en charge collective :

  • Toute la famille et les personnes vivant sous le même toit doivent être traitées simultanément, même si elles ne présentent aucun symptôme.
  • Il est recommandé d’arrêter toute fréquentation des lieux publics et des écoles pendant 72 heures après le début du traitement pour limiter la transmission.

Les mesures essentielles pour éviter la contamination

En complément du traitement médical, il est impératif d’adopter des mesures d’hygiène rigoureuses pour éradiquer le parasite de l’environnement.

  • Laver tout le linge en contact avec la peau (draps, vêtements, serviettes) à 60°C minimum.
  • Passer l’aspirateur sur les matelas, canapés et tapis, et les traiter avec un produit acaricide si nécessaire.
  • Isoler les objets non lavables dans un sac plastique hermétique pendant au moins 72 heures.
  • Éviter les contacts prolongés avec les personnes infectées jusqu’à guérison complète.

En milieu collectif (écoles, EHPAD, hôpitaux), un protocole de désinfection doit être mis en place dès la détection d’un cas.

Plusieurs facteurs expliquent la recrudescence de la gale ces dernières années :

  • Un diagnostic tardif, qui favorise la propagation du parasite.
  • Une augmentation des cas en milieu collectif, notamment dans les écoles et maisons de retraite.
  • Un suivi parfois insuffisant du traitement, entraînant des récidives et des contaminations en chaîne.

Face au retour de la gale, la vigilance est de mise. Dès l’apparition des premiers symptômes, consultez un médecin rapidement et adoptez les bons réflexes pour éviter toute propagation.

À SAVOIR

En 1687, le médecin italien Giovanni Cosimo Bonomo, en collaboration avec l’apothicaire Diacinto Cestoni, a découvert que la gale est causée par un acarien microscopique, Sarcoptes scabiei. Cette découverte a fait de la gale la première maladie humaine dont l’agent pathogène microscopique a été identifié, ouvrant la voie à une meilleure compréhension des maladies parasitaires et à des traitements plus efficaces.

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Ma Santé

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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