Le SAMU de Lyon pendant l'épidémie de Covid-19.
Le SAMU de Lyon procède à des évacuations sanitaires à l'automne 2020, en pleine pandémie de Covid-19. © Photos HCL

Fondé en 1974, le SAMU de Lyon est le plus gros service d’aide médicale urgente régional après celui d’Île de France. Mobilisables jour et nuit depuis cinquante ans, ses 280 professionnels de santé s’emploient à sauver des vies sur un territoire allant bien au-delà de la métropole lyonnaise. Plus d’1,8 million d’habitants dépendent de la réactivité et de l’abnégation de ses équipes. Zoom.

Le 16 juin 1974, le fourgon du SMUR de Lyon (structure mobile d’urgence et de réanimation) portait secours à un conducteur, coincé dans son véhicule après un grave accident de la route. De mémoire d’urgentiste, il s’agit de la toute première intervention physique du Service d’aide médicale urgente de Lyon, un dispositif de secours novateur que tout le monde, aujourd’hui, connaît sous son très populaire acronyme, le SAMU.

À l’époque, le service s’appuyait sur une standardiste, chargée de réguler les appels et d’orienter les deux ambulancières de la Croix-Rouge, l’infirmer et les trois médecins anesthésistes réanimateurs qui composaient l’équipe. De nos jours, ces professionnels du secours d’urgence sont 280 et forment, avec plus d’1,8 million d’habitants sous leur bonne garde, le plus important SAMU de province.

La nature de leurs interventions a évolué, mais conserve toujours cette nécessité vitale qui a conduit à la création du SAMU, au sein du Pavillon O de l’hôpital Édouard-Herriot. « Hier, 80 % des interventions relevaient des accidents de la route. Aujourd’hui, la plupart de
nos interventions concernent des AVC, des infarctus, des défaillances chez la personne âgée… »
, témoigne le Pr Pierre-Yves Gueugniaud, chef du SAMU de Lyon de 2008 à 2021.

« Le SAMU 69, c’est une longue histoire, un héritage et une promesse continûment actualisée, celle de pouvoir gérer les
urgences potentiellement graves et la régulation des demandes de soins programmés, celle aussi de rassembler un écosystème de santé
qui est un petit concentré de tout ce qui caractérise le système de santé et sa diversité »
, ajoute Raymond Le Moign, directeur général des Hospices Civils de Lyon. « Répondre aux demandes de la puissance publique en toutes circonstances, fédérer des femmes et des hommes, innover et inventer la médecine pré-hospitalière de demain, co-construire les nouveaux outils de la régulation avec ses partenaires, le SAMU 69 est au sens premier, un service hospitalier hors de l’ordinaire et incroyablement attachant, en avance sur l’exercice concret d’une responsabilité territoriale et populationnelle ».

Les secouristes du SAMU de Lyon, en cinquante ans, se sont toujours positionnés à la pointe de l’innovation médicale. Ils furent ainsi les premiers, en 1989, à utiliser des défibrillateurs semi-automatiques, que l’on trouve désormais partout. « La même année a lieu la première thrombolyse dans la prise en charge de l’infarctus du myocarde. En 2005, le SAMU inclut le tout premier patient en France dans le protocole “prélèvements sur cœur arrêté”. En 2007, le SMUR effectue la première pose d’une contre pulsion intra-aortique et le premier transport sous ECMO (technique d’assistance circulatoire extracorporelle) après mise en place par l’équipe médicochirurgicale de l’hôpital Louis Pradel en 2007 », égrènent aussi les Hospices Civils de Lyon pour illustrer cet esprit pionnier.

Plus récemment, la pandémie de Covid-19 a rappelé toute la pertinence d’un tel service, qui a su faire face malgré l’explosion des besoins. Aux premiers temps de l’épidémie, le nombre d’appels a doublé, grimpant à 4000 appels par jour. « En octobre 2020, devant la saturation de patients atteints de Covid hospitalisés en réanimation, le SAMU, en partenariat avec l’ARS, organise les évacuations sanitaires de 124 patients intubés et artificiellement ventilés, depuis l’aéroport de Lyon-Bron vers les réanimations des régions les moins atteintes par la pandémie. Une opération qu’il réédite à l’été 2021, en participant, sous la direction du Ministère de la Santé et du SAMU de Paris, au rapatriement en métropole de 128 patients de réanimation depuis les DOM-TOM (Antilles et Polynésie) ».

L’histoire se répète et montre toute la valeur, au fil des décennies, des hommes et des femmes engagés au sein du SAMU 69. « L’histoire d’une structure permet d’ancrer les générations suivantes dans un socle de valeurs communes : l’objectif unique est de servir au mieux la qualité du soin à nos patients, à l’heure où les besoins évoluent, avec des enjeux sociétaux prégnants”, illustre ainsi le Pr Karim Tazarourte, le boss du SAMU de Lyon depuis 2021.

À SAVOIR

En 2023, le SAMU de Lyon a enregistré 680 000 appels ayant déclenché plus de 15 000 interventions.

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Journaliste santé depuis de nombreuses années, Antoine Aulagnon possède une vaste expérience dans la création de contenus informatifs et précis dans le domaine de la santé, de la forme et du bien-être. Il a rejoint la team Ma Santé en 2018.

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