La ville de Lyon avec une bonne qualité d'air.
L'État a investi 67 millions d'euros en 2023 dans le plan de protection de l'atmosphère. © Adobe Stock

Interdiction des foyers ouverts, vignettes Crit’air, limitation de vitesses… Les initiatives pour améliorer la qualité de l’air, semblent porter leurs fruits dans le ciel lyonnais. La préfecture du Rhône et la Métropole de Lyon ont récemment fait le point sur les mesures mises en place pour lutter contre les pollutions atmosphériques, dans le cadre d’un Plan de Protection de l’Atmosphère établi en collaboration avec l’observatoire Atmo. Explications.

À Lyon, il semblerait que l’on respire mieux ! C’est en tout cas ce que constate l’observatoire de la qualité de l’air Atmo. Les pouvoirs publics, en effet, ont intensifié leurs efforts pour lutter contre la pollution de l’air en faisant monter d’un cran les exigences du Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) de la Métropole de Lyon.

Cette troisième version adoptée le 24 novembre 2022 par le Métropole de Lyon vise à réduire drastiquement les émissions polluantes, à commencer par les particules fines (PM10 et PM2,5) et le dioxyde d’azote (NO2), deux responsables majeurs de la dégradation de la qualité de l’air et coupables de plus de 40 000 décès à l’échelle nationale. Au programme de ce PPA, quatre grandes thématiques qui représentent quatre des plus grandes sources de pollution : résidentiel-tertiaire, mobilité, industrie et agriculture.

Ce plan, animé par la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) est un projet partenarial regroupant plusieurs entités : la DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation et l’Agriculture et de la Forêt), la DDT (Direction Départementale des Territoires), la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations), l’ARS (Agence Régionale de Santé), l’ADEME (Agence de Transition Écologique), l’ATMO ainsi que des collectivités locales comme la métropole de Lyon.

Porté par l’État, le PPA réunit un ensemble de mesures pour assainir l’air que nous respirons. Que ce soit en révisant les normes de chauffage domestique, en transformant la flotte de transports en commun, ou en incitant les entreprises à réduire leurs émissions, chaque action compte pour lutter contre la pollution.

Lyon, avec ses activités industrielles et sa grande densité de circulation, fait face à des défis environnementaux complexes. Alors que le périphérique lyonnais reste l’un des gros points noirs à prendre en compte, le PPA a déjà validé plus d’une centaine d’actions, allant de la régulation de l’usage des appareils de chauffage au bois à des restrictions sur la circulation automobile pendant les pics de pollution. Sans oublier l’encouragement à l’utilisation des transports en commun. 

Depuis la mise en place de ce plan, de grandes étapes ont déjà été franchies. 90% des actions votées en 2022 sont en cours de réalisation, et 30% d’entre elles sont achevées. Par exemple, en janvier 2023, un arrêté préfectoral a interdit l’utilisation des foyers ouverts pour le chauffage au bois dans la métropole de Lyon. Les cheminées ouvertes étant connues pour être l’une des principales sources de particules fines. 

Ainsi, des aides pour faciliter la transition vers des moyens de chauffages plus modernes ont été mises en place. “Et c’est un succès car on a des résultats, mais il faut rester vigilants” assure Fabienne Buccio, préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes. 25,7 tonnes de poussières ont été évitées en 2023 grâce au remplacement de 977 appareils de chauffage sur les territoires dotés d’un fonds air bois (une aide financée par l’État).

Par ailleurs, les efforts pour réduire les émissions des industries et du secteur résidentiel sont en marche avec des contrôles renforcés et des aides financières pour accélérer la transition vers des modes de consommation et de production plus propres.

L’histoire ne s’arrête pas là. Bien que la tendance soit positive, il faut maintenir et multiplier les efforts. En effet, des changements réglementaires sur la qualité de l’air sont prévus d’ici 2030 avec de nouveaux seuils à respecter. Ainsi, l’accent sera mis sur le développement de ZFE (zone à faibles émissions).

La mise en place d’infrastructures pour les mobilités dites  “douces” comme le vélo, et la transition vers des solutions énergétiques plus propres​ seront mises en place et les actions citoyennes comme le covoiturage seront fortement conseillées. Et alors que les véhicules de Crit’air 5 ne peuvent plus circuler aux abords des ZFE depuis le 1 er janvier 2023; c’est au tour des véhicules de Crit’air 4 de se voir l’interdire depuis le 1 er janvier 2024. 

Du côté de l’agriculture, principal émetteur d’ammoniac participant à la formation d’ozone, il leur sera demandé d’intégrer une rubrique de sensibilisation dans les formations destinées aux agriculteurs. Le brûlage agricole sera aussi à limiter dans les années à venir pour privilégier des solutions alternatives moins polluantes. Les entreprises, quant à elles, seront encouragées à adopter des technologies moins polluantes grâce à des aides financières.

À SAVOIR

49696 Tonnes de déchets verts (biodégradables) ont été collectées dans les déchetteries du Plan de Protection de l’Atmosphère en 2023. cette action a permis d’éviter l’émission de 401 tonnes de poussières PM10 et 393 tonnes de poussières PM2,5 (les deux types les plus courantes de particules fines).

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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