Fractures, traumatismes, accidents cardiovasculaires, troubles du sommeil, addictions… Le sport, ce n’est pas toujours bon pour la santé. S’il ne sera jamais inutile de rappeler qu’une pratique régulière est nécessaire, il est également important de prendre en compte les désagréments potentiels de l’activité physique… pour mieux les éviter ! Zoom sur cinq de ses effets indésirables avec le Dr Frédéric Voirin, médecin à Riorges (Loire).
La fracture de fatigue
Le mot peut faire peur, mais il s’agit en réalité d’une lésion du tissu osseux touchant le plus souvent le tibia, la rotule, le fémur ou les os du pied. Également appelée fracture de stress, cette affection douloureuse est le plus souvent liée à un changement brutal de la pratique sportive (reprise ou entraînement intense, sursollicitation du squelette…), voire à une déshydratation. Sa guérison est spontanée mais impose un repos de plusieurs semaines.
Le mal de dos
Généralement bon pour les douleurs dorsales, lombaires et cervicales, le sport peut aussi en être la cause, notamment en cas de faiblesse musculaire. Le coupable principal : le running ! Une posture cambrée excessive durant la course peut faire des dégâts, mais ce sont surtout les microtraumatismes liés à l’impact de la foulée sur un sol trop dur qui provoquent les douleurs les plus vives. La solution contre le mal de dos ? Privilégier les sols meubles, et utiliser des chaussures adaptées suffisamment amortissantes.
Le malaise vagal
Le risque d’arrêt cardiaque, lié à un emballement du cœur ou à une malformation insoupçonnée, touche surtout le haut niveau, à l’image du footballeur danois Christian Eriksen lors de l’Euro 2021. Mais ces cas restent rares, qui plus est dans le monde amateur, plus souvent confronté au malaise vagal. Conséquence d’un ralentissement de la fréquence cardiaque, cette syncope bénigne provoque vertiges, palpitations, suées et nausées. La bonne réaction : s’allonger, surélever les jambes, attendre que le malaise passe de lui-même et consulter si les symptômes persistent.
L’insomnie
Gare aux efforts violents juste avant d’aller dormir ! Si le sport du soir est plutôt bon pour le sommeil lorsqu’il est pratiqué de manière modérée, tout est en effet dans la mesure. Plusieurs études ont confirmé qu’une pratique particulièrement intense (football, badminton…) moins d’une heure avant le coucher nuisait au sommeil. La bonne attitude ? Attendre que la fréquence cardiaque ne retrouve son rythme au repos.
La bigorexie
L’excès de sport peut entraîner une dépendance aux lourdes conséquences : pratique chronophage, isolement, blessures, irritabilité… La production d’endorphines (les fameuses hormones du bonheur) durant l’effort conduit à une forme d’extase qui, en cas d’addiction, pousse à une pratique compulsive de plus en plus longue et intense pour combler le manque. Pour prévenir le risque : restez attentifs à vos excès d’endurance, diversifiez vos activités, privilégiez les sports en groupe, et pensez à vous reposer.
Les conseils du pro pour éviter les dangers
- Allez-y crescendo : « évitez les efforts trop intenses si vous n’y êtes pas préparés, notamment en cas de reprise ».
- Ne forcez pas : « écoutez votre corps et arrêtez-vous avant qu’il ne vous lâche ».
- Optez pour la bonne pratique : « si vous n’êtes pas fait pour un sport, ne vous découragez pas, il y en a toujours un pour vous ».
- Privilégiez le bon moment : « gare au sport en pleine canicule ou juste après un bon repas ».
- Équipez-vous convenablement : « les chaussures de sport ne sont pas conçues de la même manière pour la marche, le running ou la gymnastique ».
- Échauffez-vous : « la plupart des blessures musculaires sont liées à un manque d’échauffement ».
- Hydratez-vous : « un sportif, en fonction de sa pratique, peut perdre plusieurs litres durant l’effort ».
À SAVOIR
Les règles d’or d’une bonne pratique physique :
– échauffement avant
– hydratation pendant
– étirements après