Un homme avec des marques sur le corps correspondant à un staphylocoque doré.
Le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus) est l'une des bactéries les plus fréquentes sur la peau et dans le nez des hommes. © Adobe Stock

On le porte parfois sans le savoir. Le Staphylococcus aureus, alias staphylocoque doré, fait partie de ces bactéries à double visage. Tantôt inoffensive, tantôt franchement dangereuse. Présente chez près d’un Français sur deux, elle peut provoquer de simples boutons… ou de graves infections. Dans un contexte de résistance croissante aux antibiotiques, le risque n’est pas neutre. Le point.

On l’appelle « doré » à cause de sa jolie couleur jaune-or au microscope. Mais derrière ce nom poétique se cache un redoutable ennemi de notre santé.

Le staphylocoque doré, ou Staphylococcus aureus, est une bactérie opportuniste, capable de causer des infections banales comme des furoncles… mais aussi des atteintes graves, voire mortelles, si on lui en laisse le champ libre. 

Une bactérie… très bien installée

Le Staphylococcus aureus est une bactérie qu’on trouve chez 30 à 50 % de la population, selon l’Institut Pasteur, centre de recherche biomédicale international. Elle vit tranquillement sur la peau, dans le nez, parfois même dans la gorge ou le périnée. Autrement dit, elle fait souvent partie de notre flore « normale »… mais peut tourner mal si elle trouve une porte d’entrée (blessure, plaie, baisse de l’immunité).

Elle est dite “opportuniste”, car elle profite d’une faille pour s’infiltrer et provoquer une infection.

Quels sont les symptômes d’une infection au staphylocoque doré ?

Tout dépend de la zone atteinte. Le staphylocoque doré est un vrai caméléon. Il peut provoquer :

  • Des infections cutanées (abcès, impétigo, furoncle, panaris…).
  • Des infections osseuses et articulaires (ostéomyélite, arthrite septique).
  • Des infections respiratoires (pneumonie).
  • Des infections sanguines (septicémie, endocardite).
  • Des intoxications alimentaires si la bactérie contamine les aliments (oui, elle résiste à la cuisson !).

Selon Santé Publique France, environ 10 000 cas d’infections invasives à staphylocoque doré sont recensés chaque année dans l’Hexagone, avec une mortalité avoisinant les 20 % dans les cas les plus graves, comme les septicémies.

Comment attrape-t-on un staphylocoque doré ?

La transmission se fait par contact direct avec une personne infectée ou porteuse, ou via des surfaces contaminées (linge, objets médicaux, matériel sportif…). Les hôpitaux, les maisons de retraite, les salles de sport ou encore les lieux avec promiscuité (casernes, prisons) sont des terrains de jeu idéaux pour la bactérie.

Mais attention, pas besoin d’être sale pour être contaminé. Un simple coup de rasoir mal désinfecté, une plaie non protégée ou une baisse de votre immunité peuvent suffire.

L’antibiorésistance : la vraie menace

Le problème, ce n’est pas juste le staphylocoque doré… c’est sa version mutante et coriace : le SARM (Staphylococcus Aureus Résistant à la Méticilline). Cette forme est résistante à de nombreux antibiotiques classiques.

En 2021, selon l’ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies), 14,2 % des souches de staphylocoques dorés isolées en Europe étaient résistantes à la méticilline.

En France, grâce à une meilleure gestion des antibiotiques, ce taux est en baisse (environ 10 % selon le réseau RAISIN). Mais les infections à SARM sont plus difficiles à traiter, nécessitent des antibiotiques lourds, coûteux, et parfois moins efficaces.

Peut-on se protéger du staphylocoque doré ?

  • Hygiène des mains : le B.A-BA. Lavez-vous les mains à l’eau et au savon, ou avec une solution hydroalcoolique, surtout après un passage aux toilettes ou avant de manipuler des aliments.
  • Désinfection des plaies : même une égratignure mérite d’être nettoyée et couverte.
  • Ne partagez pas serviettes, rasoirs, linge de toilette, matériel de sport
  • Surveillez les signes : rougeur, chaleur, gonflement ou douleur autour d’une plaie ? Consultez.

Et si vous êtes hospitalisé, sachez que les établissements de santé mettent en place des protocoles stricts pour éviter les infections nosocomiales à staphylocoque doré, notamment via l’isolement des porteurs de SARM.

Staphylocoque doré : peut-on s’en sortir ? 

Heureusement, dans la majorité des cas, les infections au staphylocoque doré sont bénignes et répondent bien à des traitements locaux ou des antibiotiques simples.

Mais si l’infection est plus sévère, une hospitalisation et des antibiotiques administrés par voie intraveineuse peuvent être nécessaires. En cas de SARM, le traitement devient plus complexe, mais il existe toujours des solutions.

Dans certains cas chroniques (récidives), une décolonisation peut être proposée avec des antibiotiques locaux et un savon antiseptique pour éradiquer la bactérie du nez ou de la peau.

À SAVOIR

Les animaux de compagnie, notamment les chats et chiens, peuvent être porteurs du staphylocoque doré, y compris dans sa forme résistante (SARM). Une transmission entre l’animal et l’humain est possible, surtout en cas de contacts rapprochés.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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