Deux parents sourient en tenant la main de leur jeune fille.
Les parents trop protecteurs peuvent freiner le développement des compétences essentielles de leur enfant. © Freepik

L’expression “parent hélicoptère” est le nom étrange décrivant un phénomène de surinvestissement parental pourtant bien réel. Ce syndrome, que l’on distingue du “parent drone” ou du “parent curling”, les autres formes courantes d’hyperparentalité, désigne des parents qui surveillent leurs enfants de très (trop!) près pour prévenir les moindres problèmes. Cette éducation surprotectrice, de plus en plus courante dans notre société, soulève la question du juste équilibre entre protection et autonomie. Explications.

Le terme “syndrome du parent hélicoptère”, introduit en 1969 par le psychologue Haim Ginott, vient de la comparaison d’un adolescent de l’époque, décrivant sa mère comme un hélicoptère surveillant constamment ses moindres actions.

Tout part pourtant d’une bonne intention. Si le parent hélicoptère veut protéger son enfant de tous les dangers du monde qui l’entoure, il ne se rend pas compte qu’il freine sans le vouloir son développement et sa construction vers l’indépendance. Ce syndrôme diffère légèrement de ceux de “parent drone” ou de “parent curling” (lire À SAVOIR), autres formes d’hyperparentalité assez proches et aboutissant aux mêmes effets néfastes.

L’important, pour les parents, est de trouver le bon équilibre entre soutien et liberté, les clés pour aider un enfant à grandir en confiance et à développer les compétences nécessaires pour affronter le monde seul. Car si l’on s’inquiète souvent de l’autonomie des séniors, celles des enfants est tout aussi importante.

Les nouvelles technologies, telles que les réseaux sociaux, les outils de géolocalisation et les applications de suivi en temps réel, ont renforcé ce phénomène. Ces outils renforcent l’idée que l’enfant doit être surveillé en permanence pour être en sécurité, ce qui peut nuire à son autonomie.

Plusieurs raisons expliquent pourquoi certains parents deviennent trop protecteurs :

  • L’inquiétude face au monde : les parents voient le monde comme dangereux et veulent éviter que leur enfant se blesse ou vive des émotions négatives.
  • La pression sociale : les parents se sentent poussés à être des “parents parfaits” à cause des attentes sociales et des réseaux sociaux.
  • La compensation de leur propre enfance : les parents veulent éviter aux enfants les difficultés qu’ils ont eux-mêmes rencontrées.

Même si ces intentions sont bonnes, la surprotection empêche l’enfant de développer des compétences importantes :

  • La résolution de problèmes : l’enfant n’apprend pas à trouver des solutions tout seul.
  • La gestion des échecs : sans expérience d’échec, il manque d’outils pour faire face aux défis.
  • La confiance en soi : l’enfant peut penser qu’il n’est pas capable de réussir seul, ce qui peut affecter son estime de soi.

En grandissant, l’enfant pourrait avoir du mal à prendre des décisions ou à gérer ses relations, faute d’expérience pour se débrouiller de manière autonome.

Vous vous reconnaissez dans ces comportements ? Il n’est pas trop tard pour changer. Il existe quelques bonnes pratiques pour éviter la surprotection :

  • Guidez sans faire à sa place : montrez-lui comment faire les choses plutôt que de les faire pour lui.
  • Encouragez les erreurs : les échecs sont des occasions d’apprentissage. Laissez votre enfant en faire.
  • Proposez des risques adaptés à son âge : offrez-lui des défis réalistes et soutenez-le sans intervenir.
  • Faites-lui confiance : croyez en sa capacité à apprendre de ses expériences et à s’adapter.

Si vous avez besoin d’aide dans votre situation, n’hésitez pas à consulter un psychologue pour comprendre vos motivations derrière cette surprotection. Vous pouvez également faire appel à un conseiller familial pour améliorer les relations, à un pédiatre pour des conseils sur le développement de l’enfant, et à un coach parental pour des stratégies pratiques.

À SAVOIR

L’hyperparentalité (ou surinvestissement parental), peur revêtir d’autres formes que celle du parent hélicoptère. Le terme “parent drOne” définit les parents souhaitant le meilleur pour leur progéniture, choisissant toujours les meilleurs établissements scoalires, les meileures activités, les meilleures orientations, sans se rendre compte de la pression qu’ils mettent sur leurs frêles épaules. Quant au terme “parent curling” , il désigne des parents qui retirent tous les obstacles du chemin de leur enfant, comme en curling, pour rendre sa vie plus facile.

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Vincent Dallée
En troisième année de journalisme à l'ISFJ et créateur d'un petit média scientifique, Vincent Dallée développe ses talents rédactionnels pour Ma Santé, animé par la mission du journaliste d'informer les gens sur leur santé.

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