Un jeune homme sensiblisé aux risques du VIH.
Les jeunes d’aujourd’hui sont presque aussi mal informés sur le VIH que ceux du siècle dernier. © Adobe Stock

Alors que la médecine a fait d’énormes progrès dans la lutte contre le VIH, le virus du Sida, une autre bataille reste à mener : celle contre les idées reçues. En 2025, beaucoup de jeunes croient encore, à tort, que le virus peut se transmettre par un baiser. Nombreux sont ceux, aussi, qui croient la menace disparue et boudent le préservatif… Décryptage.

On pourrait croire que les nouvelles générations, nées à l’ère d’Internet, sont mieux informées sur les questions de santé. Et pourtant… 42 % des jeunes pensent encore qu’un baiser peut transmettre le VIH, le virus du Sida. Une idée fausse, mais tenace.

Ce chiffre n’est pas anodin. Il reflète un vrai manque d’information, voire une désinformation préoccupante sur le virus du sida. Pour rappel, le VIH ne se transmet ni par la salive, ni par les piqûres de moustique, ni par un câlin. Le virus se transmet uniquement par contact avec certains fluides corporels comme le sang, le sperme, les sécrétions vaginales et le lait maternel.

Des traitements très efficaces, mais pas de vaccin

La bonne nouvelle, c’est que la science a fait d’immenses progrès. Aujourd’hui, les personnes séropositives qui suivent une trithérapie peuvent vivre une vie normale, sans risque de transmettre le virus si leur charge virale est indétectable.

Il existe aussi des traitements préventifs comme la PrEP (prophylaxie pré-exposition), qui permet aux personnes séronégatives de se protéger efficacement. Et plus récemment, un médicament prometteur, le lenacapavir, pourrait révolutionner la prévention avec seulement deux injections par an. Problème : son prix reste encore très élevé, freinant un accès large à ce traitement.

Le virus est toujours là

Malgré ces avancées, le VIH n’a pas disparu. En France, environ 5 500 nouvelles infections ont été recensées en 2023, selon Santé publique France. Si ce chiffre reste stable depuis plusieurs années, les autorités sanitaires s’inquiète du manque de vigilance dont fait preuve la jeunesse actuelle, coupable de baisser la garde par méconnaissance du sujet.

Plus inquiétant encore, 43 % de ces diagnostics ont été posés à un stade avancé de l’infection, ce qui signifie que beaucoup de personnes ignorent encore qu’elles sont porteuses du virus. On estime en effet à 11 000 le nombre de Français infectés sans le savoir.

Pourquoi ces idées reçues persistent-elles, en particulier chez les jeunes ? Plusieurs raisons sont avancées par les spécialistes : une baisse des campagnes de prévention, une éducation sexuelle encore trop inégale selon les établissements, et un certain relâchement face à une maladie devenue “invisible” dans les médias.

Résultat : les jeunes, moins sensibilisés, se protègent moins. Et certains renoncent même au dépistage par peur du regard des autres, ou à cause de la stigmatisation qui entoure encore la séropositivité.

Renforcer l’éducation et l’information

Pour les professionnels de santé et les associations comme Sidaction, la lutte contre le VIH passe aussi par une meilleure éducation dès le collège. 

Il ne suffit pas de distribuer des préservatifs ou de parler du virus une fois par an. Il faut expliquer, rassurer, déconstruire les peurs et surtout adapter le message aux codes des jeunes.

Le rôle crucial du dépistage

Un autre levier essentiel, c’est le dépistage. Aujourd’hui encore, trop de jeunes pensent qu’il faut attendre d’avoir des symptômes pour faire un test, ou qu’un simple test sanguin de routine suffit à détecter le VIH. Faux. Il existe des tests rapides, gratuits et anonymes, accessibles en pharmacie, en centre de santé sexuelle ou via les actions menées par les associations.

En 2025, la lutte contre le VIH ne se joue plus uniquement sur le terrain médical. Elle se joue aussi dans nos représentations, nos croyances, notre façon d’aborder la sexualité et la prévention. Déconstruire les idées fausses est donc une urgence, pour protéger les nouvelles générations et, peut-être, atteindre un jour l’objectif fixé par l’ONU : mettre fin au sida d’ici 2030.

Mais pour cela, il va falloir changer de discours, adapter les outils d’information, et surtout, écouter les jeunes. Parce que leur avenir en dépend.

À SAVOIR 

Contrairement à certaines idées reçues, il n’existe pas de vaccin pour prévenir la transmission du VIH. En 2025, 40 % des jeunes croyaient à tort en l’existence d’un tel vaccin, une augmentation de 3 points par rapport à 2023.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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