deprime coronavirus post confinement
Le coronavirus et le stress post-confinement, une autre raison de déprime cet automne ©Peggy Marco

Le coronavirus va-t-il plonger les Lyonnais dans la déprime ? Psychanalyste de profession, Pascal Blanchard a délaissé son cabinet depuis les récentes élections municipales. Le nouveau vice-président de la Métropole de Lyon en charge de la santé, des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, s’inquiète notamment des conséquences psychologiques du déconfinement, alors que l’épidémie de Covid-19 semble repartir de plus belle dans le Rhône.

Ce lundi 28 septembre, de nouvelles mesures de restriction entrent en vigueur sur l’agglomération lyonnaise et dans le Rhône. C’est la grande déprime pour de nombreux professionnels. Face à la dégradation de la situation sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus, quelle est la position de la Métropole de Lyon ?

Pascal Blanchard (Métropole de Lyon) inquiet de la déprime après le confinement
Pascal Blanchard (Métropole de Lyon)

Nous sommes d’une grande vigilance sur l’évolution de cette situation. Ainsi, la Métropole de Lyon est attentive à la gestion des stocks stratégiques de masques. Dans ce cadre, j’ai demandé un état des stocks à toutes les responsables de l’accueil et du suivi des personnes en situation de handicap et des personnes âgées sur la Métropole de Lyon. Il est important d’anticiper, sachant que l’on a aucune visibilité sur la durée de l’épidémie. D’autre part, sur le plan pédagogique, on martèle l’importance du respect des gestes barrières, le port du masque, etc. Enfin, en collaboration avec le Sytral et quelques maires, on a participé début septembre à une opération de testing à la sortie des stations de métro. Cette expérience a été interrompue au bout de quinze jours car il devenait impossible de gérer le flux de passagers.

Dans ce contexte, parvenez-vous à travailler en bonne intelligence avec les autres acteurs de la santé dans le Rhône ?

Oui, on est en relation permanente avec l’Agence Régionale de Santé, la préfecture, les communes de la Métropole. Notre souci est d’avoir une communication la plus fluide et la plus exhaustive possible, en tenant compte des points épidémiologiques quotidiens.

Les impératifs sanitaires passent donc avant les considérations politiques ?

Oui, heureusement ! Du moins, je veux le croire…

Un impératif, porter le masque

Les restrictions gouvernementales renforcées depuis quelques jours vous paraissent-elles cohérentes avec la situation sur la Métropole de Lyon ?

C’est une question délicate. Je constate que même la communauté scientifique est divisée sur le sujet. Depuis le début de l’épidémie, on a 65 millions de spécialistes du Covid en France. Un jour, on nous dit que le masque ne sert à rien. Le lendemain, il devient indispensable pour lutter contre la contamination. Un jour, les tests ne sont pas fiables. Le lendemain, il faut tester toute la population… Difficile, dans ces conditions, d’avoir un avis tranché sur la question des mesures prises par le gouvernement. Une chose est sûre, il faut porter son masque !

Peut-on craindre un reconfinement de la population de la Métropole de Lyon ?

On n’en est pas là. Heureusement. J’espère que le coup de semonce du Premier Ministre, lorsqu’il a fait planer la menace d’un reconfinement, restera lettre morte. Ce serait dramatique sur le plan économique mais aussi sur le plan psychique.

Coronavirus : déprime et stress post-confinement

C’est-à-dire ?

Le confinement a été plutôt bien vécu par la population. En revanche, la sortie du confinement a été beaucoup plus traumatisante car ce déconfinement n’a été que partiel. En fait, la vie n’a pas vraiment repris son cours. Résultat, on se retrouve aujourd’hui avec un phénomène de décompensation qui génère un syndrome de stress post-traumatique massif. La médecine mentale de ville est saturée par des patients souffrant de pathologies diverses. Il ne s’agit pas de problèmes psychiatriques mais plutôt d’ordre psychologique. Il peut s’agit de phobies, de déprimes voire de dépressions, alimentées par une inquiétude chronique. On est loin de connaître le coût psychique et psychologique de cette crise sanitaire.

Etes vous inquiet sur l’avenir ?

Je ne suis pas inquiet car je suis d’un naturel optimiste et je sais que l’être humain a cette faculté de résilience, cette capacité d’adaptation. Cela dit, je suis dubitatif sur la durée de cette crise. L’arrivée de l’automne, saison propice aux troubles psychologiques, associée aux problèmes économiques, sociaux et sociétaux, laisse craindre une fin d’année plutôt déprimante…

A SAVOIR

La déprime automnale liée au coronavirus risque de perdurer… À partir de ce lundi 28 septembre, dans le Rhône et la Métropole de Lyon, l’accueil du public est interdit dans les établissements recevant du public pour des événements festifs et familiaux (de type mariages, baptêmes, tombolas, événements associatifs, anniversaires, communions…). Cette interdiction concerne aussi les salles des fêtes, salles polyvalentes et salles de réception, qu’elles soient publiques ou privées. Par ailleurs, jusqu’à nouvel ordre, les bars doivent fermer leurs portes à 22 heures.

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