Un chat qui se fait traiter à la suite d'un contact avec un antiparasitaire pour chien.
Une seule goutte de perméthrine peut suffire à provoquer des convulsions chez un chat. © Freepik

Une simple pipette peut parfois faire plus de mal que de bien. L’Anses tire la sonnette d’alarme après plusieurs cas d’intoxication, parfois mortels, chez des chats traités par erreur avec des antiparasitaires destinés aux chiens. Explications.

Vous pensez bien faire en protégeant votre compagnon à quatre pattes contre les puces et les tiques ? C’est tout à votre honneur. Mais attention : tous les antiparasitaires ne se valent pas. Et surtout, ils ne sont pas interchangeables d’une espèce à l’autre. Depuis plusieurs années, des signalements d’intoxication grave, voire mortelle, se multiplient chez les chats. En cause, l’application, souvent accidentelle, de pipettes antiparasitaires… pour chiens.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient de publier un rappel alertant : certains antiparasitaires pour chien sont extrêmement dangereux pour le chat. 

Des chiffres qui donnent le tournis (et pas que chez les chats)

Selon le système de pharmacovigilance vétérinaire de l’Anses, 82 cas d’effets indésirables ont été rapportés chez les chats en 2024 après utilisation de produits antiparasitaires non adaptés. Parmi eux, 34 étaient graves et quatre se sont soldés par la mort de l’animal. Le fautif principal : la perméthrine. Un insecticide utilisé dans de nombreux antiparasitaires pour chien.

Le problème, c’est que le chat ne possède pas les enzymes nécessaires pour éliminer cette substance toxique. Alors, même une petite quantité peut provoquer des convulsions, des tremblements, de l’agitation, voire un coma. Sans traitement rapide, l’issue peut donc être fatale.

Perméthrine : l’ennemi numéro 1 des chats

Si elle est sans danger pour le chien à certaines doses, la perméthrine se transforme en poison chez son cousin félin. L’application directe est bien sûr à proscrire, mais ce n’est pas tout. Le simple fait de dormir aux côtés d’un chien fraîchement traité, ou de le lécher, peut suffire à intoxiquer un chat.

L’Anses précise que les formulations en pipette sont particulièrement redoutables, car hautement concentrées. Et les chats, qui passent leur temps à faire leur toilette, s’intoxiquent souvent eux-mêmes en léchant la zone d’application.

Lapins aussi en danger : un risque souvent méconnu

On parle beaucoup des chats, mais les lapins aussi peuvent être victimes de ce genre d’erreur. En 2024, 19 cas d’intoxication ont été recensés chez des lapins, dont trois graves. 

Le coupable cette fois est le fipronil. Une autre molécule présente dans plusieurs produits pour chiens et chats. Chez le lapin, elle peut causer une perte d’appétit, de la léthargie, des troubles digestifs, voire neurologiques.

Toujours choisir un produit adapté à l’espèce

Parce qu’il vaut mieux prévenir que guérir (surtout quand il s’agit de votre chat), l’Anses vous donne la marche à suivre.

Jamais de produit pour chien sur un chat. Jamais. Même si vous avez deux animaux à la maison, même si les dosages semblent proches, il faut toujours choisir un antiparasitaire conçu spécifiquement pour l’espèce et le poids de votre animal.

Lire (vraiment) la notice

Cela peut paraître fastidieux, mais c’est indispensable. La notice indique clairement si le produit est contre-indiqué pour les chats. 

Si vous avez un doute, demandez conseil à votre vétérinaire ou à votre pharmacien.

En cas d’exposition : réagir vite

Si vous suspectez que votre chat a été en contact avec un produit pour chien (directement ou indirectement), lavez immédiatement la zone avec de l’eau tiède et du savon doux, puis consultez un vétérinaire en urgence.

Ne tentez pas d’attendre que “ça passe tout seul” : les effets peuvent être rapides et sévères.

Isoler les animaux après application

Après avoir appliqué un antiparasitaire sur un chien, tenez-le à l’écart des chats pendant au moins 24 heures, le temps que le produit sèche complètement. Cela évite tout risque de léchage ou de contamination par contact.

Les professionnels de santé animale sont unanimes : la vigilance reste la meilleure arme contre ce type d’intoxication. Ils constatent régulièrement en clinique les conséquences de ces erreurs, souvent dues à une confusion ou à un manque d’information. 

Certains vétérinaires plaident pour une meilleure lisibilité des étiquettes et pour davantage de sensibilisation du grand public.

À SAVOIR

En plus des risques d’intoxication directe, l’Anses recommande de stocker les antiparasitaires hors de portée des enfants et des autres animaux, y compris dans des foyers où les animaux ne sont pas traités simultanément. En effet, des cas ont été rapportés où des chats se sont intoxiqués simplement en mâchonnant ou en perçant les pipettes laissées accessibles, notamment dans des sacs ou sur des plans de travail.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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