Et si un simple trouble digestif pouvait être le premier signal d’un cancer colorectal ? Constipation persistante, diarrhée inexpliquée ou sensation d’évacuation incomplète… Autant de symptômes que l’on associe souvent à une mauvaise alimentation ou au stress. Pourtant, ces signes peuvent révéler bien plus qu’un simple inconfort intestinal. Explications.
C’est un cancer dont on parle trop peu, par gêne et pourtant, il concerne près de 50 000 Français chaque année. Le cancer colorectal est le deuxième cancer le plus meurtrier, et l’un des plus difficiles à détecter précocement.
Pourquoi ? Parce qu’il commence souvent par des symptômes discrets, presque anodins. Un transit intestinal qui se dérègle, une sensation étrange après être allé aux toilettes… Autant de signaux que l’on ignore, pensant à une digestion capricieuse ou au stress du quotidien. Un changement durable du transit doit alerter, car détecté tôt, le cancer colorectal se guérit dans 9 cas sur 10.
Des selles plus fines : un signe qui doit interpeller
Pourquoi faut-il s’inquiéter ?
Quand on parle du cancer colorectal, tout le monde pense immédiatement au sang dans les selles. C’est un signe important, certes, mais il n’est pas toujours présent. En revanche, un symptôme moins connu mais tout aussi révélateur peut apparaître : des selles plus fines qu’à l’accoutumée, parfois en forme de ruban.
Une tumeur qui se développe dans le côlon peut rétrécir le diamètre intestinal et modifier l’évacuation des selles. Elles deviennent alors plus étroites, parfois accompagnées d’une sensation de vidange incomplète. On parle alors de selles en crayon.
Les autres symptômes d’un cancer colorectal
Le cancer colorectal peut se manifester par plusieurs autres symptômes, tout autant sous-estimés qu’un transit qui déraille.
- Du sang dans les selles : si vous remarquez des traces de sang rouge ou des selles plus foncées (noires), consultez rapidement un médecin.
- Une fatigue inhabituelle : un épuisement persistant peut être dû à une anémie causée par des saignements internes liés à la tumeur.
- Des douleurs abdominales récurrentes : ballonnements, crampes, sensation de lourdeur… si ces douleurs sont nouvelles et durent dans le temps, elles doivent vous alerter.
- Une perte de poids inexpliquée : perdre plusieurs kilos sans avoir changé d’alimentation ni d’activité physique est un signal d’alerte potentiel.
Ces symptômes sont fréquemment confondus avec des troubles digestifs classiques, comme le syndrome de l’intestin irritable ou une intolérance alimentaire. Pourtant, si ces manifestations sont nouvelles, persistantes ou inhabituelles, il faut en parler à un médecin.
Cancer colorectal : le dépistage toujours tabou
VA CHIER : la nouvelle campagne choc de la Ligue contre le cancer
Dans sa nouvelle campagne de dépistage du cancer colorectal, la Ligue contre le cancer a opté pour un slogan percutant et direct à destination des plus de 50 ans : « Va chier ». Une expression d’une simplicité déconcertante qui n’a pas manqué de faire parler. Et c’est ce qui était attendu ! Le dépistage du cancer colorectal reste encore trop peu pratiqué en France. Pourtant, il est offert aux personnes de 50 à 74 ans et permet de détecter des lésions précancéreuses avant même l’apparition de symptômes.
Le test est simple, rapide et indolore : il consiste à analyser un échantillon de selles à la recherche de sang invisible à l’œil nu. Pourtant, seulement 34,6 % des Français concernés réalisent ce test, alors qu’il pourrait sauver des milliers de vies chaque année.
Écouter son corps, c’est se donner une chance de prévenir
Un simple changement dans l’aspect des selles peut sembler anodin, mais il peut être un des premiers signaux d’alerte du cancer colorectal. Il ne s’agit pas de s’inquiéter au moindre trouble digestif, mais de rester attentif aux signes inhabituels et persistants.
Et si vous avez plus de 50 ans, pensez à vous faire dépister !
À SAVOIR
Une consommation excessive de viandes rouges (bœuf, porc, agneau) et de charcuteries augmente le risque de cancer colorectal. Selon le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), ces aliments contiennent des composés qui, lors de la cuisson ou de la digestion, peuvent endommager les cellules du côlon. Pour limiter ce risque, il est recommandé de ne pas dépasser 500 g de viande rouge par semaine et de réduire la consommation de charcuteries.