Une étude nationale menée par Santé Publique France révèle que le taux de mortalité par cancer est plus faible en Auvergne-Rhône-Alpes que dans la plupart des autres régions. Des chiffres très instructifs pour les futures politiques de prévention.
La mortalité due au cancer est moins élevée dans la région Auvergne-Rhône-Alpes que dans le reste du pays. Cette nouvelle ne minimise pas des chiffres toujours élevés. Mais il s’agit du principal enseignement de la toute première estimation régionale et départementale réalisée concernant l’incidence et la mortalité des cancers sur l’ensemble du territoire français. Ces statistiques, qui portent sur 24 cancers, ont été publiés ce mercredi 23 janvier sur le site de Santé Publique France.
On estime à 42400 le nombre de nouveaux cas de cancer chaque année en Auvergne-Rhône-Alpes. Ces cancers, à 55%, touchent plus souvent les hommes que les femmes. Ils se traduisent par 17600 décès chaque année (58% chez l’homme), ce qui constitue la première cause de mortalité dans la région comme en France.
Malgré leur importance, ces chiffres demeurent toutefois en deça de la moyenne française, avec notamment une mortalité de -4% par rapport au reste du pays: ”la région se positionne ainsi parmi les régions métropolitaines ayant le plus faible niveau de mortalité par cancer chez la femme sur la période 2007-2014”, mentionne ainsi le rapport.
Tabac et alcool: des facteurs de risque moins élevés en Auvergne-Rhône-Alpes
La principale explication avancée résiderait dans une meilleure hygiène de vie globale. Le nombre de cancers du poumon, de l’oesophage, du larynx et de la lèvre-bouche-larynx, pour lesquels les facteurs de risque que sont l’alcool et le tabac sont très élevés, est ainsi moindre en Auvergne-Rhône-Alpes.
Sans plus d’explications, on apprend aussi que la situation du cancer colorectal, le plus fréquent tous sexes confondus, est également positive, tout comme celle du cancer du sein, le premier cancer féminin en France. Le cancer masculin le plus fréquent, celui de la prostate, est quant à lui dans la moyenne nationale. A l’inverse, les niveaux de mortalité des cancers du pancréas et de l’ovaire sont plutôt élevés par rapport à la moyenne nationale.
Cancer, des disparités fortes entre l’est et l’ouest de la région
En attendant des interprétations plus fines, ces estimations régionales de l’incidence et de la mortalité des cancers vont permettre aux acteurs de la santé, et au premier chef aux Agences Régionales de Santé, d’adapter leurs politiques de santé publique sur les cancers à chaque territoire, en fonction des différences observées.
A titre d’exemple, l’Allier fait partie des départements d’Auvergne-Rhône-Alpes où les estimations sont les moins favorables, avec une surmortalité moyenne pour chaque cancer étudié. On relève globalement de notables disparités entre les départements: le gradient de mortalité masculine augmente ainsi au fur et à mesure que l’on se déplace de l’est vers l’ouest de la région, pour les cancers de la prostate, de l’oesophage, du foie ou encore du larynx.
A SAVOIR
Les estimations régionales et départementales de l’incidence et de la mortalité pour 24 cancers ont été réalisées en partenariat entre le réseau français des registres des cancers (Francim), le service de Biostatistique-Bioinformatique des Hospices Civils de Lyon, Santé publique France et l’Institut national du cancer. Elles sont consultables pour chaque région sur le site de Santé publique France. Elles sont issues des données de mortalité du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès, ainsi que sur les estimations des données d’incidences des cancers: celles-ci ne sont en effet disponibles que dans les départements couverts par un registre, les autres devant être estimées à partir d’un ensemble de données médico-administratives.