Une femme qui prépare une raclette pour des personnes souffrant d'un cholestérol.
L'idée, selon les nutritionnistes, n'est pas de se priver totalement, mais de rester dans la mesure ! © Freepik

On adore la raclette pour sa générosité, sa convivialité et ce fromage qui file délicieusement sur les pommes de terre. Mais quand votre taux de cholestérol s’élève, ce plaisir hivernal devient sujet à débat. Peut-on encore lever sa fourchette sans culpabilité ou faut-il vraiment fare attention ? Le point. 

En France, la raclette est presque une institution sociale aussi bien qu’un plat de saison. Mais lorsque l’on présente un taux de cholestérol élevé, ce plat emblématique peut alors noircir un peu plus le trait.

Trop gras, trop riche, trop salé… Est-ce que ce repas montagnard est à bannir des tables des personnes concernées par l’hypercholestérolémie ?

Pourquoi la raclette peut etre problématique pour ceux qui souffrent d’hypercholestérolémie ? 

Le cholestérol est une molécule indispensable à l’organisme, mais tout est question d’équilibre. On distingue le “bon” cholestérol (HDL), qui aide à éliminer l’excès de cholestérol, du “mauvais” cholestérol (LDL), qui, en excès, peut s’accumuler dans les artères et augmenter le risque cardiovasculaire. 

Et le lien supposé entre la fameuse raclette et cholestérol repose en grande partie sur la teneur en graisses saturées du fromage. Ces mêmes graisses que les autorités de santé invitent à limiter pour préserver la santé cardiaque.

Pourtant, plusieurs études montrent que la simple présence de cholestérol alimentaire dans un aliment n’est pas le principal facteur influençant votre taux sanguin de cholestérol. Ce sont surtout les graisses saturées et le contexte global du régime alimentaire qui comptent vraiment.

Fromage et cholestérol : démêler le vrai du faux

Contrairement à ce que l’on pense souvent, le fromage n’est pas un ennemi juré du cholestérol. Des données scientifiques et des méta-analyses indiquent que certains fromages, même riches en graisses, n’entraînent pas systématiquement une hausse du LDL lorsqu’ils sont consommés dans le cadre d’une alimentation équilibrée.

Plus précisément, une étude clinique a montré que la consommation de fromage peut avoir un effet différent sur le cholestérol que celle de matières grasses laitières prises isolément (comme le beurre), suggérant que la matrice alimentaire du fromage modifie la façon dont les graisses sont métabolisées.

Il existe même des données indiquant qu’une consommation régulière de produits laitiers fermentés (incluant certains fromages) pourrait être associée à une réduction du risque d’accidents vasculaires cérébraux, bien que ces résultats ne permettent pas d’établir une relation de cause à effet de manière définitive.

Raclette et santé cardiovasculaire : nuances et réalités

Dans le cas spécifique de la raclette, le fromage utilisé contient typiquement environ 80 à 100 mg de cholestérol par 100 g, ce qui correspond à ce que l’on observe dans d’autres fromages affinés.

Cela dit, plusieurs éléments doivent être pris en compte :

  • La raclette n’est pas uniquement du fromage : charcuteries, sel, condiments, et pommes de terre font partie du tableau. Le sel ajouté peut jouer sur la pression artérielle, un facteur clé du risque cardiovasculaire.
  • La quantité consommée : une portion modérée de fromage, associée à des légumes et féculents complets, sera toujours plus favorable à la santé qu’une surabondance répétée de fromage coulé sur un sandwich de pomme de terre et de charcuterie.
  • Et surtout : ne considérez jamais la raclette comme un repas quotidien… Même pendant l’hiver ! Il faut en faire un plaisir occasionnel, par exemple une fois par mois, pour les personnes qui surveillent leur cholestérol.

La France, avec son Programme national nutrition santé (PNNS), encourage une approche modérée. Même si le fromage peut faire partie de l’alimentation, il ne devrait généralement être consommé qu’en quantité limitée, et la diversité des sources de nutriments doit rester la règle.

Pour profiter d’une raclette sans faire grimper son cholestérol, quelques ajustements simples suffisent :

  • Maîtriser les portions de fromage : inutile de multiplier les tranches. Une quantité raisonnable permet de se faire plaisir sans excès de graisses saturées.
  • Privilégier les légumes : crudités, salade verte, légumes cuits ou légumes lacto-fermentés apportent des fibres, utiles pour réguler le cholestérol sanguin.
  • Choisir des pommes de terre vapeur : elles rassasient sans ajout de matières grasses et constituent une bonne source de glucides complexes.
  • Limiter la charcuterie : souvent très riche en graisses saturées et en sel, elle mérite d’être consommée avec parcimonie.
  • Opter pour des alternatives plus maigres : jambon blanc découenné, viande des Grisons ou, plus occasionnellement, poisson fumé.
  • Surveiller le sel : fromages, charcuteries et condiments sont déjà salés ; inutile d’en rajouter.
  • Compter sur l’équilibre global : activité physique régulière, alimentation variée et limitation des produits ultra-transformés auront un impact bien plus important que l’éviction totale de ce plat.

Au fond, tout se joue bien moins dans une assiette de raclette que dans l’équilibre des repas du quotidien. Bouger régulièrement, varier son alimentation et limiter les produits ultra-transformés restent les leviers les plus efficaces pour agir sur le cholestérol. Une raclette partagée de temps en temps ne pèsera jamais autant que des habitudes installées toute l’année.

À SAVOIR

D’après l’Inserm, près d’un adulte sur cinq en France est concerné par une hypercholestérolémie, le plus souvent sans le savoir, faute de symptômes visibles. Seul un bilan sanguin permet de la détecter, d’où l’importance d’un dépistage régulier, notamment après 40 ans ou en présence de facteurs de risque cardiovasculaire comme le surpoids, la sédentarité ou les antécédents familiaux.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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