
L’accident vasculaire cérébral (AVC) n’arrive pas qu’aux autres. Il touche plus de 120 000 personnes chaque année en France. Pourtant, selon les experts, 9 AVC sur 10 pourraient être évités. Mais alors, comment éviter (réellement) l’accident vasculaire cérébral ? On vous explique.
C’est l’une des premières causes de mortalité en France et la première cause de handicap acquis chez l’adulte. Autant dire que l’AVC n’est pas un sujet à prendre à la légère. Mais ce que l’on sait moins, c’est que dans 90 % des cas, il pourrait être évité.
Ce chiffre, c’est la Société Française Neuro-Vasculaire qui le donne. Et pour éviter de vivre un jour cet épisode dramatique, rien de compliqué à entreprendre. Il est possible de diminuer réellement les risques en ajustant ces habitudes de vie et de consommation.
D’abord, qu’est-ce qu’un AVC exactement ?
Un AVC, ou accident vasculaire cérébral, survient lorsqu’une partie du cerveau est soudainement privée de sang. Il en existe deux grandes familles :
- L’AVC ischémique, le plus fréquent (environ 80 % des cas), dû à un caillot qui bouche une artère cérébrale.
- L’AVC hémorragique, plus rare, causé par la rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau.
Dans les deux cas, le cerveau est en souffrance, et chaque minute compte. C’est pourquoi la prévention et la réaction rapide sont essentielles pour éviter les symptômes de l’AVC ou en limiter les séquelles.
Les 7 conditions à surveiller de près pour éviter l’AVC
L’hypertension artérielle : êtes-vous tendu ?
C’est de loin le principal facteur de risque. Une pression artérielle trop élevée abîme les artères du cerveau. En France, on estime qu’une personne sur trois est hypertendue sans le savoir.
C’est pourquoi il faut surveiller sa tension artérielle, même si l’on se sent en parfaite santé. Un simple tensiomètre, chez son médecin, en pharmacie ou à domicile, suffit. En général, il faut maintenir sa pression artérielle en dessous de 14/9. Une baisse de seulement 10 mmHg peut réduire de 20 % le risque d’AVC.
Le tabac : stop ou encore ?
Encore un cliché qu’on aurait aimé éviter… mais fumer multiplie par 3 le risque d’AVC. Chaque cigarette contribue à boucher vos artères. La nicotine et les substances toxiques présentes dans la fumée qui rendent les artères plus rigides, plus vulnérables à l’athérosclérose et favorisent la formation de caillots sanguins.
Ce que l’on sait moins, c’est que ce risque diminue très rapidement après l’arrêt du tabac. En quelques mois, les vaisseaux se régénèrent, la pression artérielle se stabilise et le sang circule mieux. Des aides existent pour faciliter le sevrage : substituts nicotiniques, accompagnement médical, applications mobiles, tabacologues. Ce n’est jamais “trop tard” pour arrêter et c’est toujours le bon moment.
Le cholestérol : attention aux mauvaises graisses
Le cholestérol n’est pas un mal en soi. Il est même indispensable dans notre organisme. Mais un excès de “mauvais cholestérol” (LDL) peut se déposer sur les parois des artères, et former des plaques qui les rétrécissent ou les bouchent? C’est ce qu’on appelle de l’athérosclérose. Lorsqu’une de ces plaques se détache, elle peut provoquer un AVC ischémique.
Le taux de cholestérol se mesure facilement par une prise de sang. En prévention, on mise sur une alimentation riche en fibres, pauvre en graisses saturées (adieu les plats tout prêts), et sur une activité physique régulière.
Le diabète : les risques doublent
Le diabète n’est pas seulement une question de sucre. C’est une maladie métabolique qui endommage lentement les vaisseaux sanguins, y compris ceux du cerveau. Une personne diabétique a deux à quatre fois plus de risques de faire un AVC qu’une personne non diabétique.
Pour limiter les risques, il faut dépister précocement le diabète (notamment en cas de surpoids ou d’antécédents familiaux), suivre un régime alimentaire équilibré, avoir une activité physique régulière. Un diabète bien contrôlé, c’est un risque d’AVC divisé par deux.
L’alcool : à consommer avec (beaucoup) de modération
Consommé en excès, l’alcool augmente la tension artérielle, favorise les troubles du rythme cardiaque comme la fibrillation auriculaire (fortement liée aux AVC), et peut entraîner des lésions cérébrales. Contrairement à une idée reçue, aucune boisson alcoolisée n’est “bénéfique” pour le cerveau.
Santé publique France recommande de ne pas dépasser 10 verres standards par semaine, répartis sur plusieurs jours, avec au moins deux jours sans alcool. Il ne s’agit pas d’interdire, mais de modérer car le risque augmente nettement au-delà de ce seuil.
Le manque d’activité physique : la sédentarité tue
Rester assis toute la journée ? Mauvaise idée. La sédentarité est un facteur de risque majeur mais souvent minimisé. Or, l’activité physique favorise le surpoids, l’hypertension, le diabète et les troubles lipidiques – autant de conditions qui augmentent le risque d’AVC.
On ne parle pas de s’engager sur un sport de haut niveau. Il suffit de peu pour inverser la tendance : marcher 30 minutes par jour à un rythme soutenu, jardiner, monter les escaliers, faire du vélo ou nager… Chaque mouvement compte. Alors, oubliez les week-ends devant Netflix.
Le stress chronique : un poison lent
Le stress aigu n’est pas dangereux en soi. Mais lorsqu’il devient chronique, il agit comme un accélérateur sur tous les autres facteurs de risque. Il augmente la pression artérielle, favorise les comportements à risque (tabac, alimentation déséquilibrée, alcool) et altère la qualité du sommeil.
Apprendre à gérer son stress est donc un enjeu de santé. Techniques de respiration, relaxation, méditation, activité physique douce, thérapies cognitives… Les outils ne manquent pas.
Les symptômes de l’AVC à repérer immédiatement
Même avec une bonne prévention des premiers gestes de secours, il faut savoir reconnaître les signes d’un AVC. Car dans ce cas, chaque seconde peut sauver une vie.
- Une faiblesse soudaine du visage, d’un bras ou d’une jambe, souvent d’un seul côté.
- Des troubles de la parole : parler devient difficile ou incompréhensible.
- Des troubles de la vision : perte soudaine de la vue d’un œil, ou vision double.
- Des maux de tête brutaux, intenses, sans cause apparente.
- Une perte d’équilibre, des vertiges, une chute inexpliquée.
Le réflexe : appeler le 15 ou le 112 immédiatement. Ne pas attendre, ne pas conduire soi-même. Une prise en charge rapide améliore nettement les chances de survie et réduit les séquelles.
À SAVOIR
Les femmes sont particulièrement exposées à certains facteurs spécifiques de risque d’AVC. Selon une étude de l’Inserm, les AVC touchent plus souvent les femmes après 75 ans, confrontées à des risques liés aux hormones : grossesse, pilule contraceptive combinée (surtout en cas de tabagisme ou de migraines), et ménopause.







