Le ciel de France voilé d'une fumée blanche-grise à cause d'incendies au Canada.
Les fumées canadiennes, une fois transformées par le soleil et l’air, peuvent favoriser la formation d’ozone troposphérique, un gaz irritant, en Europe. © Freepik

Depuis début juin, un étrange voile blanc-gris a recouvert le ciel dans plusieurs régions françaises, notamment à Lyon, dans les Alpes et le Grand Est. Le phénomène intrigue, inquiète parfois, et soulève une question de santé environnementale bien réelle : doit-on se méfier de ce ciel laiteux ? Est-ce une nouvelle pollution atmosphérique ? Éléments de réponse. 

Depuis quelques jours, de nombreux habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes, mais aussi d’autres régions françaises, lèvent les yeux vers un ciel qui n’a plus grand-chose de bleu. À la place, un voile blanc, parfois grisâtre, qui donne à l’atmosphère une teinte étrange, presque surnaturelle.

On pourrait croire à un épisode de pollution, un peu comme ceux qu’on connaît en hiver. Mais non. Selon Météo-France, le phénomène est d’origine transatlantique : il s’agit des fumées des gigantesques feux de forêts canadiens, actuellement en cours dans les provinces du Manitoba, de la Saskatchewan et de l’Alberta. Plus de 210 incendies actifs ravagent ces territoires, avec plus de 3,5 millions d’hectares déjà brûlés au 10 juin 2025, selon le Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC).

Vous vous demandez sûrement comment des fumées situées à des milliers de kilomètres de là peuvent venir troubler notre ciel. La réponse tient en deux mots : jet stream.

Le jet stream, c’est ce courant d’air puissant qui circule à très haute altitude (entre 8 000 et 12 000 mètres) au-dessus de l’hémisphère nord. Lors d’incendies majeurs, les panaches de fumée montent dans l’atmosphère, sont captés par ce jet stream et peuvent voyager jusqu’à l’Europe en quelques jours.

Depuis début juin, un panache de fumées traverse l’Atlantique, passe au-dessus de l’Espagne et du sud de la France, et s’étend progressivement vers l’est. Selon Météo-Paris, ce voile est particulièrement visible dans les Alpes, en Rhône-Alpes, mais aussi dans le Grand Est.

Que contiennent ces fumées ?

On vous rassure tout de suite, le phénomène est principalement observé en haute altitude. Cela signifie que les particules les plus dangereuses ne se trouvent pas forcément à hauteur d’homme. Mais attention, cela ne veut pas dire qu’il est totalement sans conséquences.

Les fumées issues des incendies de forêt sont riches en particules fines PM2.5, en monoxyde de carbone (CO) et en dioxyde d’azote (NO₂), qui sont des polluants atmosphériques bien connus. Les PM2.5, en particulier, peuvent pénétrer profondément dans les poumons et provoquer des inflammations, surtout chez les personnes sensibles : asthmatiques, enfants, personnes âgées, ou souffrant de pathologies chroniques respiratoires ou cardiovasculaires.

Selon Santé publique France, les épisodes de pollution aux particules fines peuvent augmenter le risque de crises d’asthme, de bronchites ou de troubles cardiovasculaires. Même si dans le cas présent, les concentrations relevées au sol restent modérées, une surveillance de la qualité de l’air est vivement recommandée.

Moins de soleil, plus de questions : quels effets visibles ?

Outre l’impact sanitaire potentiel, ce voile blanc qui plane dans le ciel de France perturbe aussi la météo et la lumière. Une baisse temporaire de l’ensoleillement, des couchers de soleil plus rouges que d’habitude, et une impression de brume constante.

Ce phénomène peut également limiter légèrement les températures maximales, comme le note Météo-France, en empêchant les rayons du soleil de réchauffer pleinement la surface terrestre. Le ciel paraît laité, la lumière plus diffuse, un peu comme lors d’un jour de forte pollution.

Même si ce voile n’est pas une urgence sanitaire, quelques gestes simples peuvent vous protéger, surtout si vous êtes sensible :

  • Consultez la qualité de l’air sur des sites comme Airparif ou Prev’Air.
  • Évitez les activités physiques intenses en extérieur pendant les journées de ciel voilé.
  • Fermez les fenêtres et utilisez un purificateur d’air intérieur si vous êtes dans une zone à risque.
  • Les masques FFP2 peuvent être utiles en cas de forte concentration de particules.

Ce phénomène de “ciel voilé” en France à cause des incendies canadiens est désormais récurrent, selon les experts de Météo-Paris. Il illustre concrètement l’interconnexion climatique mondiale : ce qui brûle à des milliers de kilomètres peut impacter notre quotidien ici-même.

À SAVOIR

Certains incendies canadiens ne s’éteignent jamais vraiment : ils couvent sous terre tout l’hiver et reprennent au printemps. En juin 2025, 49 feux “zombies” étaient encore actifs en Colombie-Britannique, à l’ouest.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

2 Commentaires

  1. Inutile de s’inquiéter. Il y a déjà tellement de substances polluantes en France, une de plus, ce n’est pas très grave ! Le ciel pollué, la mer polluée, la terre polluée, la biodiversité en lambeaux ! Pas que quoi être écoanxieux !!!!!@

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