La ville de Lyon est en proie à un pic de pollution important.
Si la qualité de l'air s'améliore globalement dans le bassin lyonnais, le secteur n'échappe pas à des pics réguliers de pollution aux particules fines. © Adobe Stock

Face à un pic de pollution aux particules fines, la préfecture du Rhône a déclenché l’alerte orange dans le bassin lyonnais et le Nord-Isère dans la nuit de dimanche à lundi. Dès demain, des restrictions strictes entreront en vigueur pour limiter les émissions et redescendre sous les seuils réglementaires. Alors, circulation, chauffage, industrie : quelles sont les mesures à retenir ? On fait le point.

Depuis plusieurs jours, la qualité de l’air à Lyon et dans le Nord-Isère s’est nettement dégradée. En cause ? Une forte concentration de particules fines PM10, ces micropolluants issus principalement du trafic routier, du chauffage au bois et des activités industrielles. Face à cette situation préoccupante, la préfecture du Rhône a décidé de déclencher l’alerte orange. Dans la continuité du Plan de Protection de l’Atmosphère, une série de mesures restrictives pour limiter les émissions et protéger la santé des habitants va être mise en place. 

Selon Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, l’organisme chargé de surveiller la qualité de l’air, le seuil d’alerte des PM10 a été dépassé dans plusieurs zones du bassin lyonnais et du Nord-Isère. Pour rappel, le seuil de vigilance est fixé à 50 µg/m³ en moyenne journalière, tandis que le seuil d’alerte de niveau 1 est atteint à 80 µg/m³.

Mais pourquoi une telle vague de pollution d’un coup ? En cause, l’absence de vent et les conditions météorologiques actuelles favorisent l’accumulation des polluants dans l’atmosphère, créant ainsi un effet “couvercle” qui empêche leur dispersion.

Qui dit alerte pollution dit mesures d’urgence. À compter du 17 février à 5h, seuls les véhicules affichant une vignette Crit’Air 0, 1 ou 2 seront autorisés à circuler dans la Zone à Faibles Émissions (ZFE) de Lyon. Sauf exceptions comme le périphérique et les axes M6/M7. Les transports en commun, les véhicules prioritaires, les taxis et le covoiturage à 3 personnes minimum font aussi exception aux restrictions de circulation différenciée.

Autres restrictions routières :

  • Réduction de la vitesse à 70 km/h sur les axes normalement limités à 80 ou 90 km/h.
  • Suspension de la dérogation “petits rouleurs” accordée habituellement par la Métropole de Lyon.

Le chauffage domestique est l’un des plus gros contributeurs aux particules fines. Pour limiter son impact, les cheminées à foyer ouvert sont totalement interdites dans la métropole de Lyon, tout comme l’utilisation du bois en chauffage d’appoint.

Dans le secteur industriel, les activités les plus polluantes doivent être reportées : maintenance, broyage, transfert de matériaux, dégazage d’installations… Quant aux groupes électrogènes, ils ne sont autorisés que pour des besoins de sécurité.

Les agriculteurs doivent eux aussi s’adapter. L’écobuage, qui consiste à brûler des végétaux en plein air, est interdit sur l’ensemble du département du Rhône, tout comme le brûlage des sous-produits agricoles et forestiers.

Côté BTP, les entreprises doivent limiter au maximum la production de poussières sur leurs chantiers et privilégier les engins électriques plutôt que les engins thermiques.

Les particules fines sont particulièrement dangereuses pour les personnes vulnérables et sensibles comme :

  • les enfants, personnes âgées, femmes enceintes car leurs voies respiratoires sont plus fragiles.
  • Les personnes souffrant de maladies respiratoires (asthme, BPCO) susceptibles de voir leurs symptômes peuvent s’aggraver.
  • Les malades cardiovasculaires et les diabétiques. La pollution peut accentuer les risques d’accidents vasculaires.

Les autorités recommandent donc d’adopter des gestes simples. Éviter les activités physiques intenses, s’éloigner des axes routiers aux heures de pointe et consulter un médecin en cas de gêne respiratoire ou cardiaque.

L’alerte orange est en vigueur depuis ce lundi 16 février à minuit et les restrictions de circulation s’appliqueront le 17 février à 5h. Elles seront maintenues jusqu’à ce que les niveaux de pollution redescendent sous les seuils réglementaires.

Pour suivre l’évolution de la situation en temps réel, les habitants peuvent consulter le site d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes ou le site de la préfecture.

À SAVOIR

Le dispositif Crit’Air classe les véhicules en fonction de leurs émissions polluantes. Il existe 6 vignettes (de 0 à 5), allant des véhicules les moins polluants aux plus polluants :

Crit’Air 0 : véhicules 100 % électriques ou hydrogènes (aucune émission).

Crit’Air 1 : voitures essence Euro 5 et 6 (après 2011), hybrides rechargeables.

Crit’Air 2 : voitures diesel Euro 5 et 6 (après 2011) et essence Euro 4 (2006-2010).

Crit’Air 3 : voitures diesel Euro 4 (2006-2010) et essence Euro 2-3 (1997-2005).

Crit’Air 4 : voitures diesel Euro 3 (2001-2005).

Crit’Air 5 : voitures diesel Euro 2 (1997-2000).

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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