Sous la menace d’une recrudescence de l’épidémie, le Rhône vit dans la perspective d’un troisième confinement. À l’heure d’une “régionalisation” des mesures sanitaires, la vigilance reste de mise, alors que la circulation des variants fait craindre un possible engorgement des services hospitaliers. Conséquence, Jean Castex a annoncé ce jeudi que le Rhône était placé sur une liste rouge des départements sous “surveillance renforcée”.
Après une timide embellie, le ciel s’assombrit de nouveau en Auvergne-Rhôie-Alpes. En effet, le spectre d’un reconfinement local dans certains départements, et notamment dans le Rhône, resurgit brutalement.
Il est vrai que les semaines d’optimisme ont cédé la place, depuis quelques jours, à un sentiment d’inquiétude. Ainsi, le reconfinement de la population, d’abord fermement écarté par Emmanuel Macron fin janvier, n’est plus un sujet tabou à la table de l’exécutif. Et ce, au moment où l’accalmie semblait justement ouvrir la voie à un allégement des mesures, dans la lignée d’une campagne de vaccination qui progresse.
Ce changement de ton au plus sommet de l’Etat ne doit rien au hasard. Après Mayotte et la Moselle, les Alpes-Maritimes font face à leur tour à une nouvelle flambée du Covid-19. Et, la ville de Dunkerque (Nord) se trouve à son tour victime de l’explosion brutale de son taux d’incidence (nombre de nouveaux cas positifs au coronavirus sur les 7 derniers jours pour 100 000 habitants), qui s’élève à 900/100 000. Soit bien au-dessus du taux recensé dans les Alpes-Maritimes (588/100 000). Conséquence, le gouvernement a mis en place un confinement partiel dans les 63 communes du littoral niçois, ainsi que dans l’agglomération nordiste.
Covid-19 : pas de réel rebond à Lyon et en Auvergne-Rhône-Alpes mais…
Sur le plan des chiffres, ces deux territoires se situent aux antipodes de Lyon et de sa région. Rassurant ? Pas vraiment ! Un an après le début de l’épidémie, chacun connaît le côté imprévisible de la circulation du virus. Et des signes d’alerte sont déjà enregistrés dans les Hauts-de-France et l’Île-de-France, deux régions fortement impactées durant les vagues précédentes.
Pourtant, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, rien, ou presque, ne semblait de nature à relancer l’idée d’un reconfinement, même partiel. Malgré la pression des variants, qui représentent 30 à 50% des cas en Haute-Savoie, Isère et dans le Rhône, la courbe des hospitalisations y reste stable (lire À SAVOIR). Quant au taux d’incidence régional, il s’élève actuellement à 182,6/100 000, soit en dessous du taux national (191/100 000).
Stratégie du reconfinement local : le Rhône dans le collimateur
Sauf que le gouvernement, après un nouveau conseil de défense ce mercredi, semble bel et bien vouloir changer de stratégie dans certaines régions. Principal département visé en Auvergne-Rhône-Alpes, le Rhône, où le taux de positivité remonte légèrement (8,4%), dépassant le seuil des 200/100 000 (216,1 cas). Soit au niveau de la semaine précédent les vacances scolaires (224/100 000), dont les conséquences étaient pourtant redoutées.
Résultat, le Rhône se retrouve comme 19 autres départements dans le collimateur du gouvernement. Une « liste rouge » sous la menace de mesures de confinement partiel, en cas de dégradation de la situation sanitaire.
Jean Castex, le Premier Ministre, a confirmé ce jeudi que la situation dans le Rhône était « préoccupante ». En cause, un taux d’incidence et des hospitalisations en hausse, mais aussi une vitesse de circulation des variants de moins en moins maîtrisée. Une décision sera prise jeudi prochain pour acter un éventuel reconfinement dans le Rhône, au moins partiel. De quoi inciter les Lyonnais à profiter du soleil ce week-end…
À SAVOIR
3442 malades du Covid-19 sont pris en charge dans les hôpitaux de la région Auvergne-Rhône-Alpes au 22 février, contre 3859 début février. 416 d’entre eux sont en service de réanimation, contre 429 au début du mois. Les Hospices Civils de Lyon, dans leur dernier bilan, confirment cette stagnation observée depuis la fin décembre, avec 343 patients pris en charge au 23 février, dont 79 en soins intensifs (contre 354 patients hospitalisés, dont 69 en réa, au 21 décembre).