Une étude de l’Insee, publiée ce vendredi 20 décembre, confirme le leadership de la région Auvergne-Rhône-Alpes en matière d’emplois dans l’industrie pharmaceutique en France, devant l’Île-de-France et la Normandie. Une première place qui s’explique par une vitalité historique, incarnée par des locomotives comme Sanofi, Boiron, Boehringer-Ingelheim ou Benta et marquée aujourd’hui par une expertise en recherche, développement et production reconnue aux quatre coins du monde.
Auvergne-Rhône-Alpes est la première région de France en termes de nombre d’emplois dans l’industrie pharmaceutique. “En 2021, en Auvergne-Rhône-Alpes, l’industrie pharmaceutique compte 17 000 emplois sur 78 400 en France, soit 22 %. Elle se positionne comme la première région d’implantation devant l’Île-de-France (14 000 emplois) et la Normandie (9 800 emplois)”, révèle ainsi l’Insee dans une étude publiée ce vendredi 20 décembre 2024.
Les deux plus gros employeurs du secteur, dans la région, se situent dans le Rhône : Sanofi, premier employeur privé de la région et qui regroupe plus de 2000 collaborateurs à Marcy-l’Étoile, et Boiron, le leader de l’homéopathie, avec plus de 1000 salariés à Messimy. Ces groupes d’envergure mondiale sont les fers de lance d’un dynamisme sans commune mesure, développé dans les 92 établissements recensés en Auvergne-Rhône-Alpes, sur les 513 du pays.
Centenaires ou presque, ces locomotives sont les illustrations majeures d’une vitalité historique, à laquelle contribuent également des entreprises à forte notoriété comme Boehringer-Ingelheim ou Benta. Modèles d’innovation, à l’image de l’usine du futur inaugurée en septembre à Neuville-sur-Saône par Sanofi, ces groupes entretiennent l’attractivité du secteur en termes d’emploi, malgré les aléas économiques et crises auxquelles ils sont régulièrement confrontés.
“En 30 ans, l’évolution de l’emploi est très dynamique”
On pense notamment aux Laboratoires Boiron, qui ont su se réinventer à l’arrêt du remboursement des médicaments homéopathiques, ou au Groupe Benta (Saint-Genis-Laval), qui a récemment affiché son intérêt pour la reprise de Biogaran. “En 30 ans, l’évolution de l’emploi est très dynamique dans le secteur pharmaceutique, alors que l’ensemble de l’industrie manufacturière perd de nombreux emplois (perte de 28 % de ses effectifs sur la période)“, confirme l’étude de l’Insee, qui constate aussi que “sur la période plus récente (2009-2021), l’industrie pharmaceutique régionale a gagné près de 2 500 emplois en variation à contour constant. Cette croissance de l’emploi peut se décomposer en deux effets. Tout d’abord, la majorité de ces nouveaux emplois reste le fait des établissements pérennes (1 500 emplois). Les créations d’établissements expliquent ensuite la hausse restante (1 000)”.
D’autres caractéristiques relatives à l’emploi dans l’industrie pharmaceutique expliquent la vitalité du secteur. Selon l’Insee, Auvergne-Rhône-Alpes voit la quasi-totalité de ces effectifs évoluer dans des groupes au rayonnement multinational. Très qualifiés, ils sont relativement jeunes (la moitié a moins de 44 ans) et 95% sont en CDI. 50% des salariés sont des femmes, qui “représentent même plus de la moitié des cadres du secteur (55 %, contre 28 % dans l’industrie manufacturière)”.
À SAVOIR
L’étude de l’Insee sur l’emploi de l’industrie pharmaceutique en France et en Auvergne-Rhône-Alpes repose sur trois sources : les estimations annuelles d’emploi, la Base tous salariés (BTS) et le Fichier localisé des rémunérations et de l’emploi salarié (Flores).