Une femme qui lutte contre le cancer du sein, porte un foulard rose et lève les bras comme une combattante
La détection de microcalcification est à l’origine de 70 % des petits cancers infiltrants de moins de 5 mm. © Adobe Stock

Souvent méconnues, les microcalcifications mammaires ne doivent pas passer inaperçues. Grâce à l’amélioration des technologies mammographiques, ces petits dépôts de calcium sont plus fréquemment détectés lors d’examens de routine. Alors, que sont exactement ces microcalcifications mammaires ? Comment se forment-elles ? Le point.

Les microcalcifications mammaires, ces petits dépôts de calcium détectés lors des mammographies. Elles suscitent souvent des interrogations, surtout chez les femmes de plus de 50 ans qui sont les plus exposées aux risques de cancer du sein. Environ 30 % des mammographies révèlent la présence de ces anomalies. 

Bien que leur apparition puisse être source d’inquiétude, il est rassurant de savoir que dans 80 à 90 % des cas, elles sont associées à des lésions bénignes. 

Microcalcifications : késako ? 

Les microcalcifications sont de minuscules dépôts de calcium qui se forment dans le tissu mammaire. Souvent détectées lors de mammographies de routine, elles mesurent généralement moins d’un millimètre. Ces petits dépôts se distinguent en deux catégories. Certaines sont totalement bénignes, tandis que d’autres peuvent être plus suspectes et révéler une anomalie maligne. 

Bénignes (Acr3) : forme la plus courante, elles ne sont pas associées à des risques de cancer du sein. Généralement, elles sont dues à des changements hormonaux dans le tissu mammaire. Notamment à cause de l’âge, d’une infection ou d’autres pathologies bénignes comme la ménopause. 

Suspectes (Acr4) : bien qu’elles ne soient pas nécessairement cancéreuses, certaines formations peuvent indiquer une anomalie. Ainsi, elles nécessitent des examens complémentaires pour écarter toutes pathologies sérieuses. Environ 10 à 20 % des microcalcifications suspectes peuvent être associées à un cancer du sein.

Pourquoi et comment se forment ces microcalcifications mammaires ? 

Ne vous méprenez pas, ces microcalcifications ne sont pas liées à un problème de quantité de calcium potentiellement absorbés dans l’alimentation. Simplement, lorsque les cellules des seins se développent, elles se divisent. Pendant ce processus, ces cellules produisent plus de calcium. 

Les microcalcifications dans le tissu mammaire résultent alors de différents mécanismes biologiques et pathologiques. Sans grande surprise, l’âge à quelque chose à voir la dedans. Avec le vieillissement, notamment à partir de la ménopause, la baisse des niveaux d’œstrogènes modifie la composition du tissu mammaire. 

Des processus inflammatoires, comme ceux causés par des infections telles que la mastite, peuvent également mener à ces dépôts de calcium. Bien que généralement considérées comme bénignes, ces microcalcifications nécessitent un suivi plus approfondies. 

Enfin, la prolifération cellulaire, notamment dans des cas comme la néoplasie intraductale, peut contribuer à la formation de microcalcifications. Jusqu’à 20 % des cas suspects de prolifération cellulaire sont liés à des formes précoces de cancer du sein. 

Comment dépister et différencier ces microcalcifications d’un cancer du sein ? 

La détection des microcalcifications se fait principalement par mammographie. Grâce à l’imagerie, les radiologues déterminent la taille, la forme et le motif des calcifications mammaires. Ainsi, ils peuvent différencier de simples microcalcifications mammaires d’un début de cancer du sein. Si des anomalies sont détectées, des examens complémentaires, comme une biopsie, sont recommandés.

Selon l’Institut national du cancer (INCa), environ 1 femme sur 5 rappelées pour une mammographie supplémentaire a des microcalcifications suspectes. Mais seule une minorité finira par avoir un diagnostic de cancer. Ces petits dépôts n’étant pas la cause principale du développement d‘un cancer du sein. 

Existent-ils des traitements pour les microcalcifications mammaires ? 

Dans la plupart des cas, les microcalcifications bénignes ne nécessitent aucun traitement et ne posent pas de risque pour la santé. Cependant, si des microcalcifications suspectes sont identifiées et qu’un cancer est confirmé, le traitement variera en fonction du type et du stade de la maladie. 

Une intervention chirurgicale peut être envisagée pour retirer le tissu tumoral, ainsi qu’une radiothérapie pour éliminer les cellules cancéreuses restantes. Dans le cas d’un cancer plus agressif, les traitements les plus efficaces restent la chimiothérapie ou l’hormonothérapie. 

À SAVOIR

La mammographie est un examen médical utilisé pour détecter des anomalies dans les seins. Les catégories ACR (American College of Radiology) pour la mammographie vont de 0 à 5 et aident à interpréter les résultats des examens.

ACR 0 : Examen incomplet. Des images supplémentaires ou des examens sont nécessaires.

ACR 1 : résultat normal. Aucune anomalie détectée.

ACR 2 : anomalie bénigne. Pas de traitement nécessaire, mais un suivi peut être recommandé.

ACR 3 : anomalie probablement bénigne. Suivi recommandé dans quelques mois pour s’assurer qu’il n’y a pas de changement.

ACR 4 : anomalie suspecte. Une biopsie ou d’autres examens sont nécessaires pour évaluer la possibilité de cancer.

ACR 5 : anomalie hautement suspecte de cancer. Des examens supplémentaires sont nécessaires pour confirmer le diagnostic.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du Groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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