Un médecin qui tient un défibrillateur automatique implantable dans la main.
Une incision de 4 à 5 cm au niveau du muscle pectoral permet d’implanter le boîtier, relié ensuite au cœur par des électrodes veineuses. © Adibe Stock

Une première dans l’histoire du football français : le joueur lillois Nabil Bentaleb, victime d’un malaise cardiaque en juin dernier, a pu retrouver la pelouse grâce à un défibrillateur cardiaque sous-cutané. Cette technologie médicale lui permet de continuer sa carrière malgré ses problèmes cardiaques. Mais comment fonctionne réellement cet appareil ? Qui peut en bénéficier ? Et en quoi se distingue-t-il d’un défibrillateur classique ? On vous explique.

Le défibrillateur sous-cutané est un dispositif médical conçu pour surveiller le rythme cardiaque en permanence et délivrer un choc électrique en cas d’arythmie grave. 

Contrairement au défibrillateur automatique implantable classique (DAI), qui est placé directement dans le cœur avec des sondes insérées dans les vaisseaux sanguins, le défibrillateur cardiaque implantable par voie sous-cutanée (abrégé en S-ICD) est positionné sous la peau, généralement au niveau du thorax, et ne nécessite aucune électrode à l’intérieur du cœur.

Un dispositif cardiaque autonome 

Le S-ICD est un dispositif intelligent qui surveille le cœur 24h/24. Il analyse l’activité électrique du cœur grâce à une électrode placée sous la peau, parallèle au sternum.

Si le dispositif détecte une arythmie grave, comme une fibrillation ventriculaire (un trouble pouvant provoquer un arrêt cardiaque), il analyse la situation en quelques millisecondes pour confirmer l’urgence.

À l’instar d’un DAE (défibrillateur automatique externe), le défibrillateur sous-cutané envoie un choc électrique puissant à travers la cage thoracique pour rétablir un rythme cardiaque normal. 

Pourquoi choisir un défibrillateur sous-cutané plutôt qu’un modèle classique ?

Le S-ICD présente plusieurs avantages par rapport au défibrillateur implantable classique :

  • Moins invasif : aucune sonde à l’intérieur du cœur, ce qui réduit les risques d’infections et de complications vasculaires.
  • Idéal pour les jeunes patients : comme Nabil Bentaleb, certaines personnes jeunes et actives sont de bons candidats, car le dispositif préserve les vaisseaux sanguins pour d’éventuelles interventions futures.
  • Fiabilité élevée : il offre une protection efficace contre les arythmies ventriculaires graves, avec un taux d’intervention approprié supérieur à 90 % selon les études médicales.

Cependant, il ne convient pas à tout le monde. Par exemple, les personnes nécessitant un pacemaker (stimulateur cardiaque) en plus d’un défibrillateur auront besoin d’un dispositif traditionnel avec sondes intracardiaques.

Ce type de défibrillateur est recommandé aux patients présentant un risque élevé d’arrêt cardiaque mais qui n’ont pas besoin de stimulation permanente du cœur. Les profils les plus courants sont :

  • Les jeunes sportifs souffrant d’une cardiopathie héréditaire, comme la cardiomyopathie hypertrophique.
  • Les personnes ayant déjà fait un arrêt cardiaque et qui nécessitent une protection contre les récidives.
  • Les patients avec des antécédents familiaux de mort subite.
  • Les personnes présentant un risque d’arythmie grave mais qui ne peuvent pas recevoir un défibrillateur classique en raison de problèmes veineux.

Avoir un défibrillateur cardiaque sous-cutané ne signifie pas renoncer à une vie normale. De nombreux patients, y compris des sportifs de haut niveau, poursuivent leurs activités avec un S-ICD. Toutefois, chaque cas est unique, et un suivi médical est indispensable pour adapter l’effort physique aux recommandations du cardiologue. Au quotidien, quelques précautions sont à prendre. 

  • Il est préférable d’éviter de placer un téléphone ou un appareil magnétique près de l’implant pour limiter les interférences. 
  • Lors des voyages, notamment aux contrôles de sécurité des aéroports, il est conseillé de signaler la présence du défibrillateur, car certains portiques peuvent interagir avec le dispositif. 
  • Enfin, un suivi médical régulier est essentiel : une visite annuelle chez le cardiologue permet de vérifier son bon fonctionnement et d’anticiper le remplacement de la batterie, qui dure en moyenne 7 à 10 ans.

Moins invasif qu’un défibrillateur classique, c’est une solution intéressante pour les jeunes patients et ceux qui ne peuvent pas bénéficier d’un modèle traditionnel.

À SAVOIR

Le pacemaker stimule le cœur en continu pour éviter un rythme trop lent, tandis que le défibrillateur sous-cutané (S-ICD) surveille le cœur et délivre un choc en cas d’arythmie grave. Contrairement au pacemaker, le S-ICD n’a aucune sonde dans le cœur et n’intervient qu’en cas d’urgence.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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