Une femme atteinte d'une méningite avec un pic de fièvre dans son lit.
180 personnes ont été touchées par une méningite au cours du premier trimestre 2024 en France. © Adobe Stock

La mort d’un petit garçon de trois ans dans la Drôme, ce week-end, quelques jours après deux autres décès en Bretagne et en Occitanie, ravive les craintes autour de la méningite. Qu’elle soit virale ou bactérienne, la méningite évolue parfois très rapidement et de manière insidieuse. Quelles en sont les causes ? Comment reconnaître les premiers symptômes ? Faut-il s’inquiéter ? On fait le point.

La méningite est une inflammation des méninges, les membranes qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Elle peut être causée par des virus, des bactéries ou plus rarement des champignons et des parasites. Si les méningites virales sont fréquentes et souvent bénignes, les formes bactériennes sont beaucoup plus préoccupantes. Elles peuvent provoquer des complications graves et, dans certains cas, être mortelles. C’est ce qui s’est récemment produit en France avec trois décès signalés, dont un en Auvergne-Rhône-Alpes.

Un enfant de trois ans, domicilié à Rochefort-en-Valdaine dans la Drôme, est décédé dans la nuit de vendredi à samedi après avoir été transporté dans un état d’urgence absolue à l’hôpital. Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, s’est spécialement déplacé sur place ce lundi 17 février.

À Narbonne, dans l’Aude, où une vingtaine de personnes restent en observation, un adolescent de 17 ans était décédé début février des suites d’une méningite bactérienne foudroyante. En Bretagne, quelques jours auparavant, une jeune femme de 18 ans a également succombé à une infection similaire.

Ces drames rappellent que cette maladie, bien que rare, peut être extrêmement rapide et sévère. Les autorités sanitaires ont immédiatement réagi en identifiant les contacts proches des victimes et en mettant en place des mesures préventives, notamment des traitements antibiotiques et des vaccinations pour limiter la propagation de la bactérie.

Les causes de la méningite

La méningite peut être d’origine virale, bactérienne, ou plus rarement fongique ou parasitaire. Les plus courantes restent les formes virales, généralement bénignes. Elles sont souvent causées par des entérovirus et se manifestent par des symptômes grippaux. Le plus souvent avec des maux de tête et une fièvre modérée. Dans la plupart des cas, elles guérissent spontanément en quelques jours sans besoin de traitement.

Les méningites bactériennes, en revanche, sont beaucoup plus dangereuses. Elles sont principalement provoquées par le méningocoque (Neisseria meningitidis) et le pneumocoque (Streptococcus pneumoniae). Ces bactéries peuvent envahir la circulation sanguine et atteindre le système nerveux central, déclenchant une infection fulgurante. Sans prise en charge rapide, elles peuvent entraîner un coma, des séquelles neurologiques ou un décès en quelques heures seulement.

D’autres formes plus rares existent, comme la méningite fongique, qui touche surtout les personnes immunodéprimées, ou encore la méningite parasitaire, observée dans certaines régions tropicales.

Les symptômes : comment reconnaître une méningite ?

La méningite est une maladie qui peut évoluer très rapidement. Alors, gare aux premiers signes, ils doivent vous alerter.

Chez l’adulte et l’adolescent :

  • Fièvre élevée, souvent supérieure à 39°C.
  • Maux de tête violents, résistants aux antalgiques classiques.
  • Raideur de la nuque, difficulté à pencher la tête en avant.
  • Photophobie (sensibilité excessive à la lumière) et phonophobie (sensibilité au bruit).
  • Confusion, somnolence, parfois jusqu’au coma.
  • Nausées, vomissements sans cause apparente.
  • Taches rouges ou violettes sur la peau (purpura), signe d’une infection invasive grave.

La méningite chez le nourrisson :

  • Pleurs aigus et inhabituels.
  • Somnolence excessive ou irritabilité.
  • Difficulté à s’alimenter.
  • Fontanelle bombée (gonflement de la partie molle du crâne).
  • Convulsions.

Attention : ces symptômes peuvent évoluer très vite. En cas de doute, il faut consulter en urgence un médecin ou appeler le 15 (SAMU).

La meilleure protection contre les formes bactériennes de méningite reste la vaccination. En France, plusieurs vaccins existent et sont recommandés pour protéger contre les bactéries responsables des formes les plus graves de la maladie.

  • Le vaccin contre le méningocoque C est obligatoire pour tous les nourrissons depuis 2018. 
  • Un autre vaccin couvre les méningocoques A, C, W et Y, et est recommandé pour les adolescents ainsi que pour certaines populations à risque.
  • Le vaccin contre le pneumocoque, intégré au calendrier vaccinal, protège aussi contre une des causes majeures de méningite bactérienne.

En plus de la vaccination, des gestes simples permettent de limiter les risques de transmission. Se laver régulièrement les mains, éviter de partager des objets personnels comme les couverts ou les bouteilles d’eau, et aérer les espaces clos sont des mesures efficaces.

Si une personne de votre entourage est diagnostiquée avec une méningite bactérienne, un traitement préventif peut être prescrit aux proches et une surveillance médicale doit être mise en place pendant plusieurs jours.

Les cas récents de méningite en Bretagne et à Narbonne sont tragiques, mais il est important de rappeler que cette maladie reste rare. Chaque année, environ 600 cas de méningite bactérienne sont recensés en France. Parmi eux, 10 % sont mortels, et 20 % des survivants gardent des séquelles, comme une surdité ou des troubles neurologiques.

Les méningites bactériennes ne se propagent pas facilement d’une personne à l’autre, contrairement à des maladies comme la grippe. Elles surviennent souvent sous forme de cas isolés. Bien que des petites épidémies puissent se produire dans des collectivités comme des crèches, des écoles ou des internats.

Si ces décès récents rappellent la gravité de la maladie, il n’y a pas lieu de céder à la panique. Cependant, la vigilance est de mise, surtout en cas d’apparition de symptômes suspects.

À SAVOIR

Une personne peut être porteuse saine du méningocoque sans développer de symptômes. Environ 10 % de la population héberge cette bactérie dans la gorge, et ce chiffre peut monter à 25 % chez les adolescents en collectivité. Ces porteurs peuvent la transmettre sans le savoir, d’où l’importance de la vaccination pour limiter la propagation et prévenir les cas graves.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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