
Pour mieux comprendre l’impact de l’exposition aux polluants éternels (PFAS), une quarantaine de collectivités du sud de Lyon, de l’Isère et de l’Ardèche, lance une vaste étude auprès de la population. Sur ce secteur, 500 habitants vont subir une prise de sang. Résultats attendus début 2026.
Après la Métropole de Lyon et son étude sur 300 habitants de l’agglomération, c’est au tour des communes du sud de Lyon, du Nord-Isère et de l’Ardèche, d’engager une vaste campagne de prélèvements sanguins pour mieux comprendre les effets des polluants éternels sur la population. Une initiative qui n’a rien d’anodine. En effet, ce secteur est particulièrement concerné par les fameux PFAS en raison de la présence de plusieurs usines soupçonnées de rejeter des substances nocives dans le sol, l’air et l’eau.
L’étude, qui vise à effectuer 500 prises de sang auprès des habitants de la zone, s’inscrit dans le cadre d’une action collective de grande ampleur. Regroupées au sein du Collectif des Territoires en action, quarante collectivités et syndicats des eaux – représentant 150 communes concernées par une plainte contre X déposée en octobre 2023 – unissent leurs forces pour faire la lumière sur l’ampleur et la dangerosité de cette pollution aux per-fluorés. Et, à terme, obtenir des arguments solides dans la perspective de l’action en justice engagée.
Un dosage sanguin pour rechercher trente PFAS
Obtenir des données fiables et vérifiables
Les communes du Rhône, du Nord-Isère (Chanas, Péage-de-Roussillon, Beaurepaire…) et d’une partie de l’Ardèche (autour d’Annonay) recensent au total près de 370 000 habitants. « Cette démarche vise à mesurer de manière rigoureuse le niveau d’exposition de la population aux substances per- et polyfluoroalkylés sur notre territoire. Le but est d’éclairer les politiques publiques locales par des données fiables et vérifiables », explique la mairie d’Oullins-Pierre-Bénite, la première à déposer plainte dès mai 2022 pour mise en danger de la vie d’autrui.
Prise en compte du mode de vie et de l’environnement
Intitulée Etude Impact, cette enquête de biosurveillance repose sur un dosage sanguin visant à recherche trente PFAS. Les résultats de ces examens sanguins seront croisés avec des données complémentaires relatives aux modes de vie et à l’environnement des habitants sollicités. A la clé, une cartographie précise de l’imprégnation aux Pfas sur le périmètre analysé.
Comparer les résultats avec les données nationales et européennes
Tirage au sort et volontariat
Dans cette optique, un panel de 500 habitants adultes, répartis sur l’ensemble des 150 communes du périmètre Rhône-Isère-Ardèche, va participer à cette démarche citoyenne. Tous seront sélectionnés de manière aléatoire (tirage au sort) par un institut de sondage. Dans un souci de neutralité totale des résultats, l’étude – d’un coût global de 100 000 euros – sera menée et prise en charge à 100% par des fonds publics.
Début de l’étude le 27 octobre
Concrètement, chaque participant remplira un court questionnaire avant de prendre rendez-vous, à partir de fin octobre, pour s’astreindre à cet examen sanguin. Les résultats individuels seront transmis à chaque volontaire qui en fera la demande. Les résultats collectifs agrégés seront rendus publics début 2026, avant d’être comparés aux niveaux de contamination observés au niveau national et européen.
A SAVOIR
Les PFAS sont présents dans beaucoup d’équipements quotidiens tels que les poêles, les imperméables, les extincteurs… Ces polluants éternels sont des substances chimiques utilisées par les industriels pour leurs propriétés imperméables et leur extrême résistance. L’exposition chronique à ces per-fluorés est soupçonnée d’engendrer des incidences néfastes sur le plan sanitaire et environnemental.







