Selon les études, près d’un quart des patients séniors décèdent dans l’année qui suit une fracture du col du fémur. Avec l’avancée en âge, entre les os qui se fragilisent et l’équilibre qui diminue, les chutes sont de plus en plus fréquentes… La fracture du col du fémur est l’une des conséquences les plus courantes des chutes chez les séniors, mais également l’une des plus dangereuses. Comment savoir si le col du fémur est fracturé après une chute ? Comment le soigner ? Comment l’éviter ? On vous explique.
Pour les séniors, et notamment les plus âgés et dépendants, une chute peut très vite avoir de terribles conséquences. L’une des plus courantes est la fracture du col du fémur, susceptible d’engendrer une longue immobilisation et de fortes douleurs qui peuvent avoir des répercussions sur le moral, et sur l’état de santé en général, qui se dégrade considérablement pour beaucoup de séniors. On estime en effet qu’un quart des séniors décederait dans l’année qui suit une fracture du col du fémur, en raison des complications.
Dans un contexte qui voit de plus en plus de personnes âgées préférer rester à domicile le plus longtemps possible, il est donc nécessaire de bien identifier les facteurs favorisant les chutes, mais également les risques et moyens de les prévenir.
Peut-on mourir d’une fracture du col du fémur ?
La fracture du col du fémur est une pathologie grave, mettant en jeu le pronostic vital des patients. Selon les statistiques, 23,5% des patients âgés de 55 ans ou plus décèdent dans l’année suivant l’opération du col du fémur. Ce taux augmente avec l’âge, dépassant les 30% à 75 ans et les 50% à 90 ans et plus.
Il est important de noter que le décès n’est pas directement causé par la fracture elle-même, mais plutôt par les complications qui peuvent survenir. En effet, le premier facteur de risque est l’état de santé général des patients au moment de la fracture. De plus, des complications telles que des infections, des caillots sanguins ou des phlébites peuvent survenir, contribuant ainsi au risque de décès.
Ainsi, bien que la fracture du col du fémur ne soit pas une cause directe de mortalité, elle expose les patients à des dangers potentiels qui peuvent compromettre leur fin de vie.
Fracture du col du fémur : l’ostéoporose en est-elle la cause ?
L’ostéoporose est une maladie du tissu osseux. Alors que l’arthrose affecte les articulations, l’ostéoporose diminue la densité osseuse, rendant ainsi plus fragile le squelette. Les os étant alors moins solides, le risque de fracture du col du fémur en cas de chute n’en est que décuplé.
À noter que cette pathologie est presque trois fois plus fréquente chez la femme que chez l’homme. En effet, la ménopause contribue fortement au développement de l’ostéoporose. Les femmes âgées doivent donc être particulièrement vigilantes à ce facteur aggravant du risque.
Mais la diminution de la densité osseuse n’est pas seule responsable des fractures du col du fémur. La perte d’autonomie, le vieillissement naturel du corps et des antécédents de fractures peuvent également amplifier les conséquences d’une chute, à commencer par la cassure du col du fémur.
Comment savoir si le col du fémur est fracturé ?
On peut facilement repérer une fracture du col du fémur grâce à des signes distinctifs. À commencer, bien sûr, par la douleur intense, susceptible d’empêcher tout mouvement. La victime d’une chute peut éprouver une difficulté ou une impossibilité à se relever puis à marcher. Lorsqu’elle est allongée, elle peut aussi se retrouver en incapacité de décoller sa jambe du lit, du fait de la douleur et de la difficulté du mouvement. Visuellement, on peut aussi constater un raccourcissement apparent de la jambe fracturée, qui semble tournée vers l’extérieur.
Ces signes sont des symptômes caractéristiques d’une probable fracture du col du fémur. Mais ils ne représentent pas un diagnostic exact. Ils nécessitent une évaluation médicale approfondie. Pour confirmer la fracture et donner un diagnostic précis, une radiographie du bassin est généralement réalisée. Ses résultats permettent d’évaluer l’étendue des dommages, permettant de mettre en place un plan de traitement adapté.
Quels sont les traitements ?
Le traitement d’une fracture du col du fémur est dans la grande majorité des cas chirurgicale. Deux options de chirurgie sont possibles, en fonction de chaque fracture : la pose d’une prothèse de hanche ou une ostéosynthèse.
La pose d’une prothèse de hanche nécessite le retrait du col et de la tête du fémur pour les remplacer par une prothèse adaptée. Cette intervention permet de rétablir l’articulation et de soulager sur le long terme la douleur causée par la fracture.
La seconde option est l’ostéosynthèse, qui implique de repositionner les os fracturés les uns en face des autres, en les fixant à l’aide de vis ou de plaques, pour que la fracture cicatrise correctement.
Après la chirurgie, la phase de guérison nécessite du temps, elle peut s’étendre sur plusieurs mois. Dans ce processus, la rééducation du patient est cruciale pour qu’il conserve sa force, sa mobilité et son équilibre.
Quels sont les moyens pour prévenir les chutes ?
Plusieurs mesures simples peuvent être activées pour minimiser le risque de chute.
Tout d’abord, dans le lieu de vie, il est recommandé de retirer les tapis et les fils électriques au sol afin d’éliminer les obstacles potentiels. Une amélioration de la luminosité dans les espaces de vie peut également permettre de mieux appréhender les obstacles. L’utilisation d’une canne ou d’un déambulateur augmente la stabilité lors des déplacements ou permet de se retenir.
Une alimentation équilibrée et riche en calcium est fondamentale pour maintenir la santé des os, et pour les solidifier. En cas de chute, le risque de fracture est moindre. En parallèle, la pratique régulière d’une activité physique adaptée permet de renforcer la masse musculaire, l’équilibre et la mobilité des personnes âgées. Et donc d’augmenter les chances d’éviter une chute aux conséquences malheureuses…
À SAVOIR
Pour se renforcer musculairement et ainsi diminuer les risques de chutes, demandez conseil à votre médecin traitant. Le recours à un kinésithérapeute peut également entamer un programme de renforcement. Pour garder une activité physique régulière, des associations de personnes âgées existent pour faire des balades, ou jeux en groupe.