Alors que plusieurs épidémies menacent notre pays, un rapport de Santé Publique France confirme que la couverture vaccinale est en augmentation dans toutes les tranches d’âges. Malgré tout, d’importants efforts de sensibilisation restent à réaliser, notamment chez les seniors et les adolescents.
A l’occasion de la Semaine européenne de la vaccination, du 27 avril au 3 mai 2025, Santé Publique France vient de publier son bilan de la couverture vaccinale en France en 2024. Ce rapport très détaillé révèle d’importantes disparités en fonction des tranches d’âges et des catégories de vaccins.
Premier constat, les seniors de plus de 65 ans, censés avoir la sagesse de l’âge, sont en réalité d’assez mauvais élèves en termes de vaccination. Ainsi, seule une personne sur deux de plus de 65 ans affirme être correctement vaccinée contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP), ou encore contre la grippe. Plus grave, plus les personnes sont âgées et moins elles sont vaccinées contre le DTP !
Le vaccin contre la grippe ne rencontre pas davantage d’engouement chez nos seniors. Alors que l’épidémie saisonnière fait chaque année des ravages dans les rangs de nos aînés, à peine plus de la moitié (54%) des plus de 65 ans prennent l’initiative de se faire vacciner.
La couverture vaccinale est encore bien plus faible pour les infections à pneumocoques, moins de 20% des seniors étant correctement vaccinés. « Pour améliorer ces couvertures vaccinales, il est nécessaire de rappeler l’intérêt du bilan prévention (entre 60 et 65 ans) et de la consultation gratuite à 65 ans, notamment dans le contexte de nouvelles recommandations de vaccination pour les personnes âgées de 65 ans et plus en 2025 », rappelle Santé Publique France.
La surveillance demeure du côté de la vaccination contre la rougeole
Heureusement, dans les autres tranches d’âges, le constat est moins alarmant. Chez les nourrissons, l’autorité de santé se félicite d’une couverture « élevée » pour les vaccins obligatoires. C’est notamment le cas pour la vaccination contre les infections invasives à méningocoques, vaccination devenue obligatoire depuis le début de l’année pour tous les nourrissons. Une nouvelle rassurante alors que les cas de méningites se sont multipliés ces derniers mois dans tout le pays.
En revanche, Santé publique France tire le signal d’alarme sur le front de la lutte contre la rougeole. « Dans le contexte actuel d’augmentation du nombre de cas de rougeole en France ainsi qu’à l’international, il convient de rappeler que, si 94,6% des nourrissons nés en 2023 ont reçu au moins une dose de vaccin contre la rougeole, la couverture vaccinale nécessaire pour permettre l’élimination de cette maladie (95% pour deux doses de vaccins) n’est toujours pas atteinte », souligne l’agence nationale.
Il est vrai que les derniers chiffres annoncés aujourd’hui sont préoccupants avec près de 500 cas de rougeole recensés en France en 2024. Soit quatre fois plus qu’en 2023 ! Une recrudescence qui a entraîné des hospitalisations dans près d’un tiers des cas, même si aucun décès n’a été constaté.
La vaccination contre les papillomavirus en forte hausse
Du côté des adolescents, les campagnes de sensibilisation contre les papillomavirus commencent à porter leurs fruits avec une augmentation constatée dans les rangs des deux sexes. Une hausse toutefois nettement plus marquée chez les garçons (36,9% en 2024 contre 25,9% en 2023), même si la couverture vaccinale contre le HPV demeure bien supérieure chez les filles (58,4%). « Les couvertures vaccinales restent cependant inférieures à l’objectif de couverture vaccinale de 60 % à l’horizon de 2023 et de 80 % à l’horizon 2030 (Stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030). Les campagnes de vaccination au collège pourraient permettre d’améliorer ces couvertures », note Santé Publique France.
Enfin, autre bonne nouvelle, la couverture vaccinale contre la coqueluche est en hausse chez les femmes enceintes. L’an dernier, plus de 62% des femmes ayant accouché ont été vaccinées pendant leur grossesse. Un chiffre bien supérieur aux 43,4% enregistrés en 2023. Sans doute un effet salvateur de l’écho médiatique consécutif à l’épidémie de coqueluche constatée en France en 2024.
A SAVOIR
Lancée en 2005 par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la Semaine européenne de la vaccination (SEV) vise à sensibiliser la population à l’importance de la vaccination. En France, la SEV est relayée par de nombreuses structures (centres de vaccination, établissements de santé, Assurance maladie, mutuelles, collectivités territoriales et locales…). Cette année, la campagne est placée sous le thème « La vaccination pour tous est humainement possible ».