Une femme malade du VIH qui se fait injecter Yeztugo.
Yeztugo offre une protection de plus de six mois, pour seulement deux injections par an. © Freepik

C’est une avancée que beaucoup n’osaient plus espérer. Le 18 juin 2025, l’agence américaine du médicament (FDA) a donné son feu vert à Yeztugo, un traitement préventif injectable contre le VIH. Son principe actif, le lenacapavir, déjà utilisé dans le traitement du virus, pourra désormais être administré en prévention… seulement deux fois par an ! Une petite piqûre qui pourrait bien changer la donne dans la lutte contre le sida. On fait le point.

Et si prévenir le VIH ne nécessitait plus de pilule à avaler chaque jour, mais simplement une injection tous les six mois ? Ce rêve est désormais réalité. La Food and Drug Administration (FDA) a officiellement approuvé Yeztugo, un nouveau traitement préventif contre le VIH, développé par le laboratoire Gilead Sciences. C’est la toute première fois qu’un médicament à injection semestrielle est autorisé pour la prophylaxie pré-exposition (ou PrEP) du VIH.

Cette décision, saluée par de nombreux experts, marque un véritable tournant dans la prévention de l’infection au VIH, une maladie qui touche encore aujourd’hui plus de 39 millions de personnes dans le monde, selon l’OMS.

Un traitement préventif injecté deux fois par an

Jusqu’ici, les traitements préventifs du VIH, comme la PrEP classique (type Truvada ou Descovy), exigeaient une prise quotidienne. Une contrainte pour beaucoup, en particulier les populations les plus vulnérables qui peinent parfois à maintenir une observance rigoureuse.

Avec Yeztugo, l’approche change radicalement. Ce nouveau traitement repose sur une injection sous-cutanée de lenacapavir, administrée seulement deux fois par an. Et son efficacité est bluffante. Selon les résultats des essais cliniques internationaux PURPOSE 1 et 2, le médicament a montré une efficacité de plus de 99 % pour prévenir l’infection chez les participants à haut risque.

Une efficacité démontrée dans des essais cliniques rigoureux

Les essais PURPOSE ont été menés sur plusieurs milliers de volontaires, incluant des femmes en Afrique subsaharienne, des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), ainsi que des personnes transgenres, populations parmi les plus exposées au VIH.

Les résultats parlent d’eux-mêmes :

  • 100 % de protection chez les HSH et personnes transgenres dans l’essai PURPOSE 2.
  • 96 % de réduction du risque chez les femmes cisgenres dans PURPOSE 1.

Des chiffres qui surpassent ceux de la PrEP orale classique, avec une efficacité estimée entre 74 % et 99 % selon l’adhésion au traitement.

Un accès encore inégal, un prix qui fait débat

Si cette avancée est saluée comme “historique” par le Dr Demetre Daskalakis, directeur adjoint du bureau américain du VIH/Sida, elle soulève aussi des questions sur l’accessibilité du traitement.

Le prix annoncé de Yeztugo est d’environ 28 000 dollars par an aux États-Unis. Un montant qui le rend difficilement accessible sans assurance ou aide publique. Et dans les pays à faibles revenus, la situation est encore plus compliquée. Certes, Gilead a signé des accords de licence pour permettre la production de génériques dans plus de 120 pays en développement, mais leur mise à disposition pourrait prendre du temps.

Un nouvel espoir pour éliminer le VIH

Depuis le début de la pandémie de VIH, la communauté scientifique et médicale poursuit un objectif clair : mettre fin aux nouvelles infections. La mise à disposition d’un nouveau traitement préventif du VIH aussi efficace et facile d’usage que Yeztugo représente une arme redoutable dans cette lutte.

Mais les traitements seuls ne suffisent pas. Il faudra :

À SAVOIR

Yeztugo est compatible avec les implants contraceptifs hormonaux. Une donnée, confirmée par les résultats de l’essai PURPOSE 1, qui permet d’envisager une double protection contraception et prévention du VIH sans interaction entre les deux traitements. 

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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