
Douleur de dos, maux de tête, règles douloureuses ou pathologies chroniques… on ne vit pas tous la douleur de la même façon. Pourtant, une chose est sûre : il est tout à fait possible d’augmenter sa tolérance à la douleur. Grâce à des techniques accessibles et validées par la science, on peut réapprendre à apprivoiser cette sensation parfois envahissante. Explications.
Qui n’a jamais entendu cette phrase : « Tu exagères, ça ne fait pas si mal ! » ? Et pourtant, ce qui est supportable pour l’un peut être insoutenable pour l’autre. Car la douleur n’est pas qu’une simple réponse biologique à un stimulus. Elle est influencée par une multitude de facteurs : notre génétique, notre vécu, notre sexe, notre âge, notre état émotionnel… C’est ce qu’on appelle la subjectivité de la douleur.
Selon l’Inserm, la douleur est une construction du cerveau, qui intègre des informations sensorielles, mais aussi émotionnelles et contextuelles. Par exemple, les femmes seraient globalement plus sensibles à la douleur que les hommes en raison de différences hormonales. Et en vieillissant, notre perception de la douleur évolue : certaines douleurs deviennent plus intenses, d’autres moins gênantes.
Oui, on peut entraîner son cerveau à mieux tolérer la douleur
Bouger, bouger… et encore bouger !
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la tolérance à la douleur n’est pas figée. On peut l’améliorer en agissant sur plusieurs leviers : notre corps, notre esprit et notre environnement.
L’activité physique est un antidouleur naturel. Des études ont montré qu’elle stimule la production d’endorphines, ces fameuses hormones du bien-être, qui réduisent la perception de la douleur. Le yoga, le tai-chi, la natation ou encore la marche rapide sont particulièrement recommandés.
Une étude norvégienne publiée dans la revue Pain en 2023 a même révélé que les personnes les plus actives avaient une tolérance à la douleur 20 % plus élevée que les personnes sédentaires. Pas besoin de s’inscrire à un marathon : 30 minutes de mouvement par jour suffisent à faire une vraie différence.
Apaiser l’esprit pour apaiser le corps
Le stress et l’anxiété sont de puissants amplificateurs de douleur. Quand notre cerveau est en mode « alerte rouge », notre seuil de tolérance diminue. C’est là que les techniques de relaxation entrent en jeu : méditation de pleine conscience, sophrologie, respiration abdominale… autant d’outils simples pour calmer le système nerveux.
Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont également très efficaces, notamment dans les douleurs chroniques comme la fibromyalgie ou les lombalgies. Elles aident à modifier nos pensées et comportements face à la douleur, pour la vivre de façon moins intense et moins envahissante.
Ne pas rester seul face à la douleur
Le soutien social joue un rôle majeur dans la façon dont on perçoit la douleur. Être entouré, écouté, compris, réduit significativement la sensation douloureuse. Une étude publiée dans la revue Health Psychology souligne que les personnes bénéficiant d’un bon réseau social supportent mieux la douleur que celles qui se sentent isolées.
Un entourage bienveillant, mais aussi les groupes de parole, les associations de patients ou les professionnels de santé (psychologues, psychothérapeutes…) peuvent offrir un véritable soulagement.
Douleurs chroniques : une approche global
Quand la douleur s’installe dans la durée, elle devient une maladie en soi. On parle alors de douleur chronique, qui touche environ 20 % des Français selon Santé Publique France. Dans ces cas-là, une prise en charge multidisciplinaire est indispensable.
Médecins généralistes, kinésithérapeutes, psychologues, spécialistes de la douleur… tous travaillent de concert pour proposer un traitement sur-mesure, adapté aux besoins du patient. Des centres spécialisés dans la douleur, présents sur tout le territoire, permettent d’accéder à ce type d’approche globale.
À SAVOIR
Ce n’est pas de la magie : l’hypnose est aujourd’hui reconnue par les professionnels de santé comme une méthode efficace pour réduire la douleur. D’après plusieurs études, elle permettrait d’augmenter notre seuil de tolérance à la douleur, notamment en agissant sur notre perception et en apaisant notre système nerveux. Elle est utilisée dans certains hôpitaux comme l’hôpital Hôpital Pierre Wertheimer à Lyon.







