Les acteurs de cette extension du service de neurologie vasculaire.
L'inauguration de l’extension du service de neurologie vasculaire de l’hôpital Pierre Wertheimer le 14 février 2024. © HCL

Face à l’augmentation des cas d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), les Hospices Civils de Lyon (HCL) renforcent leur service de neurologie vasculaire à l’hôpital Pierre Wertheimer (Bron). Objectif : accueillir plus de patients, intervenir plus vite et réduire les séquelles grâce à des équipements de pointe et une meilleure coordination des soins.

Chaque année, 150 000 Français sont victimes d’un AVC. Ce chiffre risque d’augmenter de 34 % d’ici 2035 en Europe, selon les projections de Santé publique France. L’AVC est aujourd’hui la deuxième cause de décès dans le monde et la première cause de handicap acquis chez l’adulte. Autant dire que le sujet est crucial !

Dans le département du Rhône, l’offre de soins neurovasculaires est inférieure à la moyenne nationale, avec seulement 3,8 lits pour 100 000 habitants contre 4 au niveau national. Pour répondre à cet enjeu, les Hospices Civils de Lyon ont décidé de muscler leur service de neurologie vasculaire. Grâce à cette extension, l’hôpital Pierre Wertheimer pourra désormais prendre en charge plus de 60 % des patients victimes d’AVC du département, contre 45 % auparavant. 


Chambre de l’unité de soins intensifs neurovasculaires (USINV). © HCL

Des nouveaux lits et pas seulement !

L’extension du service de neurologie vasculaire ne se limite pas à ajouter des lits. Elle vise à améliorer tout le parcours de soins, de l’urgence à la rééducation. 

  • Plus de lits pour les soins intensifs : 8 lits supplémentaires en unité de soins intensifs neurovasculaires (USINV), portant la capacité totale à 20 lits.
  • Hospitalisation classique : 2 lits supplémentaires, soit un total de 25 lits.
  • Un hôpital de jour pour les accidents ischémique transitoire (AIT) : 4 places en plus, soit une capacité de 6 patients par jour.
  • Imagerie médicale renforcée : installation d’une troisième IRM dédiée aux pathologies neurovasculaires.

Autre nouveauté : tout le service est désormais regroupé sur le même étage, facilitant la circulation des patients et du personnel. Ce détail logistique peut sembler anodin, mais il permet de gagner un temps précieux lors des interventions.

Des équipes médicales renforcées pour une prise en charge optimale


L’équipe de soins de l’Unité de soins intensifs neurovasculaires (USINV). © HCL

Pour accompagner cette extension, les effectifs médicaux ont été considérablement augmentés. Plus de 29 professionnels supplémentaires rejoignent le service: praticiens hospitaliers en neurologie vasculaire, infirmiers en pratique avancée (IPA), infirmiers diplômés d’État (IDE), aides-soignants diplômés (ASD), agents de service hospitaliers (ASH), orthophoniste pour aider à la récupération du langage, kinésithérapeute et 0,5 ergothérapeute pour la rééducation physique, psychologues pour le soutien moral des patients, assistants médico-administratifs pour fluidifier la gestion des dossiers

Avec ces renforts, les équipes pourront offrir un suivi plus personnalisé, en accompagnant les patients tout au long de leur parcours de soins.

Des unités mobiles AVC : une révolution pour les soins d’urgence

Quand on parle d’AVC, la rapidité d’intervention fait toute la différence. Pour gagner de précieuses minutes, les HCL misent sur des technologies de pointe et des dispositifs innovants. Un projet particulièrement prometteur est celui des mobile stroke units, des ambulances équipées d’un scanner embarqué et d’une équipe spécialisée. Ces véhicules permettront de diagnostiquer un AVC et d’initier la thrombolyse (un traitement visant à dissoudre le caillot de sang) dès la phase pré-hospitalière. Ce traitement rapide peut considérablement réduire les séquelles et améliorer les chances de récupération.

Ce dispositif, déjà expérimenté par le Groupe Hospitalier Universitaire Paris – Psychiatrie et Neurosciences (GH Sainte-Anne), sera déployé à Lyon en novembre 2025 en collaboration avec le SAMU 69. Une avancée majeure, surtout dans la Métropole de Lyon où il n’existe actuellement qu’un seul centre de thrombectomie.

Parcours de soins optimisé pour les AIT : prévenir l’AVC, une priorité

Chaque année en France, 30 000 personnes sont victimes d’un accident ischémique transitoire (AIT). Cet épisode, souvent appelé “mini-AVC”, constitue un signal d’alarme : dans 10 % des cas, il annonce un AVC dans les trois mois suivants, dont la moitié dans les 48 heures.

Pour éviter ce scénario, une prise en charge rapide est essentielle. La plateforme AIT de l’hôpital Pierre Wertheimer a donc été repensée :

  • Des horaires élargis : ouverture du lundi au vendredi, de 7h à 19h.
  • Sans passage par les urgences : les patients peuvent être adressés directement par leur médecin traitant ou le 15.
  • Un bilan complet sous 24h : imagerie cérébrale (IRM), bilan cardiologique et prise en charge pluridisciplinaire assurée par un neurologue, un cardiologue, un endocrinologue, un infirmier en pratique avancée et un pharmacien.

Grâce à cette organisation, les patients reçoivent un diagnostic rapide et un traitement adapté pour prévenir l’AVC. Comme l’explique le Pr Tae Hee Cho, chef de service neurovasculaire : “En seulement quelques heures, nous pouvons confirmer un AIT, réaliser un bilan approfondi et mettre en place un traitement adapté. Cela réduit considérablement le risque d’AVC.”

Une prise en charge plus humaine et inclusive

Au-delà des avancées médicales, les HCL souhaitent offrir une prise en charge plus humaine, en tenant compte des besoins des patients et de leurs proches. Après un AVC, beaucoup de patients doivent réapprendre à parler, marcher ou réaliser des gestes du quotidien. Pour les aider à retrouver leur autonomie, le service s’appuie sur la Charte Romain Jacob, qui promeut une approche bienveillante et inclusive des personnes en situation de handicap.

Les infirmiers en pratique avancée jouent également un rôle clé dans le suivi à long terme. Comme l’explique Alexandrine Bost, cadre de santé du service : “Les IPA assurent un lien durable entre les patients et l’équipe médicale. En participant aussi aux consultations postérieures, elles garantissent une continuité des soins essentielle à la récupération.”

Cette extension s’inscrit dans une stratégie plus large visant à structurer la filière neurovasculaire au niveau régional et national. D’ici 2031, le projet HUMR (Hôpital Universitaire de Médecine et de Réadaptation) prévoit de regrouper sur un même site la prise en charge des AVC, de la phase aiguë à la rééducation.

Dans le cadre de ce projet, le Groupement Hospitalier Est (GHE) accueillera également :

  • 40 lits supplémentaires dédiés aux AVC des personnes âgées, actuellement situés à l’hôpital des Charpennes.
  • Un pôle de recherche renforcé pour développer des études sur la rééducation post-AVC et le suivi à long terme.

Cette restructuration permettra de mieux coordonner les soins et d’offrir aux patients une prise en charge globale, quel que soit leur âge.

À SAVOIR

Les symptômes d’un AVC apparaissent soudainement. Il est crucial de les reconnaître rapidement pour appeler le 15 et bénéficier d’une prise en charge immédiate. Les principaux signes de l’AVC :

Asymétrie du visage (un côté du visage qui tombe)
Faiblesse ou engourdissement d’un bras, d’une jambe ou d’un côté du corps
Difficulté à parler ou à comprendre ce que disent les autres
Trouble de la vision (perte de la vue d’un œil ou vision double)

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Ma Santé

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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