Bien que strictement interdit, le brûlage des végétaux à l’air libre reste courant en France. Chaque année, environ 830 000 tonnes de déchets végétaux sont brûlées illégalement. On l’ignore souvent, mais cette pratique contribue à près de 30% des émissions de particules fines, responsables de 40 000 décès par an dans le pays. Pourquoi cette activité est-elle si problématique, et quelles sont les alternatives ?
Le brûlage des végétaux à l’air libre a été interdit en France en 2011, principalement en raison de ses effets néfastes sur la santé publique et l’environnement. Cependant, malgré cette interdiction, cette pratique reste courante pour certains Français. Selon l’ADEME (agence de transition écologique), environ 15 % des foyers ayant un jardin continuent de brûler leurs déchets végétaux, soit 830 000 tonnes par an.
Brûlage des végétaux : pourquoi est-ce que ça pollue ?
Le brûlage à l’air libre libère une quantité très importante de polluants dans l’atmosphère. En France, les végétaux les plus souvent brûlés à l’air libre sont principalement les feuilles mortes, les branches taillées, les résidus de tonte, et les restes de cultures agricoles, comme les sarments de vignes.
En résulte logiquement une dégradation de la qualité de l’air et, par voie de conséquence, de notre santé. Parmi les principaux polluants émis figurent :
- Les particules fines (PM) : pénètrent profondément dans les poumons et provoquent des maladies respiratoires comme la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).
- Les oxydes d’azote (NOx) : irritent les voies respiratoires et exacerbent les maladies chroniques comme l’asthme.
- Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) : classés cancérigènes, ils augmentent le risque de cancers à long terme, en particulier celui du poumon.
- Le monoxyde de carbone (CO) : empêche le transport de l’oxygène dans le sang et génère ainsi des maux de tête, des vertiges, voire des décès dans les cas les plus graves.
- Les dioxines et furanes : des substances cancérigènes qui s’accumulent dans la chaîne alimentaire.
Les agriculteurs peuvent toutefois demander des dérogations exceptionnelles pour brûler des végétaux à l’air libre en raison de besoins spécifiques (lutter contre des maladies ou des parasites). Les zones rurales peuvent, de leur côté, demander ces dérogations au cas où elles manqueraient d’infrastructures de collecte des déchets.
Brûlage des végétaux : quelles conséquences sur la santé ?
Ces polluants sont à l’origine de nombreuses pathologies, notamment :
- Des problèmes respiratoires : le brûlage des végétaux aggrave l’asthme, provoque des bronchites chroniques et augmente le risque d’infections pulmonaires.
- Des maladies cardiovasculaires : les particules fines (comme les poussières désertiques) et les oxydes d’azote augmentent le risque de crises cardiaques et d’accidents vasculaires.
- Des cancers : l’exposition à long terme aux HAP (polluants organiques persistants), aux dioxines et à d’autres substances cancérigènes multiplie les risques de cancer.
En cas de problèmes de santé liés à cette pollution, il est conseillé de consulter un médecin pneumologue pour évaluer l’impact sur vos poumons et diagnostiquer d’éventuelles maladies respiratoires. Vous pouvez également commencer par consulter un médecin généraliste, qui pourra vous donner des conseils et vous orienter vers des spécialistes si besoin.
Brûlage des végétaux : qui est le plus concerné ?
Les principales sources de cette pollution de l’air proviennent des particuliers disposant d’un jardin (principalement en campagne), des collectivités et des professionnels (exploitants agricoles en tête). Souvent par méconnaissance des alternatives ou bien par habitude.
Les zones rurales sont généralement les plus touchées, car ce sont là où les résidus végétaux sont souvent considérés comme des déchets à éliminer rapidement.
Brûlage des végétaux : quelles alternatives ?
Il existe tout de même plusieurs solutions pour se débarrasser des déchets verts de manière écologique :
- Le compostage : en transformant les résidus végétaux en engrais, le compostage enrichit le sol naturellement.
- Le paillage : les feuilles et branches peuvent être utilisées pour protéger le sol et limiter l’évaporation de l’eau.
- Le broyage : les branches volumineuses peuvent être réduites en petits morceaux pour être réutilisées dans le jardin.
- La tonte mulching : cette technique consiste à hacher l’herbe pour l’utiliser comme engrais naturel en la déposant directement sur la pelouse.
- La déchèterie : de nombreuses communes proposent des déchèteries pour déposer les déchets végétaux.
- Limiter la production des résidus végétaux : choisir des plantes adaptées à votre jardin et adopter des pratiques d’entretien réfléchies, comme établir un calendrier pour les tontes et les tailles, peut aider à réduire la quantité de déchets verts produits.
Toutes ces alternatives permettent ainsi de gérer les déchets verts de manière responsable, le tout en préservant la qualité de l’air que vous respirez.
À SAVOIR
Côté feu de cheminée ou poêle à bois, en France, pour en allumer un, il faut respecter deux conditions : effectuer un ramonage annuel conforme aux règles locales et s’assurer que le règlement de copropriété ne l’interdit pas. En effet, Les foyers ouverts émettent des polluants nocifs, comme des particules fines et du monoxyde de carbone, qui aggravent les maladies respiratoires et augmentent le risque de cancer du poumon. Des villes comme Lyon interdisent d’ailleurs déjà l’allumage de feux dans ce type de cheminée.