Une femme a de sévères maux de tête.
Le chemobrain peut entraîner des difficultés à se concentrer sur une tâche ou à suivre une conversation professionnelle. © Adobe Stock

Fatigue mentale, troubles de la mémoire, difficultés de concentration… Ces symptômes décrits par près de 30% des patients atteints de cancer ont un nom : le chemobrain. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Quels sont ses effets et comment y faire face ? Éclairage.

Le terme “chemobrain” ou “brouillard chimio-induit” désigne un ensemble de troubles cognitifs rapportés par des patients traités par chimiothérapie. Bien que les chercheurs n’aient pas encore élucidé tous les mécanismes en jeu, ces symptômes semblent liés à l’impact des traitements sur le cerveau.

Encore insuffisamment étudié, le chemobrain concerne entre 20 et 30 % des personnes atteintes de cancer, comme celui du pancréas ou de l’estomac. Ces troubles, souvent transitoires, peuvent survenir rapidement ou plusieurs mois après la fin des soins.

Le chemobrain se manifeste de diverses manières :

  • Troubles de la mémoire : difficulté à retenir de nouvelles informations ou à se souvenir d’événements récents.
  • Problèmes de concentration : incapacité à rester focalisé sur une tâche ou à suivre une conversation complexe.
  • Ralentissement mental : impression que les pensées se bousculent ou avancent au ralenti.
  • Difficultés organisationnelles : difficulté à planifier ou à exécuter des tâches simples du quotidien.

Toutefois, ces symptômes gênants varient en intensité selon les individus. Chez certains, ils sont légers et temporaires ; chez d’autres, ils peuvent durer plusieurs années.

Plusieurs hypothèses expliquent ce phénomène :

  • L’effet direct des médicaments de chimiothérapie : certains traitements traversent la barrière hémato-encéphalique et peuvent affecter le fonctionnement cérébral.
  • Les effets secondaires associés au cancer : fatigue, stress, douleurs chroniques ou carences nutritionnelles peuvent aggraver les symptômes.
  • L’impact psychologique : le stress émotionnel et l’anxiété liés à un diagnostic de cancer jouent également un rôle.

Heureusement, des stratégies existent pour mieux gérer le chemobrain et retrouver un confort cognitif :

1. Faire appel à des professionnels de santé

Un neurologue ou un psychologue peut proposer des exercices de rééducation cognitive pour améliorer la mémoire et l’attention.

2. Adopter un mode de vie sain

  • Alimentation équilibrée : privilégier les aliments riches en antioxydants et en oméga-3 pour nourrir le cerveau.
  • Exercice physique : la pratique régulière d’une activité modérée (comme la marche ou le yoga) améliore l’oxygénation du cerveau.
  • Sommeil réparateur : le repos est essentiel pour régénérer les fonctions cognitives.

3. Pratiquer des techniques de relaxation

La méditation ou la sophrologie aide à réduire le stress et à améliorer la concentration.

4. Utiliser des aides pratiques

Bloc-notes, rappels sur smartphone, ou calendriers peuvent compenser les difficultés organisationnelles au quotidien.

Bien que le chemobrain soit encore trop peu connu, il est important de le prendre au sérieux. Parler de ces symptômes avec son équipe médicale est essentiel pour trouver des solutions adaptées.

À SAVOIR

Le chemobrain peut aussi toucher des patients sous hormonothérapie ou immunothérapie, voire survenir avant tout traitement, ce qui suggère un lien avec le cancer lui-même, le stress ou l’anxiété.

Inscrivez-vous à notre newsletter
Ma Santé

Article précédentDéprime et isolement : comment lutter contre la solitude hivernale ?
Article suivantTout ce que vous voulez savoir sur les pets
Vincent Dallée
En troisième année de journalisme à l'ISFJ et créateur d'un petit média scientifique, Vincent Dallée développe ses talents rédactionnels pour Ma Santé, animé par la mission du journaliste d'informer les gens sur leur santé.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici