Une infirmière avec un masque à l'hôpital, face à l'épidémie de grippe.
Dans de nombreux hôpitaux et Ehpad de la région, le masque est de nouveau obligatoire depuis fin décembre pour les soignants, les patients et les visiteurs. © Freepik

De nombreux hôpitaux ont déjà pris des mesures exceptionnelles pour contrer l’afflux massifs de patients touchés par la grippe. L’épidémie, particulièrement virulente cet hiver, met les établissements hospitaliers sous tension, et notamment en Auvergne-Rhône-Alpes où plusieurs d’entre-eux, confrontés à la submersion de leurs urgences et à un nombre inhabituellement élevé d’hospitalisations, ont déjà activé leurs plans blanc, qui permettent de mobiliser des ressources spécifiques. Le point.

L’épidémie de grippe progresse dans des proportions qui commencent à susciter l’inquiétude, en France et en particulier en Auvergne-Rhône-Alpes. Dans son bilan du 8 janvier, Santé publique France témoigne “d’un niveau d’intensité exceptionnellement élevé à l’hôpital“, avec à la clé une pression considérable sur les services de santé. “La part des hospitalisations pour grippe et syndrome grippal se situait à un niveau d’intensité exceptionnellement élevé par comparaison aux saisons antérieuresDe plus, la part des décès avec une mention de grippe parmi les décès certifiés électroniquement était encore en forte hausse (6% lors de cette semaine contre 3,9% lors de la dernière semaine de 2024).”

L’épidémie est en avance, et sa progression vertigineuse, ce qui fait craindre aux autorités sanitaires une épidémie 2024-2025 à la fois longue et meurtrière. En 2017-2018, des conditions similaires s’étaient soldées par la mort de 13 000 patients.

L’impact de l’épidémie, en attendant, varie fortement selon les régions. En Auvergne-Rhône-Alpes, par exemple, les hôpitaux sont proches de la saturation, avec une augmentation de 70 % des consultations pour syndrome grippal par rapport à la même période l’an dernier. Les urgences de Saint-Étienne, Grenoble et Chambéry font état de files d’attente record et de patients hospitalisés pour des formes graves du virus.

En Île-de-France, la situation est également tendue, notamment dans les hôpitaux parisiens où le plan blanc a été activé pour mobiliser des renforts supplémentaires. La région PACA, en revanche, semble mieux gérer la crise grâce à une couverture vaccinale plus élevée, atteignant près de 55 % des populations à risque, selon les données de l’ARS.

Depuis le mois de décembre, la courbe des cas de grippe en Auvergne-Rhône-Alpes suit une ascension fulgurante. L’Agence régionale de santé (ARS) confirme que la région est aujourd’hui parmi les plus impactées en France. Les consultations pour syndrome grippal ont augmenté de 60 % en l’espace de deux semaines. Les groupes les plus vulnérables, tels que les personnes âgées et les enfants, sont comme chaque année les principales victimes de cette vague virulente.

Les services hospitaliers observent également une hausse significative des formes graves, nécessitant des hospitalisations prolongées. Cette évolution inquiète les experts, qui craignent un pic épidémique encore plus marqué dans les prochaines semaines.

Face à l’afflux de patients, plusieurs d’établissements de la région ont déjà activé le plan blanc, une mesure d’urgence permettant de mobiliser des ressources supplémentaires et de reporter des interventions non urgentes. C’est le cas notamment des centres hospitaliers de Romans-sur-Isère (Drôme), de Vienne (Isère), d’Albertville ou de Bourg-Saint-Maurice (Savoie), du Centre Hospitalier Alpes-Léman (Haute-Savoie).

À Saint-Étienne (Loire), le CHU, confronté à une saturation sans précédent, avec des urgences bondées et des unités de réanimation proches de la limite, a fait de même. D’autres hôpitaux devraient suivre la voie, si la tendance se confirme. Des scénarios similaires sont en effet rapportés dans les hôpitaux de Grenoble (Isère) et de Chambéry (Savoie).

À Lyon, les Hospices Civils de Lyon n’ont pas encore déclenché leur plan blanc, mais des mesures préventives ont prises dès la fin du mois de décembre, à commencer par l’obligation du port du masque pour les patients comme pour les visiteurs, dans les services jugés à risque comme les urgences ou les maternités.

Ces mesures simples de préventions ont déjà été adoptées dans d’autres hôpitaux, comme celui de Rumilly (Haute-Savoie), ainsi que dans de nombreux Ehpad. “Je ne sais pas si le port du masque est aussi répandu qu’il le devrait”, rappelle le Pr Olivier Épaulard, infectiologue au CHU de Grenoble, à nos confrères de France 3. “C’est l’une des grandes leçons de la Covid-19 : quand il y a une maladie respiratoire, le meilleur moyen de limiter sa propagation est de mettre un masque, en particulier si on est soi-même malade ou si l’on doit se rendre dans un endroit confiné comme les transports en commun”.

Retrouvez ici notre article : grippe ou Covid-19 : comment les différencier ?

À SAVOIR

Malgré les appels réguliers à la vaccination, la couverture vaccinale reste insuffisante en Auvergne-Rhône-Alpes pour limiter efficacement la propagation du virus. Selon l’ARS, seulement 50 % des populations à risque ont reçu le vaccin antigrippal, un taux en légère augmentation par rapport à l’année précédente, mais encore loin des objectifs préconisés par les autorités sanitaires. La vaccination reste toutefois le meilleur moyen de protéger les populations fragiles et de réduire la pression sur les hôpitaux.

Inscrivez-vous à notre newsletter
Ma Santé

Article précédentCancer du poumon : quels sont les premiers symptômes ?
Article suivantMy Hospitel : dormir à l’hôtel plutôt qu’à l’hôpital
Journaliste expert santé / Rédacteur en chef adjoint du Groupe Ma Santé. Journaliste depuis 25 ans, Philippe Frieh a évolué dans la presse quotidienne régionale avant de rejoindre la presse magazine pour mettre son savoir-faire éditorial au service de l'un de ses domaines de prédilection, la santé, forme et bien-être. Très attaché à la rigueur éditoriale, à la pertinence de l'investigation et au respect de la langue française, il façonne des écrits aux vertus résolument préventives et pédagogiques, accessibles à tous les lecteurs.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici