Le nouveau Centre International de la Recherche sur le Cancer (CIRC), qui ouvrira en 2022 dans le quartier de Gerland, va positionner Lyon et la région Auvergne-Rhône-Alpes à la pointe de la lutte mondiale contre la maladie. Les premiers coups de pioche ont été donnés et la première pierre symboliquement posée ce jeudi 6 février 2020.
La recherche contre le cancer est devenu un enjeu de santé publique majeur. Fléau de notre siècle, la maladie ne cesse de progresser à travers le monde. « En 2018, 18 millions de nouveaux cas de patients atteints d’un cancer ont été relevés dans le monde, dont 400 000 en France. Ces chiffres vont augmenter dans les années à venir », constate le Dr Elisabete Weiderpass.
Recherche sur le cancer : Lyon en avant-garde
La cancérologue finno-suédo-brésilienne est depuis le mois de janvier 2019 la directrice du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), le centre spécialisé de l’Organisation Mondiale de la Santé dans le domaine du cancer. La délocalisation à Gerland de cet organisme de recherche unique au monde était dans les tuyaux depuis plusieurs années.
Basé depuis sa création en 1965 dans le 8eme arrondissement de Lyon, il déménagera en 2022 dans un bâtiment ultra-moderne de plus de 15 200 m2, regroupant bureaux, biobanque et laboratoires. L’objectif? « Faire de Lyon le centre mondial de la lutte contre le cancer ».
Recherche sur le cancer : la première pierre du CIRC a été posée

La première pierre du futur édifice a été officiellement posée le jeudi 6 février. La cérémonie s’est déroulée en présence des représentants de la ville de Lyon, de la Métropole, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de l’État, principaux bailleurs du projet.
Car « la lutte contre le cancer demande des investissements considérables », a confirmé la directrice du CIRC. 51,6 millions d’euros, dont 19,2 pour la Métropole, 17 pour l’État, 14,2 pour la Région. La ville de Lyon, de son côté, a cédé un terrain occupé jusqu’ici par l’Établissement Français du Sang. Le CIRC financera les aménagements intérieurs et, surtout, les équipements techniques, à hauteur de 11 millions d’euros.
Lyon-Gerland, un hub pour les sciences du vivant
Gérard Collomb, le maire de Lyon, s’est dit « fier d’assister à la concrétisation d’un projet qui offrira aux 350 salariés du CIRC un cadre propice au développement de leur expertise ». Et qui, au passage, contribue à « entretenir la vocation médicale et humaniste de la ville de Lyon ». Le Centre International de Recherche sur le Cancer rejoint en effet un quartier qui concentre une majeure partie du savoir-faire biomédical lyonnais et régional, réputé dans le monde entier (lire À SAVOIR). C’est également à Gerland, tout près du futur CIRC, que se situe le siège du Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes (CLARA), dont il est un des partenaires historiques.
La force de cet arsenal (Lyon compte aussi sur son sol le Centre de lutte conte le cancer Léon Bérard) n’est pas neutre. « Nous ne sommes pas impuissants face au cancer », assure le Dr Weiderpass. « 40% des cas de cancers en France pourraient être évités par un changement de comportements et d’habitudes de vie. cette lutte n’a rien d’une utopie et nous travaillons tous les jours pour élucider les causes du cancer ». Un message d’optimisme.
À SAVOIR
Le biodistrict Lyon-Gerland est l’”épicentre de l’écosystème santé régional”. Il représente plus de ”5000 emplois en santé et biotechnologies”, dont ”2750 chercheurs et enseignants-chercheurs”. Cette proximité favorise les interactions entre les acteurs de la santé et de la recherche. Elle est donc gage d’efficacité et de visibilité internationale. L’OMS, en plus du CIRC, a également choisi d’y implanter son académie de santé mondiale, à l’horizon 2020 ou 2021.