Un homme qui est en train de consommer de la kétamine.
Elon Musk, grand patron de Tesla et SpaceX, a voulu prendre de la kétamine pour lutter contre ses symptômes dépressifs. © Adobe Stock

Anesthésique puissant utilisé en médecine, la kétamine est aussi consommée de manière récréative pour ses effets hallucinogènes et dissociatifs. Si elle suscite l’intérêt pour son potentiel thérapeutique contre la dépression, son usage comporte des risques importants. Décryptage.

La kétamine est une substance initialement développée comme anesthésique dans les années 1960. Utilisée en chirurgie humaine et vétérinaire, elle agit sur le cerveau en bloquant certains récepteurs du système nerveux, ce qui entraîne une sensation de dissociation et d’analgésie.

Mais au-delà de son usage médical, la kétamine est détournée comme drogue récréative pour ses effets psychotropes. Elle est généralement sniffée sous forme de poudre, mais peut aussi être injectée. Sa consommation s’est popularisée dans les milieux festifs, notamment en raison de son action rapide et de ses effets intenses.

Les effets recherchés par les consommateurs

Les effets de la kétamine varient selon la dose et la sensibilité de la personne qui la consomme. Pour les consommateurs de substance récréative, la kétamine offre des effets plus moins lourds.

  • Sensation de dissociation : impression de flotter en dehors de son corps
  • Hallucinations visuelles et auditives
  • Euphorie et relaxation intense
  • Analgésie : réduction temporaire de la douleur

Ces effets apparaissent rapidement après la prise, généralement en quelques minutes, et peuvent durer entre 30 minutes et une heure.

Les effets secondaires et les risques immédiats

Mais la kétamine a aussi des effets secondaires immédiats qui peuvent être dangereux :

  • Désorientation et confusion
  • Nausées, vomissements
  • Perte de coordination et chutes
  • Augmentation du rythme cardiaque et de la pression artérielle
  • Dépression respiratoire à forte dose

À forte dose, elle peut provoquer un “K-hole”, une expérience où la personne se sent totalement coupée de la réalité, dans un état proche de la paralysie, pouvant s’accompagner d’angoisse et de panique.

Dépendance et troubles cognitifs

Contrairement aux opiacés, la kétamine ne provoque pas une dépendance physique forte, mais son usage répété peut entraîner une addiction psychologique. Les consommateurs réguliers peuvent ressentir un besoin compulsif d’en reprendre pour revivre ses effets.

Elle peut également provoquer des troubles de la mémoire et de la concentration, altérant les fonctions cognitives sur le long terme.

Dommages urinaires et digestifs

Un usage prolongé expose aussi à des risques physiques sérieux :

  • Syndrome de la “vessie de la kétamine” : inflammation chronique de la vessie, entraînant douleurs et incontinence
  • Problèmes rénaux et hépatiques
  • Troubles digestifs sévères

Ces effets peuvent être irréversibles et nécessiter un suivi médical.

Risque de surdose et d’accidents

La kétamine étant un anesthésique, une surdose peut entraîner un coma ou un arrêt respiratoire. 

De plus, sous son effet, les consommateurs peuvent être insensibles à la douleur et prendre des risques inconsidérés (accidents, blessures, comportements dangereux).

Ces dernières années, la kétamine a fait l’objet d’études pour ses effets antidépresseurs rapides, notamment chez les personnes souffrant de dépression sévère et résistante aux traitements classiques. Des cliniques spécialisées proposent aujourd’hui des perfusions de kétamine sous supervision médicale.

Cependant, ce traitement reste controversé car les mécanismes exacts de son action sur l’humeur ne sont pas encore totalement compris, et son usage prolongé pose question en raison des risques d’abus et d’effets secondaires.

À SAVOIR

Elon Musk, le patron de Tesla et SpaceX, a récemment admis prendre de la kétamine depuis 2024 pour lutter contre ses pensées négatives. Il affirme l’utiliser à des fins thérapeutiques sous surveillance médicale, notamment pour réguler son humeur. 

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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