Une jeune femme sur son canapé, à côté de son sapin infesté de microbes, en train de se moucher.
Selon l'Institut Robert Koch, cinq personnes sur cent sont allergiques aux moisissures, que l'on peut aisément trouver sur les sapins en plastique et autres décorations stockées tout l'été. © Adobe Stock

À Noël, nos maisons se parent de lumières scintillantes, de boules colorées, de bougies odorantes et de sapins chatoyants. Mais si cette ambiance festive réchauffe les cœurs, elle peut aussi cacher des risques pour la santé. Allergènes, poussières, composés chimiques ou encore air sec… On vous explique pourquoi vos décorations de Noël peuvent avoir une incidence sur les virus de l’hiver.

Durant l’hiver, la saison où l’on aime à se blottir bien au chaud chez soi, on passe en moyenne 80 % de notre temps à l’intérieur, selon Santé Publique France. Entre les fenêtres closes pour garder la chaleur, le chauffage qui tourne à plein régime et les décorations de Noël qui envahissent nos salons, nos intérieurs se transforment en petits cocons… mais pas toujours pour le meilleur. 

Poussières, moisissures, composés chimiques : ce détonnant cocktail peut affaiblir notre système immunitaire, déjà mis à rude épreuve par le froid. Résultat ? On devient plus vulnérables aux virus hivernaux comme la grippe, le rhume ou même les infections respiratoires comme le Covid-19. Et si on adoptait quelques bonnes pratiques pour une maison festive et saine ?

Sapin naturel : un trésor… chargé d’allergènes

Avec son parfum boisé et ses aiguilles odorantes, le sapin naturel est un symbole incontournable de Noël. Mais attention, il peut devenir un vrai nid à allergènes.

Un sapin fraîchement coupé contient souvent des moisissures. Ces dernières, invisibles à l’œil nu, se développent encore plus vite une fois le sapin placé dans une pièce chauffée. Selon une étude américaine, les spores de moisissures peuvent augmenter de 500 % en deux semaines lorsque le sapin est installé dans un salon. 

Résultat, des symptômes d’allergies respiratoires, comme des éternuements, une congestion nasale ou des crises d’asthme. Ce rendez-vous de microbes hivernaux est souvent appelé le syndrome du sapin de noël. Et, bien qu’associé au printemps, le pollen peut aussi se cacher sur les branches du sapin. Il peut déclencher des irritations chez les personnes sensibles.

Sapin artificiel : une solution pas toujours sans danger

Si vous pensez éviter les allergènes en optant pour un sapin artificiel, attention aux mauvaises surprises ! Les sapins artificiels sont généralement fabriqués en PVC ou en plastique, des matériaux qui peuvent libérer des composés organiques volatils (COV). Ces substances chimiques, détectées par Santé Publique France dans de nombreux objets domestiques, irritent les voies respiratoires et peuvent provoquer des maux de tête, des vertiges ou des réactions allergiques.

De plus, stockés toute l’année dans le grenier ou la cave, les sapins artificiels accumulent poussières et acariens. Sans un bon nettoyage avant usage, ces allergènes peuvent se disperser dans l’air intérieur dès leur installation.

Guirlandes et boules de Noël 

Comme les sapins artificiels, les guirlandes, boules et autres décorations sont souvent stockées dans des endroits poussiéreux. Une fois sorties, elles libèrent ces particules dans l’air, augmentant le risque d’allergies et de rhinites.

Certaines boules de Noël ou guirlandes sont recouvertes de peintures ou vernis contenant des substances chimiques. Une exposition prolongée à ces produits peut irriter les yeux, le nez ou la gorge, surtout dans des pièces peu ventilées.

Bougies parfumées et sprays d’ambiance : un parfum parfois toxique

Pour créer une ambiance chaleureuse, beaucoup utilisent des bougies parfumées ou des sprays d’intérieur. Ces produits, bien que séduisants, émettent souvent des particules fines et des COV, responsables de la pollution intérieure. 

Une étude de l’Ademe (Agence de la transition écologique) montre que certaines bougies peuvent libérer des substances comme le benzène ou le formaldéhyde, tous deux classés comme cancérogènes. Mieux vaut donc en limiter l’usage.

L’air sec fragilise vos défenses

L’hiver, avec ses températures basses et ses journées raccourcies, nous pousse à passer plus de temps à l’intérieur. Mais, quand le chauffage tourne à plein régime, l’air de nos maisons devient souvent trop sec, et nos muqueuses s’assèchent aussi ! Ces précieuses barrières naturelles, présentes dans le nez, la gorge et les bronches, sont là pour contrer les microbes. 

Mais quand l’humidité descend sous la barre des 30 % (alors qu’elle devrait se situer entre 40 et 60 %), elles perdent leur efficacité. Ainsi, les cils microscopiques qui balayent les virus ne fonctionnent plus de façon optimale et des petites fissures peuvent apparaître. Plus facile pour les infections de s’installer. 

Pourquoi faut-il aérer, même en hiver ?

Quand il fait froid, on a tous le réflexe de garder les fenêtres bien fermées pour ne pas perdre la chaleur. Mais ce confort thermique peut rapidement se transformer en piège pour notre santé. L’air intérieur, surtout en hiver, peut être jusqu’à 10 fois plus pollué que l’air extérieur, selon l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI). Meubles, peintures, bougies parfumées ou encore décorations de Noël en plastique libèrent des substances comme les composés organiques volatils (COV) ou des particules fines. 

Et ce n’est pas tout. Dans un environnement mal ventilé, les virus hivernaux s’accumulent et se propagent. Une simple toux ou un éternuement peut disperser des microgouttelettes contaminées dans l’air, qui restent en suspension pendant des heures. Alors aérer régulièrement, même en plein hiver. Dix minutes par jour suffisent pour renouveler l’air et limiter les risques de transmission.

Pour profiter pleinement de l’esprit de Noël, adoptez les bons gestes pur contrer les virus hivernaux qui pourraient s’inviter aux fêtes. 

  • Nettoyez vos décorations avant usage : passez un chiffon humide sur vos boules de noël, guirlandes et sapins artificiels pour éliminer la poussière.
  • Lavez les textiles décoratifs (chaussettes de Noël, nappes) à la machine : choisissez des décorations naturelles et écologiques.
  • Privilégiez des matériaux comme le bois, le verre ou le papier recyclé.
  • Évitez les produits contenant des peintures ou des plastiques douteux.
  • Aérez votre maison tous les jours : si possible, le matin et après avoir allumé vos décorations lumineuses.
  • Maintenez une bonne humidité intérieure : utilisez un humidificateur ou placez un bol d’eau sur vos radiateurs pour éviter que l’air devienne trop sec.
  • Limitez les parfums artificiels

Alors, à vos guirlandes… mais avec précaution !

À SAVOIR 

Certaines espèces de moisissures qui colonisent les sapins de Noël peuvent déclencher des allergies, parfois sévères :

Aspergillus : redoutable pour les personnes immunodéprimées, cette moisissure peut causer des complications sérieuses.

Penicillium : bien connue pour la production de pénicilline, elle peut toutefois provoquer des réactions allergiques chez les personnes sensibles.

Cladosporium : très répandue, cette moisissure est responsable d’allergies respiratoires et peut également entraîner des infections cutanées.

Inscrivez-vous à notre newsletter
Ma Santé

Article précédentNez qui coule : la morve, une barrière naturelle contre les virus de l’hiver
Article suivantLutte contre le cancer : le Covid-19 aurait fait avancer la recherche médicale
Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici