Les maladies hivernales sont incontournables de la saison froide. Chaque année, de nombreux virus circulent activement, provoquant des infections respiratoires, digestives ou parfois plus graves. Comment reconnaître ces virus hivernaux? Quels sont leurs différents symptômes ? Et, surtout, comment s’en protéger ? Petit guide pour se repérer au coeur des principales pathologies hivernales.
Avec l’arrivée de l’hiver, notre organisme doit faire face à une recrudescence des virus saisonniers. Grippe, Covid-19, bronchiolite, gastro-entérite… Ces maladies hivernales sont sur toutes les lèvres. Mais comment se propagent-elles, quels sont leurs symptômes, et surtout, comment s’en protéger ?
Le virus de la grippe (Influenza)
Un virus sous-estimé mais redoutable
Le virus de la grippe, ou Influenza, revient chaque hiver avec des épidémies touchant des millions de personnes. Contrairement à un simple rhume, la grippe peut être très invalidante et entraîner des complications graves. Outre l’impact personnel (arrêt de travail, fatigue prolongée), la grippe peut aggraver des maladies chroniques comme le diabète, l’asthme ou les pathologies cardiaques. Chez les enfants, elle peut entraîner des otites ou des convulsions liées à la fièvre.
Selon Santé Publique France, on estime que la grippe est responsable de 8 000 à 14 000 décès chaque année, principalement chez les personnes âgées ou vulnérables.
Les symptômes caractéristiques
La grippe se manifeste de manière brutale, souvent par une montée soudaine de fièvre, dépassant 39°C. Elle s’accompagne de :
- Courbatures intenses qui rendent les mouvements difficiles.
- Maux de tête pulsatifs.
- Une fatigue extrême pouvant durer plusieurs semaines.
- Une toux sèche et irritante, parfois accompagnée d’un mal de gorge.
Le vaccin contre la grippe est le moyen le plus efficace pour se protéger. Recommandé dès l’automne, il est particulièrement conseillé aux seniors, aux femmes enceintes, aux enfants de moins de 5 ans, et aux personnes souffrant de maladies chroniques. Une fois vacciné, le risque de forme grave est considérablement réduit.
Le Covid-19
Un virus toujours actif malgré une moindre médiatisation
Même si l’attention médiatique s’est réduite, le SARS-CoV-2 continue de circuler de manière significative. Les nouveaux variants, souvent plus contagieux, se propagent facilement, bien que leurs formes soient généralement moins graves grâce à la vaccination et à l’immunité acquise.
Cependant, le COVID-19 reste un danger pour les personnes âgées, les immunodéprimés ou celles souffrant de maladies chroniques.
Quels sont les symptômes actuels ?
Les formes actuelles du COVID-19 présentent des symptômes plus proches d’un rhume sévère :
- Une toux persistante et sèche.
- Une fatigue importante, parfois accompagnée de courbatures.
- Un mal de gorge et un nez bouché.
- Une perte temporaire du goût ou de l’odorat, bien que cela soit moins fréquent avec les nouveaux variants.
Les rappels vaccinaux, actualisés pour cibler les nouveaux variants, restent essentiels pour les populations à risque. Aussi, le port du masque dans les lieux fermés et bondés, une hygiène des mains rigoureuse, et une bonne ventilation des espaces intérieurs sont toujours efficaces.
Si vous présentez des symptômes ou êtes testé positif, isolez-vous pendant au moins 5 jours pour limiter la transmission.
Le virus respiratoire syncytial (VRS)
Un fléau pour les nourrissons et les plus fragiles
Le virus respiratoire syncytial est la principale cause de bronchiolite, une infection respiratoire qui touche surtout les nourrissons. Chaque hiver, environ 30 % des bébés de moins de 2 ans contractent une bronchiolite, dont 2 à 3 % nécessitent une hospitalisation. Chez les personnes âgées, le VRS peut également provoquer des formes graves d’infections pulmonaires.
Chez les nourrissons, la bronchiolite se manifeste par :
- Une toux sèche qui devient rapidement sifflante.
- Une respiration rapide et difficile, avec un creusement visible des côtes.
- Une perte d’appétit et un sommeil perturbé.
- Parfois, une fièvre modérée.
Comment limiter la propagation ?
- Limitez les contacts des nourrissons avec des personnes enrhumées, même s’il s’agit de proches.
- Désinfectez régulièrement les jouets, les tétines et les surfaces de la maison.
- Lavez-vous soigneusement les mains avant de manipuler un bébé.
En cas de symptômes sévères (respiration difficile, perte d’appétit importante), consultez immédiatement un médecin. La bronchiolite nécessite parfois une hospitalisation pour surveiller l’oxygénation et l’hydratation du bébé.
Les rhinovirus (rhumes)
Le rhume : banal mais gênant
Éternuements fréquents, nez qui coule, gorge qui gratte ou chatouille, légère fatigue et, parfois, un mal de tête. Les rhinovirus sont responsables de la majorité des rhumes. Bien que leurs symptômes soient bénins, ils peuvent perturber le quotidien pendant plusieurs jours. Environ 80 % des adultes contractent un ou plusieurs rhumes chaque hiver. Difficile de l’éviter mais veillez à tout de même prendre vos précautions.
- Lavez-vous régulièrement les mains, car le virus se transmet souvent via des surfaces contaminées.
- Utilisez un spray nasal à base d’eau salée pour décongestionner.
- Évitez de partager des objets personnels comme des verres ou des couverts.
Le rotavirus
La gastro-entérite sévère des tout-petits
Cette infection peut entraîner une déshydratation sévère si elle n’est pas prise en charge rapidement.
Les premiers symptômes
- Vomissements fréquents.
- Diarrhées liquides et abondantes.
- Fièvre modérée à élevée.
- Signes de déshydratation : bouche sèche, diminution des urines, léthargie.
Un vaccin oral, recommandé dès l’âge de 2 mois, permet de réduire considérablement le risque de gastro-entérite grave. L’hydratation est cruciale. Donnez des solutions de réhydratation orale disponibles en pharmacie. Consultez un médecin si les symptômes persistent ou s’aggravent.
Les norovirus
Une gastro-entérite extrêmement contagieuse
Les norovirus sont l’une des causes les plus fréquentes de gastro-entérite virale chez les adultes et les enfants. Ces virus se propagent particulièrement rapidement dans les collectivités, comme les écoles, les maisons de retraite, ou les hôpitaux. Une seule personne infectée peut contaminer plusieurs dizaines d’autres.
Les norovirus provoquent une gastro-entérite aiguë, avec :
- Vomissements soudains et souvent violents.
- Diarrhée aqueuse.
- Nausées persistantes.
- Parfois une légère fièvre ou des douleurs abdominales.
Comment se transmet-il ?
La transmission se fait principalement par contact direct avec une personne infectée, par ingestion d’aliments ou d’eau contaminés (comme des coquillages mal cuits) ou bien par contact avec des surfaces contaminées (poignées de porte, jouets, etc.).
- Hygiène des mains : Lavez-vous les mains fréquemment avec de l’eau et du savon, car les solutions hydroalcooliques ne sont pas toujours efficaces contre les norovirus.
- Désinfection : Nettoyez les surfaces contaminées avec des produits à base d’eau de Javel.
- Cuisine sécurisée : Faites bien cuire les fruits de mer et lavez les légumes crus avant de les consommer.
Il n’existe pas de traitement spécifique. La gestion consiste à éviter la déshydratation en buvant régulièrement, idéalement des solutions de réhydratation orale. Si les vomissements persistent ou si les symptômes sont graves, consultez un médecin.
Les adénovirus
Un virus polyvalent et tenace
Les adénovirus peuvent causer une grande variété de maladies en fonction du type de souche. Ils sont particulièrement résistants dans l’environnement et peuvent survivre sur des surfaces pendant plusieurs jours, ce qui les rend très contagieux.
Les adénovirus touchent principalement les jeunes enfants et les personnes immunodéprimées. Chez ces dernières, les infections peuvent devenir graves et nécessiter une prise en charge médicale.
Quels types d’infections causent-ils ?
- Infections respiratoires : toux, nez bouché, fièvre et maux de gorge.
- Conjonctivites : rougeur des yeux, démangeaisons et écoulement oculaire.
- Gastro-entérites : vomissements, diarrhée et douleurs abdominales.
Il n’y a pas de traitement spécifique. La prise en charge vise à soulager les symptômes, par exemple avec des collyres pour la conjonctivite ou des solutions de réhydratation en cas de gastro-entérite.
Le métapneumovirus humain
Un virus méconnu mais significatif
Le métapneumovirus humain est un agent viral souvent sous-estimé mais qui peut provoquer des infections respiratoires graves, en particulier chez les enfants en bas âge, les seniors et les personnes immunodéprimées.
Les symptômes fréquents :
- Toux persistante.
- Congestion nasale ou écoulement nasal.
- Fièvre modérée.
- Difficultés respiratoires dans les cas sévères, notamment chez les nourrissons ou les personnes fragiles.
Ce virus se propage par les gouttelettes respiratoires (éternuements, toux) et par contact avec des surfaces contaminées.
Comment s’en protéger ?
- Évitez les contacts rapprochés avec des personnes malades, surtout si vous êtes vulnérable.
- Lavez-vous les mains fréquemment.
- Portez un masque dans les lieux bondés si vous présentez des symptômes.
Comme pour de nombreux virus respiratoires, le traitement est symptomatique : repos, hydratation, et paracétamol pour soulager la fièvre. En cas de symptômes graves (détresse respiratoire), consultez un médecin.
Le virus de la rougeole
Un ancien fléau qui persiste encore
La rougeole, bien que largement contrôlée par la vaccination, n’a pas disparu. Dans certaines zones où la couverture vaccinale est insuffisante, des épidémies de rougeole peuvent encore survenir, y compris en Europe.
Selon l’OMS, le virus est l’une des infections les plus contagieuses au monde, avec un taux de reproduction (R0) estimé entre 12 et 18, bien supérieur au COVID-19, bien que les symptômes peuvent sembler similaires.
- Fièvre élevée.
- Toux et écoulement nasal.
- Conjonctivite (yeux rouges et larmoyants).
- Éruption cutanée caractéristique, commençant sur le visage puis s’étendant au reste du corps.
La rougeole peut entraîner des otites, des pneumonies ou, plus rarement, des encéphalites (infections du cerveau). Ces complications surviennent surtout chez les nourrissons et les personnes non vaccinées. La vaccination ROR (Rougeole-Oreillons-Rubéole) est la meilleure protection contre ce virus. Deux doses suffisent pour garantir une immunité durable.
Les coronavirus saisonniers
Des « cousins » bénins du SARS-CoV-2
Les coronavirus saisonniers, qui circulent chaque hiver, sont responsables de rhumes ou de bronchites légères. Ils touchent une grande partie de la population sans entraîner de complications graves, sauf chez les personnes âgées ou fragiles.
- Nez bouché ou qui coule.
- Légère toux.
- Fatigue et maux de gorge.
Les gestes barrières (masques, lavage des mains) sont efficaces pour réduire la transmission de ces virus. Le repos et l’hydratation suffisent dans la plupart des cas. Consultez un médecin si les symptômes persistent ou s’aggravent.
À SAVOIR
Pour prévenir les virus de l’hiver, garder en tête les règles d’hygiène de base :
Lavez-vous les mains fréquemment : avec de l’eau et du savon ou une solution hydroalcoolique.
Évitez de toucher votre visage : les virus pénètrent par les yeux, le nez et la bouche.
Utilisez des mouchoirs jetables : jetez-les immédiatement après usage.
Désinfectez les surfaces : poignées, téléphones, claviers, etc.
Aérez les pièces : 10 minutes deux fois par jour pour renouveler l’air.
Portez un masque si vous êtes malade : surtout dans les lieux clos ou auprès des personnes vulnérables.
Toussez ou éternuez dans votre coude : limitez la dispersion des gouttelettes.
Évitez les contacts rapprochés : restez à distance en cas d’épidémie.