Sanofi souhaite renforcer sa bioproduction d’anticorps en France avec un investissement de plus de 40 millions à Lyon, sur le biodistrict de Gerland. Objectif : faire du groupe un leader en immunothérapie pour répondre aux besoins des patients.
À Lyon, Sanofi a annoncé ce vendredi 15 décembre 2024 un nouvel investissement majeur dans le quartier de Gerland. Montant de cet investissement : 40 millions d’euros. Une somme importante injectée sur le site de bioproduction du groupe, au cœur de la Métropole de Lyon, de nature à consolider son rôle de plateforme stratégique dédiée à l’immunologie.
Dans le détail, 25 millions seront consacrés à la production et au développement de la seconde génération d’un anticorps (Thymoglobuline) essentiel pour les patients transplantés. Ce sérum anti-lymphocytaire est un immunosuppresseur exclusivement fabriqué depuis le site de Lyon Gerland. Le site produit 1,6 million de flacons pour traiter environ 70 000 patients par an dans 74 pays. Rien qu’en France, près de 5 500 greffes d’organes et de tissus sont réalisées chaque année selon l’Agence de Biomédecine.
Aucune rupture dans la chaîne de production
Pour répondre à l’augmentation constante du nombre de patients transplantés, en France et à l’international (Inde, Brésil, Chine…), Sanofi a développé un nouveau procédé de fabrication qui permettra d’augmenter la capacité de production, de fiabiliser l’approvisionnement et de réduire l’impact environnemental du produit.
Les travaux de modernisation ont démarré cet été. Les premiers lots industriels seront produits dès 2025 et les premiers lots commerciaux disponibles en 2027. Selon Philippe Charreau, directeur Manufacturing & Supply France de Sanofi, aucune rupture dans la chaîne d’approvisionnement n’est à craindre durant toute la durée du chantier. En effet, la production du médicament se poursuivra en parallèle, selon un process déjà en vigueur.
Relocaliser à Lyon un biomédicament américain contre le diabète
L’autre partie de l’enveloppe (15 millions d’euros) sera réservée à internaliser et localiser en France la production d’un autre anticorps pour les patients diabétiques. Plus précisément ceux atteints d’un stade pré-clinique de diabète de type 1. Le Tzield, biomédicament acquis en mars 2023 auprès de l’entreprise biopharmaceutique américaine Provention Bio, a fait l’objet d’une transaction estimée à 2,9 milliards de dollars.
Le traitement, indiqué pour retarder l’apparition d’un diabète de type 1 clinique (ou de stade 3) était jusqu’alors produit en dehors de l’Europe (1). L’aménagement de la zone de bioproduction de cet anticorps monoclonal débutera dès le début de l’année 2025. Les premiers lots seront produits dès la fin de l’année 2025 et seront disponibles pour une commercialisation à partir de 2027.
Un enjeu majeur pour Sanofi. En effet, le Tzield pourrait retarder l’apparition du diabète de type 1 clinique chez environ 65 000 personnes chez lesquelles un diabète est diagnostiqué chaque année.
Lyon, future capitale de l’immunologie
“ Avec cet investissement significatif, nous renforçons notre empreinte et notre leadership en bioproduction depuis la France pour servir nos ambitions en immunologie. Notre site de Lyon Gerland tient déjà une place centrale dans l’écosystème lyonnais des sciences du vivant et cet investissement fait office de nouvelle étape pour nous permettre d’accélérer son rôle accru au service des patients en France et dans le monde ”, a expliqué Charles Wolf, directeur général France de Sanofi, lors de l’annonce de ce double investissement.
Effectivement, avec l’annonce de cette nouvelle phase d’investissement, Sanofi entend démontrer son engagement en faveur de la souveraineté sanitaire de la France.
Sanofi renforce son ancrage à Lyon et en Europe
De fait, avec plus de 2,5 milliards d’euros déjà engagés dans de grands projets depuis la pandémie Covid-19, et plus d’1 milliard d’euros supplémentaires d’investissement en bioproduction annoncés en mai dernier, Sanofi assure 60 % de sa production mondiale au sein de l’Union Européenne et reste le 1er investisseur privé en R&D en France, avec 2,5 milliards d’euros par an.
Ces investissements soutiennent l’ambition de Sanofi de devenir le leader mondial en immunologie, en lançant des médicaments et traitements innovants au service de millions de patients atteints de maladies comme l’asthme, la sclérose en plaques, le diabète de type 1 ou encore la bronchite chronique. Plus généralement, à terme, le groupe français affiche l’ambition de développer des solutions thérapeutiques innovantes pour couvrir des besoins de santé aujourd’hui non satisfaits.
- 1° Le stade 3 du diabète de type 1 fait peser des risques importants sur la santé, en particulier celui d’acidocétose diabétique, pathologie qui peut engager le pronostic vital. Les patients dont le diabète de type 1 évolue vers le stade clinique de la maladie finissent par nécessiter des injections d’insuline toute leur vie.
À SAVOIR
Dans le cadre du plan d’investissement de Sanofi en France, Emmanuel Macron avait inauguré en septembre dernier la nouvelle usine 4.0 baptisée Modulus à Neuville-sur-Saône, au nord de Lyon. Plus de 500 millions d’euros sont investis dans cette usine high tech capable de produire plusieurs vaccins en simultané, notamment à ARN-messager. A la clé, la création de 200 nouveaux emplois. Mise en exploitation courant 2025.