Une femme étonnée des symptômes liés à la ménopause poitnant le regard et les mains vers ses parties intimes.
Attention mesdames, préménopause ne veut pas dire fin de totale de la fertilité ! Il est encore possible de tomber enceinte pendant cette période. © Depositphotos

La ménopause est un phénomène biologique inévitable pour toutes les femmes. Mais elle reste souvent entourée de nombreux mythes et idées reçues. Si certaines sont bien informées, d’autres ignorent les réalités de cette étape naturelle de la vie. Entre vérités et faux-semblants, on fait le point sur ce qu’il en est vraiment avec la concours du Pr Céline Chauleur, cheffe de service de Gynécologie- obstétrique du CHU de Saint-Étienne.

La ménopause, étape naturelle et inévitable de la vie d’une femme, survient généralement entre 45 et 55 ans. Elle marque la fin des règles et la fin de la période reproductive. Conséquence du déclin progressif de la production hormonale par les ovaires. Si cette transition peut s’accompagner de bouffées de chaleur, de troubles du sommeil ou de variations d’humeur, elle représente aussi un tournant parfois libérateur. Beaucoup de femmes se sentent prêtes à aborder la vie sous un nouveau jour. 

Moins centrée sur la fertilité, cette phase peut offrir l’opportunité de se recentrer sur soi-même, de redéfinir ses priorités et de prendre un nouveau souffle. Si la ménopause reste parfois perçue comme un défi arrivant avec son lot de troubles psychiques et physiques, elle est avant tout un processus naturel qu’il ne faut pas redouter. On fait le point. 

VRAI. En France, l’âge moyen de la ménopause est de 51 ans. Mais cela peut varier d’une femme à l’autre. Selon l’INSERM, la ménopause se situe généralement entre 45 et 55 ans. Néanmoins, il est tout à fait possible qu’elle survienne plus tôt, avant 40 ans, ou plus tard, après 55 ans. L’apparition de la ménopause dépend de plusieurs facteurs, dont les antécédents familiaux, les habitudes de vie, et parfois même l’environnement médical. 

L’arrivée de la ménopause marque la fin des menstruations, et, par conséquent, de la fertilité. Pour poser un diagnostic de ménopause, il faut que les règles aient cessé pendant au moins 12 mois consécutifs. 

FAUX. Contrairement à l’idée populaire, la ménopause n’arrive pas du jour au lendemain. En réalité, elle est précédée par une phase appelée périménopause ou ménopause précoce. Elle peut durer entre 2 et 10 ans. Pendant cette période, les règles deviennent irrégulières. Aussi, les symptômes physiques et émotionnels commencent à se manifester

Les variations hormonales, en particulier la baisse des œstrogènes, affectent le corps et l’esprit de manière progressive. En plus des irrégularités menstruelles, des symptômes comme les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil, ou encore les sautes d’humeur peuvent apparaître. La ménopause, donc, n’est pas un “choc” mais un processus lent qui peut s’étaler sur plusieurs années.

VRAI. Les sautes d’humeur, l’anxiété et la dépression légère sont des symptômes fréquemment rapportés par les femmes en périménopause et après la ménopause. Environ 40 à 60 % des femmes traversant cette période signalent des troubles émotionnels, dont des périodes de tristesse, de nervosité ou des fluctuations de l’humeur. Ces symptômes sont généralement dus aux changements hormonaux, notamment à la baisse des œstrogènes. Ces derniers affectent le fonctionnement du cerveau et de certains neurotransmetteurs. 

Ces troubles peuvent varier en intensité et en durée. Chez certaines femmes, ils peuvent durer plusieurs années. Mais pas de panique, des solutions existent. Les thérapies comportementales, les antidépresseurs légers, ou les traitements hormonaux substitutifs, peuvent aider à réguler l’humeur et à améliorer le bien-être général.

FAUX. L’idée selon laquelle la ménopause entraîne systématiquement une prise de poids est en grande partie erronée. Si la ménopause peut entraîner une redistribution des graisses, cela n’implique pas nécessairement une prise de poids. En effet, la baisse des niveaux d’œstrogènes peut provoquer une accumulation de graisses au niveau du ventre, modifiant ainsi la silhouette des femmes. 

Cependant, cette prise de poids, non généralisée, est souvent liée à d’autres facteurs. Le vieillissement naturel, le métabolisme qui ralentit avec l’âge, ou des habitudes alimentaires ou de vie sédentaires. Une étude de l’INSERM a révélé que, bien qu’une légère prise de poids soit fréquente, elle reste modérée (en moyenne 1 à 2 kg tous les 10 ans). Alors, la ménopause n’est pas la seule en cause. Ainsi, pratiquez une activité physique régulière pour ne pas risquer de voir votre corps changer. 

FAUX. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la ménopause ne marque pas la fin de la vie sexuelle et ne remet pas en doute votre féminité. Bien que certaines femmes connaissent des changements qui affectent leur libido ou leur confort, cela ne signifie pas qu’elles doivent renoncer à une vie sexuelle épanouie. 

En effet, des symptômes comme la sécheresse vaginale ou les bouffées de chaleur peuvent perturber la vie intime. Mais tout problème a sa solution. L’utilisation de lubrifiants ou de traitements locaux à base d’œstrogènes permet souvent de résoudre le problème de sécheresse vaginale. 

En outre, l’absence de règles peut, pour certaines femmes, être perçue comme une libération et un nouvel élan pour leur vie sexuelle. D’ailleurs, 70 % des femmes post-ménopausées continuent d’avoir des rapports sexuels réguliers et 60 % d’entre elles trouvent leur vie sexuelle aussi satisfaisante, voire plus, qu’avant la ménopause. Il est bon d’être une femme libérée !

FAUX. Les traitements hormonaux de substitution (THS) ont longtemps été controversés en raison de risques supposés, notamment en ce qui concerne le cancer du sein. Cependant, des recherches montrent que ces traitements peuvent être efficaces et sûrs, sous certaines conditions. 

Le THS peut améliorer la qualité de vie des femmes ménopausées. Notamment pour soulager les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil, et l’irritabilité. Cela dit, le THS doit être prescrit avec précaution. Il faut tenir compte des antécédents médicaux de chaque patiente et de la durée du traitement.

En fin de compte, si certaines idées reçues persistent, il ne faut pas redouter la ménopause. Cette période pourrait bien vous surprendre. 

À SAVOIR 

Sècheresse vaginale, démangeaisons, douleurs, etc. Selon l’intensité et la typologie d’un symptômes liés à la ménopause, il existe des traitements spécifiques à chacun d’eux. Les THS, bien qu’efficaces, ne sont pas toujours la réponse à tous les maux !

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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