Une jeune femme observe sa tasse de thé avec interrogation.
Le thé est la deuxième boisson préférée des Français. Mais savent-ils réellement ce que leur sachet contient ? © Freepik 

Boire une tasse de thé pour se détendre ? Bonne idée. Mais attention : si vous utilisez des sachets en plastique, vous risquez aussi d’avaler des milliards de microplastiques sans le savoir. Avec tout ce que cela implique de néfaste pour votre santé. Décryptage. 

Le thé est souvent perçu comme une boisson saine, réconfortante, voire médicinale. Thé vert, noir, blanc, aux plantes… il en existe pour tous les goûts. Pourtant, une habitude très courante pourrait nuire à votre santé. Une pollution invisible, cachée dans vos sachets de thé industriels : les microplastiques.

Microplastiques thé en sachet : de quoi parle-t-on exactement ?

Les microplastiques sont de minuscules fragments de plastique, de moins de 5 mm, issus de la dégradation de matières plastiques. Ils sont partout : dans l’eau, dans l’air, dans les sols… et désormais dans nos aliments.

Concernant le thé en sachet, le problème vient surtout de certains sachets conçus à base de plastique, comme le nylon ou le PET (polyéthylène téréphtalate). Quand on plonge ce type de sachet dans de l’eau chaude, souvent bouillante, le plastique se fragmente, libérant des particules invisibles à l’œil nu.

Une étude canadienne de l’Université McGill, publiée en 2019 dans la revue Environmental Science & Technology, a révélé qu’un seul sachet de thé en plastique peut relâcher jusqu’à 11,6 milliards de microplastiques et 3,1 milliards de nanoplastiques… dans une seule tasse ! Une quantité vertigineuse, bien supérieure à ce que l’on trouve généralement dans les aliments ou l’eau du robinet.

Ces particules, on les boit… et après ?

Le vrai problème, c’est que ces microplastiques ne sont pas simplement filtrés par notre corps. Des recherches récentes, notamment menées par l’Université autonome de Barcelone, montrent que ces particules peuvent être absorbées par les cellules de notre intestin, puis passer dans la circulation sanguine. Et là, c’est la grande inconnue.

On sait aujourd’hui que des microplastiques ont été détectés dans le sang, les poumons, le placenta, et même… dans le cerveau. Leurs effets à long terme sur la santé humaine ne sont pas encore bien compris. Mais les scientifiques s’accordent sur un point : cette exposition continue pourrait favoriser l’inflammation, perturber le système immunitaire, et même jouer un rôle dans le développement de maladies chroniques.

Au-delà des risques pour notre santé, les sachets de thé en plastique posent un vrai problème écologique. Une fois jetés, ils ne se dégradent pas complètement. Ils se fragmentent, encore et encore, contaminant les eaux usées, les sols et les océans.

Cette pollution finit par se retrouver dans la chaîne alimentaire : les poissons, les coquillages, les fruits de mer les ingèrent… que l’on consomme ensuite à notre tour. C’est un cercle vicieux dont nous sommes à la fois acteurs et victimes.

Il existe évidemment des alternatives simples pour continuer à boire du thé sans avaler de plastique.

  • Choisissez du thé en vrac : en plus d’être souvent de meilleure qualité, il permet d’éviter les sachets industriels.
  • Utilisez une boule à thé en inox : réutilisable, facile à nettoyer et sans danger.
  • Si vous tenez aux sachets : privilégiez ceux en papier, sans colle ni agrafes, et vérifiez la mention “sans plastique” sur l’emballage.
  • Évitez les sachets pyramidaux brillants : ce sont souvent les plus plastifiés.

Boire du thé n’est pas mauvais en soi, loin de là. Mais certains contenants, en particulier les sachets en plastique, peuvent transformer une habitude saine en source quotidienne d’exposition aux microplastiques. Face à une pollution aussi insidieuse, le bon sens et l’information sont nos meilleurs alliés. 

À SAVOIR

Une étude de l’Inserm a montré que les microplastiques peuvent altérer la barrière intestinale et favoriser l’inflammation chronique, un facteur de risque pour de nombreuses maladies comme le diabète de type 2 ou les maladies cardiovasculaires.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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